AccueilAfriqueLes Africains prennent enfin à bras-le-corps le dossier du diesel toxique

Les Africains prennent enfin à bras-le-corps le dossier du diesel toxique

Après le scandale du diesel pollué, qui empoisonne la vie des Africains, ça bouge, enfin, du côté du Nigeria, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Togo. Une réunion a eu lieu le 1er décembre 2016 à Abuja jeudi, sous l’égide du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), pour prendre des mesures radicales. Il a été décidé de baisser sensiblement la teneur en soufre admise dans le diesel, à partir de juillet 2017. Les Africains ont été longs à la détente, l’entrée en vigueur du dispositif est tardif, mais mieux vaut tard que jamais…

Les pays du continent ont fait mouvement trois mois après la sortie du rapport explosif « Dirty Diesel », élaboré par l’ONG Public Eye. Reste à concrétiser les décisions prises, dans les délais impartis. Il est convenu de ramener le seuil de pollution à 50 ppm (parties par million), bien en-dessous de la limite autorisée en ce moment. Le Ghana « a décidé récemment d’abaisser à 50 ppm, contre 3 000 ppm actuellement, le plafond de concentration de sulfure inclus dans les carburants distribués sur son sol. Et avant lui, la Communauté d’Afrique de l’Est avait fait de même dès 2015. Les pays réunis à Abuja ont voulu prendre des engagements similaires (…). Toute la question est de savoir si elle sera appliquée. Hier, les experts du PNUE étaient satisfaits du résultat, forts de leur expérience en Afrique de l’est où l’évolution des législations est d’abord passée par des engagements volontaires », confie à Jeune Afrique Gian-Valentino Viredaz, spécialiste des Recherches en matières première au sein de l’ONG Public Eye.

L’International Council on Clean Transportation, organisation américaine qui avait ébruité l’affaire des émissions de Volkswagen, la compagnie pétrolière Nigeria National Petroleum Corporation (NNPC), l’African Refiners Association (ARA) ainsi que des représentants de la CEDEAO ont pris part à la réunion.

L’ONG Public Eye, qui s’appelait « La Déclaration de Berne », avait provoqué un tolet en publiant les résultats d’une enquête de trois ans dans huit pays africains (dont la Côte d’Ivoire, le Mali, le Congo-Brazzaville, et le Sénégal). Le rapport avait établi que la pollution qui sévit actuellement dans les mégapoles du continent avait un rapport direct avec le taux élevé de sulfure dans le gazole et l’essence écoulés par les traders – dont Vitol, Trafigura, Addax & Oryx Group (AOG) et Lynx Energy – qui règnent sur le marché africain via leurs filiales de distribution de carburant.
Public Eye avait découvert le pot aux roses en analysant, dans un laboratoire indépendant, du carburant prélevé dans les stations-services des huit pays africains arrosés par les traders suisses. Les deux tiers des gasoils africains testés présentaient une teneur en sulfure au moins 150 fois plus élevée (1 500 parties par million [ppm]) que le seuil toléré en Europe (10 ppm), ce qui impacte directement la qualité de l’air et la santé des populations…

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