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10% de la surface sauvage du globe partis en fumée en 20 ans

Trois millions de kilomètres carrés de la totalité des écosystèmes sauvages de la planète, c’est la surface qui a disparu des radars en 20 ans. Cela représente le dixième des espaces vierges de toute trace humaine, soit deux fois la taille de l’Alaska. Ce constat a été fait dans une étude menée sous forme d’une cartographie comparant la situation actuelle à une carte du début des années 1990. Le rapport a été publié hier jeudi 8 septembre au congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Honolulu, il a également été repris par la revue scientifique Current Biology.

«La perte du caractère sauvage de la planète en seulement deux décennies est stupéfiante», commente à l’AFP James Watson, enseignant en conservation de la biodiversité à l’université du Queensland, en Australie et co-auteur de l’étude. «Pourtant, ces espaces sont des sanctuaires de la biodiversité menacée et jouent un rôle essentiel pour réguler les climats régionaux et assurer l’existence de nombreuses communautés comptant parmi les plus marginalisées politiquement et économiquement dans le monde», a-t-il ajouté.

«Nous devons impérativement reconnaître que les étendues sauvages que nous pensions à tort être de facto protégées vu leur éloignement, sont en fait en voie de disparition rapide partout dans le monde», indique Oscar Venter, professeur à l’Université de Colombie-Britannique du nord, et co-auteur de ce rapport. L’étude établit que ces désastres se sont notamment produits en Amérique du Sud, avec un recul de 30% des étendues vierges ; l’Afrique est également touchée avec -14%. Globalement, c’est à peu près 20% de la surface de la terre qui restent à l’état sauvage, la majorité en Amérique du Nord, au nord de l’Asie et de l’Afrique ainsi qu’en Australie.

James Watson avertit que «sans mesures globales agressives, on risque de perdre les derniers joyaux de la nature car, une fois perdus, on ne peut pas restaurer les processus écologiques des écosystèmes qui ne retrouvent jamais leur état initial». D’après lui, il faut tout de suite s’attaquer à la sauvegarde de ce qui est intact. Les experts dénoncent le fait que la plupart des décisions environnementales actuelles se focalisent sur la perte des espèces mais se soucient peu de la disparition dans de grandes proportions d’écosystèmes entiers, notamment pour des espaces sauvages dont on sait peu de choses. Dimanche 4 septembre 2016, l’UICN a dévoilé sa mise à jour de sa liste rouge des espèces menacées, où on constate qu’un quart des 82 954 espèces vivantes sont en voie d’extinction.

«Il est temps de s’inquiéter de la férocité de l’homme envers la nature», disait déjà en 2010 un groupe international de scientifiques, piloté par Paul Leadley du laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution (CNRS/Université Paris-Sud 11/AgroParisTech, France). Des années après, rien n’a été fait dans ce sens, au contraire le phénomène a empiré, du fait de la déforestation massive, de la rupture de chaînes alimentaires et de l’appauvrissement des écosystèmes, tout cela du fait de l’homme, le plus nocif des prédateurs.

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