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Brexit : Le Premier ministre saute, les Bourses plongent, l’UE au bord de l’implosion…

Les Britanniques ont fait le choix de quitter le navire européen, un vrai cataclysme politique et économique. Les citoyens ont répondu aux chants des sirènes qui leur prédisaient le pire en cas de maintien dans l’Union européenne (UE), notamment une invasion des migrants, des millions d’emplois engloutis ou arrachés par les immigrés, et d’autres choses irrationnelles de ce genre. Bref, comme dans beaucoup de pays européens, le vent du nationalisme et de la xénophobie a soufflé trop fort, balayant le peu de rationalité qu’ont tenté de maintenir ceux qui ont fait campagne pour le ‘in’. Comme quoi, la démocratie ne débouche pas toujours sur des choix pensés, mûrement réfléchis, cohérents, logiques. Maintenant les dés sont jetés, et une longue période d’incertitude et de dangers s’ouvre pour les Britanniques… et pour les autres Européens.

La première conséquence immédiate est une chute vertigineuse de la livre sterling, -10% ce matin du vendredi 24 juin. Idem pour les places boursières, toutes dans le rouge, ou presque. A commencer par Londres, qui y a laissé beaucoup de plumes, -7,5% pour l’indice de la Bourse ; les banques ont également plongé. Même tarif pour la Bourse de Paris à l’ouverture ce matin. La Bourse de Tokyo affiche -8% et celle de Hong Kong -4%. Et c’est loin d’être fini…

Un vrai séisme politique

Et puis il y a les conséquences politiques. D’abord internes. « Je crois que je ne peux plus être le capitaine qui mène ce vaisseau », a dit le Premier ministre, David Cameron, en apprenant les résultats. « Je ne peux pas à ce stade vous préciser un calendrier, mais je crois que vous aurez un nouveau Premier ministre d’ici octobre (…) Je suis fier d’avoir été Premier ministre pendant six ans. Je crois que nous avons fait de grands progrès (…) Un nouveau Premier ministre devra engager des négociations avec l’Union européenne. Je pense que ce nouveau chef du gouvernement prendra la décision de déclencher l’article 50. » Il est vrai que Cameron a joué aux apprentis sorciers en promettant, pour se faire réélire, un référendum sur le maintien au sein de l’UE, alors que rien ne l’y obligeait. Là c’est le boomerang.

Par ailleurs il y a le problème de l’unité du Royaume-Uni. En effet l’Ecosse, qui en fait partie, a massivement voté pour le maintien au sein de l’UE, ce qui fait craindre un retour de flamme car les indépendantismes pourraient saisir la perche pour exiger un référendum sur l’autodétermination. Bref le Royaume-Uni risque d’imploser, à terme.

A côte de ça il y a les effets en Europe. Certes la Grande Bretagne n’a jamais été vraiment europhile, elle a toujours cherché un traitement de faveur, et l’a d’ailleurs toujours obtenu. Les Britanniques par exemple ne font pas partie de l’espace Shenghen, donc ont la maitrise totale de leurs frontières, contrairement aux autres pays européens ; ils ne font pas partie de la zone euro, plus d’autres avantages que Cameron a arrachés dernièrement en exerçant un chantage – Brexit en cas de refus – sur les autres pays européens. Bref, les Britanniques ont toujours eu un pied dedans et un dehors, au gré de leurs intérêts. De l’Europe ils voulaient les avantages sans les inconvénients. Ils ont fini par se brûler en jouant avec le feu. Mais il n’en demeure pas moins qu’ils étaient le quatrième contributeur au budget européen, ce qui faisait dire aux partisans du ‘out’ que l’UE profitait trop de la Grande Bretagne.

Reste maintenant pour les Européens à négocier ce virage, très délicat. C’est déjà le branle bas de combat pour sauver les meubles et empêcher une implosion de l’UE. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, va rencontre samedi 25 juin 2015 les ministres des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, néerlandais, Bert Koenders, italien, Paolo Gentiloni, belge, Didier Reynders et luxembourgeois, Jean Asselbor pour un « échange sur les thèmes actuels de la politique européenne », dit un communiqué. But de la manoeuvre : Rendre ce divorce le plus amer possible pour les Britanniques de manière à dissuader les autres eurosceptiques, et il y en a, et pas des moindres. En effet la contestation gronde dans les riches pays du Nord (Suède, Finlande, Pays Bas…), à la faveur des coups de boutoir des mouvements d’extrême droite qui mettent dans la tête des citoyens que leur gouvernement verse beaucoup dans les caisses de l’UE, ce qui est vrai, sans forcément en voir les retombées, ce qui est vrai aussi, puisque ces sommes servent surtout à financer les pays de l’Est à coups de milliards d’euros pour mettre leurs économies au niveau des pays prospères. Donc il s’agit maintenant pour les dirigeants européens de verrouiller le système pour que l’exemple britannique ne donne pas des idées aux autres. Mais ce n’est pas gagné…

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