AccueilMondeLe Canada ne fait plus partie du dispositif aérien contre Daesh

Le Canada ne fait plus partie du dispositif aérien contre Daesh

La coalition ne pourra plus compter sur l’appui de l’aviation canadienne pour assommer Daesh en Irak et en Syrie. C’est un des nouveaux virages – il y en aura sûrement beaucoup d’autres – du Premier ministre canadien, Justin Trudeau. Le nouvel homme fort du pays en a fait l’annonce hier lundi 08 février lors d’un point de presse.

Trudeau est d’avis qu’il faut centrer l’action du Canada sur un soutien direct aux populations au lieu de larguer des missiles à tout-va depuis des bombardiers. Les attaques aériennes peuvent être décisives pour avoir « à court terme des avantages militaires sur le terrain » mais ne garantissent pas « une stabilité pour les populations locales sur le long terme », a-t-il argué. Pour illustrer son propos, il a rappelé la « décennie très difficile » en Afghanistan où son pays a été un acteur majeur dans la formation des forces de sécurité locales.

« Les populations terrorisées quotidiennement par l’EI n’ont pas besoin de notre vengeance, elles ont besoin de notre aide », a asséné le Premier ministre. Dès ce 22 février, le Canada va commencer à ramener à la maison ses chasseurs F18, pour se focaliser sur la formation et le renseignement en Syrie et en Irak. Il est prévu de multiplier par trois les forces spéciales qui interviennent dans la formation au nord de l’Irak. A souligner que depuis septembre 2014, 70 éléments des forces spéciales canadiennes opèrent dans le nord de l’Irak et 600 soldats canadiens sont sur le terrain pour accompagner le déploiement aérien.

Par contre le Canada maintient sur place deux avions de surveillance Aurora pour aider la coalition à identifier les positions de l’Etat islamique ainsi que l’avion de ravitaillement en vol Polaris. Au total cela fait quand même 830 militaires qui vont rester pour appuyer les opérations aériennes.

Du côté des Américains on préfère éviter la dramatisation et faire dans la diplomatie en saluant la « contribution importante » des Canadiens laquelle « s’inscrit dans l’accélération de la campagne contre l’EI voulue par les États-Unis et (leurs) partenaires de la coalition », a déclaré le porte-parole de la Défense américaine.

Il est vrai qu’avec ses six bombardiers, le retrait du Canada n’a pas de quoi déstabiliser profondément la stratégie et la force de frappe de la coalition…

Le Canada peut-être plus utile ailleurs

Le Canada a l’intention de hausser son aide au développement et son aide humanitaire. « Sur les trois prochaines années, nous allons investir environ 1,6 milliard de dollars canadiens (un milliard d’euros) en réponse à la crise en Irak et en Syrie, mais aussi pour répondre aux conséquences en Jordanie, au Liban et dans l’ensemble de la région », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion.

Le Premier ministre, qui n’est pas un va-t-en guerre, s’était engagé lors de sa campagne électorale à stopper l’intervention militaire canadienne en Irak et en Syrie. Et comme au Canada, comme dans la plupart des pays anglo-saxons, les promesses électorales sont très vite gravées sur le marbre et rappelées avec insistance par les citoyens, Trudeau se devait de donner très vite des gages. Certes les conservateurs, qui avaient envoyé les troupes canadiennes au Moyen-Orient, s’en prennent à ce virage pacifiste, mais leurs cris ont un faible écho dans la population. Seuls 29% des citoyens sont d’accord pour le maintien du dispositif d’attaque aérienne, d’après un sondage publié dimanche dernier.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -