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Tunisie : Une jeunesse qui voit son avenir partout sauf ici!

La Tunisie, notamment sa jeunesse, attend les retombées de la Conférence sur l’Investissement pour se bâtir un avenir obscurci présentement par le chômage. Ne nous leurrons pas, une très grosse partie des milliards qu’on a promis à la Tunisie sont des dettes que vont endosser les jeunes et les générations futures. Et ça va saigner pour rembourser ces emprunts colossaux, et les intérêts qui vont avec. Mais si c’est pour se donner une société plus prospère, d’une économie plus forte et génératrice d’emplois, le jeu en vaut la chandelle. Le seul hic c’est que la Tunisie de 2016 se démène, s’endette à tour de bras, s’agenouille presque devant les bailleurs de fonds du monde entier pour une catégorie de la population – les jeunes – qui voit son avenir partout sauf dans le pays. C’est ce que nous révèle l’étude coup de poing du Forum Tunisien pour les Droits Economiques Sociaux (FTDES), en collaboration avec la Fondation “Rosa Luxemburg Stiftung” (RLS)…

Cette enquête, intitulée “Les jeunes et la migration clandestine en Tunisie: Etude de terrain des stéréotypes, des pratiques et des attentes”, nous met à la face une réalité que beaucoup, en premier l’exécutif tunisien, auraient sans doute aimé planquer sous le tapis. En effet 45% des jeunes tunisiens sondés se disent prêts à prendre le large, même illégalement”. Gros malaise là. Presque la moitié des jeunes, d’après cette étude, cette frange pour qui on construit le pays et sans qui ce projet n’est pas viable, a de fortes envies d’évasion. Pire, 81% des jeunes interrogés sont disposés à financer une opération d’émigration clandestine ! Comme signe patent de la coupure très nette entre les aspirations des jeunes et leurs ainés, on peut difficilement avoir plus édifiant.

Il est important tout de même, avant d’aller plus loin sur la question, histoire aussi de couper l’herbe sous les pieds des sceptiques et autres grognards, que cette enquête est tout ce qu’il y a de plus sérieux et crédible, qu’elle est pilotée par 11 experts, dont 9 universitaires. Elle a pour but de faire la lumière sur les soubassements de la migration clandestine des jeunes tunisiens avant et après la révolution, et de cerner les raisons qui les poussent à se jeter sur les routes périlleuses de la migration, a confié à la TAP Romdhane Ben Amor, chargé de la communication au sein du FTDES.

Il faudra cravacher pour avoir des résultats

“Le FTDES ne cesse de souligner l’échec du modèle du développement tunisien qui s’illustre par l’augmentation de la migration clandestine”, a-t-il indiqué, ajoutant que près de 25 mille jeunes tunisiens ont déserté clandestinement le pays dans la seule période de la forte poussée révolutionnaire de 2011.
“Nous avons cru que les approches adoptées par les gouvernements successifs dans la gestion du dossier de la migration clandestine ont pu apporter des solutions alternatives, à part les accords signés avec l’Union Européenne, mais aucune amélioration n’a été observée dans le traitement de la situation économique et sociale des régions touchées par la migration clandestine”, a-t-il déclaré.

Le secrétaire d’Etat à la Migration, Radhouane Ayara, a affirmé hier dimanche, à Chebba, dans le gouvernorat de Mahdia, que le nombre d’émigrés clandestins tunisiens s’est situé entre 22 et 25 mille, durant les années qui ont suivi le départ précipité de Ben Ali. Il a embrayé en disant que les autorités actuelles ont pris à bras-le-corps ce fléau et ont sensiblement réduit ses proportions, jusqu’à 800 émigrés clandestins, depuis une année ou deux, grâce au concours des pays voisins. Il a tout de même reconnu que ce chiffre reste important. Et puis surtout – ça c’est Africanmanager qui le dit – ça ne veut nullement dire que, comme le démontre l’enquête du FTDES, le problème est réglé et que dans la tête des jeunes l’herbe en Tunisie est plus verte qu’ailleurs, loin de là. Nous attendons la prochaine étude pour établir des certitudes. Par ailleurs cela dépendra beaucoup de ce que fait actuellement le gouvernement pour extirper la jeunesse de son mal être. Le secrétaire d’Etat à la Migration a déclaré, dans une tribune de dialogue avec les jeunes, que prochainement le Conseil ministériel va se pencher sur un dispositif pour diriger les transferts de fonds des Tunisiens résidents à l’étranger vers les régions de l’intérieur, pour les y investir. Il a promis que des rencontres du même type seront organisées avec les jeunes tunisiens en France, Allemagne et Italie. Nous attendons de voir ce sur quoi tout cet activisme va déboucher…

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