AccueilLa UNEAffaire Zouari : L’ARP pointe les défaillances de l’appareil sécuritaire

Affaire Zouari : L’ARP pointe les défaillances de l’appareil sécuritaire

L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a tenu ce vendredi 23 décembre une séance plénière consacrée à l’audition des ministres de l’Intérieur et des Affaires Etrangères.

Cette séance qui survient une semaine après l’assassinat de Mohamed Zouari a été demandée par les quatre blocs parlementaires. Elle vient à un moment où les investigations se poursuivent à une allure accélérée, débouchant sur plusieurs arrestations de suspects.

Un acte terroriste ?

L’assassinat de l’ingénieur tunisien le 15 décembre 2016, par six balles tirées par des inconnus à quelques mètres de son domicile à El Aïn (Sfax), continue de provoquer de sérieux remous, d’autant plus que l’opinion publique est très émue par cette affaire qui lui rappelle l’assassinat du dirigeant palestinien Abou Jihad en 1988 à Sidi Bou Saïd par des agents infiltrés du Mossad.

Cet assassinat, qui a impliqué, indirectement, plusieurs ressortissants tunisiens, était planifié depuis juin dernier et a été fermement dénoncé par l’ARP.

Le président de l’Assemblée, Mohamed Ennaceur, a considéré qu’il s’agit d’un acte criminel grave et d’un acte terroriste. « Ce crime odieux nous ramène le spectre des assassinats politiques programmés et orchestrés », a ajouté Ennaceur à l’ouverture de la séance. Et de préciser : « les circonstances du meurtre de Zouari ouvrent la porte à plusieurs possibilité dont notamment la planification et l’exécution de cette opération par des parties étrangères ».

Pour Ennaceur,  cet assassinat porte atteinte à la souveraineté du pays, il a appelé le gouvernement à accélérer le rythme afin de dévoiler les circonstances et les personnes impliquées, et de les suivre selon les conventions internationales.

Les dysfonctionnements de l’appareil sécuritaire

Pour les députés intervenants, cet assassinat a mis en cause le fonctionnement de l’appareil sécuritaire national.

Plusieurs députés ont dans ce cadre affirmé que ce meurtre a révélé les failles dans le dispositif sécuritaire, ils ont demandé que la lumière soit faire sur ce crime et des explications sur la piste attribuant cet acte au Mossad.

Le député Sahbi Ben Fraj a dans ce contexte précisé que l’assassinat de Mohamed Zouari a pointé du doigt les lacunes enregistrées au niveau de nos dispositifs de renseignement. Ces lacunes sont également expliquées par la politique adoptée depuis la révolution, fondée essentiellement sur la dissolution de la police de la sûreté de l’Etat et des renseignements en 2011.

Les critiques des députés se sont fondées sur le limogeage du gouverneur de Sfax et deux responsables de la sécurité de la ville de Sfax. Et d’autres têtes vont tomber prochainement. Selon des sources bien informées citées ce vendredi par le quotidien Al Maghreb, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, procédera dans les heures à venir au limogeage de plusieurs hauts responsables, dont notamment le directeur des frontières et des étrangers, le chef de la sécurité touristique et le chef du district de Beb Bhar.

Outre ces failles, l’accent a été mis par d’autres députés opposants comme Zied Lakhdar sur les dispositifs de renseignement, qui se sont avérés toujours actifs en Tunisie, que ce soit dans un cadre journalistique ou associatif.

Cette fragilité vient de prendre de l’ampleur notamment avec la démission du directeur général de la sûreté nationale, Haj Ali, le jour même de l’assassinat de Zouari. L’ex-patron de la sûreté nationale pourrait être auditionné à propos des défaillances ayant facilité ce meurtre, une information relayée par plusieurs supports médiatiques.

La criminalisation de la normalisation avec Israël

Des voix se sont par ailleurs élevées au sein de l’ARP pour demander la criminalisation de la normalisation avec l’entité sioniste. C’est le cas du Front Populaire, du Mouvement du Peuple ou encore d’Ennahdha.

Cette action demeure plus que jamais une exigence, surtout qu’Israël ne nie pas son implication dans le meurtre de Zouari, décrit comme un des cadres du Hamas, spécialisé dans le développement de drones. La preuve : Le ministre israélien de la Défense, Avidgor Liberman a reconnu, à mots à peine couverts, que le Mossad est derrière le meurtre de l’ingénieur tunisien.

Cette reconnaissance ne peut constituer qu’une violation de la souveraineté nationale tunisienne, qu’il faut de défendre, selon les députés, qui n’ont pas manqué de critiquer le ministre de l’Intérieur, Hédi Majdoub, qui s’est gardé de citer un pays ou un service précis. Lors d’un récent point de presse, Majdoub s’était borné à souligner que l’élimination de Zouari est liée à ses compétences académiques et ses relations avec des organisations régionales.

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