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Côte d’Ivoire : Les bailleurs s’engagent à verser 15,4 milliards $, le double du montant demandé!

Preuve que la page de la crise post-électorale de 2011 (3000 morts) est définitivement tournée en Côte d’Ivoire et que le pays aiguise les appétits des investisseurs grâce à son très gros potentiel, les bailleurs de fonds ont accordé à Abidjan 15,4 milliards de dollars pour financer son Programme national de développement (PND, lancé en 2012. C’est quasiment le double de ce que les autorités ont souhaité. La réunion a débuté à Paris hier mardi 17 mai et s’achève aujourd’hui.

La Côte d’Ivoire est passée par la case Paris il y a quatre ans pour trouver de quoi financer la première phase de son PND, mais cette fois le deuxième volet du plan a littéralement emballé les bailleurs de fonds, sans doute grâce aux résultats déjà obtenus avec le premier volet. Cette deuxième phase, de 2016 à 2020, qui a été élaborée avec l’appui de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), nécessite à peu près 30 000 milliards de F CFA, soit environ 46 milliards d’euros. 62 % de ce pactole devrait être décaissé par le secteur privé et 38 % par le secteur public.

La journée d’hier a été dédiée aux discussions avec les bailleurs, ce mercredi place aux pourparlers avec le secteur privé.

Le menu de la seconde phase du programme économique, impulsé par le président ivoirien, Alassane Ouattara et devant servir de rampe de lancement pour l’émergence du pays vers 2020, est garni, lourd : La consolidation des institutions et de la gouvernance, le développement du capital humain, l’industrialisation, la mise à niveau des infrastructures ainsi que l’intégration régionale et la partenariat international.

Le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a fait hier le portrait d’une nation qui va bien. « Le pays a retrouvé la paix et la sécurité comme l’a prouvé le bon déroulement de l’élection présidentielle en octobre 2015. Et lors de l’attaque terroriste de Bassam, les autorités ont prouvé leur capacité de réaction. Depuis 2012, nous avons connu un taux de croissance du PIB de 9 % en moyenne. Le taux d’endettement du pays est maîtrisé (41,3 % du PIB) et l’inflation maintenue à 2,2 %. Les réformes de l’environnement des affaires engagées nous placent dans le top 10 des pays les plus réformateurs selon le rapport Doing Business de la Banque mondiale », déclaré Duncan.

Une liste impressionnante de bailleurs !

Les autorités ivoiriennes disent qu’elles sont déjà assurées d’encaisser 2,7 milliards de dollars sur les 15,4 promis. Reste à s’activer pour avoir le reste. Dans le détail, on sait que le groupe de la Banque mondiale va mettre sur la table 5 milliards de dollars, la Banque africaine de développement (BAD) s’est engagée à débourser 2 milliards et la Banque islamique de développement 1,8 milliard de dollars.

On sait aussi que les Nations unies, l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement, la Banque ouest-africaine de développement, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), la France, le Japon, les États-Unis, la Corée du Sud et l’Allemagne vont mettre la main à la poche.

La Côte d’Ivoire devra tenir le cap

Passés l’euphorie et les brillants exposés sur la remise à flot de la Côte d’Ivoire, les partenaires ont rappelé aux autorités ivoiriennes les immenses chantiers qui les attendent. Janvier Litse, vice-président intérimaire de la BAD, a mis le doigt sur le défi colossal de la création d’emplois pour les jeunes. « Les remettre sur les rails est une urgence », a-t-il martelé. A peu près 70 % de la population ivoirienne – 23 millions – ont moins de 35 ans. La transition démographique attend toujours, alors que ça presse vu que la population croit de façon galopante, a-t-il ajouté.

Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale, a alerté également : « L’expérience des pays asiatiques montre qu’il faut une croissance longue et soutenue pour devenir une économie émergente et résister aux chocs comme la volatilité des matières premières ».

En dépit des succès engrangés par le président Ouattara, des indicateurs clés du pays ne sont pas encore au vert, notamment avec 46 % des citoyens qui vivent sous le seuil de pauvreté. « C’est 20 points de plus que dans les années 1980 », a souligné Pierre Laporte, représentant de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire.

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