« Il est temps que le Programme National du Développement Artisanal soit approuvé par un conseil ministériel vu que les chiffres sont alarmants ». C’est ce qu’a affirmé Taoufik Mediouni, Directeur Général du Centre Technique de Création d’Innovation et d’Encadrement du Tapis et de Tissage.
Il a qualifié cette étape de stratégique pour booster cette activité qui emploie environ 153260 personnes avec un nombre considérable d’entreprises exportatrices estimées à 573.
« L’Etat doit se pencher sur le secteur artisanal et les petits métiers pour assureur la relance économique », a-t-il dit dans une déclaration à Africanmanager invoquant la tendance baissière qu’a connue le secteur ces derniers temps.
D’après les statistiques de l’Office Nationale de l’Artisanat qui ne sont pas cependant à jour, ce fléchissement a touché le secteur du tapis et de tissage, mais aussi d’autres produits artisanaux. Chiffre à l’appui, le nombre de projets créés en 2014 s’est élevé à 170 d’une valeur de 6294,033DT permettant de générer 912 postes d’emplois, ce qui correspond à un recul par rapport à 2013 où le nombre avait atteint 202 pour un coût estimé à 5811,6Dt.
De même, les micro projets accordés par la BTS ont atteint 251 d’une valeur 2276,684Dt en 2014 contre 216 projets en 2013 avec une enveloppe de 2489,684Dt.
S’agissant de la production estampillée de tapis et de tissage, elle s’est élevée à 23043 en 2014 contre 24164 en 2013.
Pas de stratégie de création…
D’après le Directeur Général du Centre Technique de Création d’Innovation et d’Encadrement du Tapis et de Tissage, ce recul s’explique également par l’absence d’une stratégie claire de création. A cela s’ajoutent plusieurs anomalies qui ont causé la chute de ce secteur fort créateur, notamment l’inexistence d’une formation adéquate et de création sans oublier le contrôle systématique des différents produits artisanaux, qui reste encore en deçà des attentes.
« Il est temps d’agir pour pouvoir promouvoir le secteur artisanale dans toutes ses composantes », a indiqué Taoufik Mediouni mettant l’accent sur « l’importance d’activer le programme national du développement de l’artisanat, mais aussi le programme de la relance de tapis ».
Pour ce faire, il a jugé nécessaire de se concentrer sur quelques points essentiels, lesquels s’articulent autour du développement des compétences à travers la programmation de 5000 mille postes d’apprentissage pour l’année en cours, et ce, dans les entreprises artisanales ainsi que la programmation de 1500 postes de formation continue et de mise à niveau des compétences des artisans dont 300 postes seront réservés dans le domaine du tissage et de tapis. S’y joint la mise en place d’un programme spécifique pou une formation complémentaire.
L’autre point a trait à la création et la recherche. Parmi les recommandations, Taoufik Mediouni a proposé la mise en place d’un programme avec le Famex pour l’encadrement des artisans dans plusieurs activités à l’export et l’interdiction de l’importation de produits concurrentiels aux produits d’artisanat tunisiens.
Côté investissement, il a appelé au lancement d’un programme de mise à niveau pour 50 entreprises, l’allocation de 1.5 million de dinars pour la consolidation de 100 entreprises artisanales en se basant essentiellement sur le critère de l’emploi avec la révision à la hausse du plafond des crédits accordés 6000Dt au lieu de 4000Dt pour les artisans et 20000D pour les entreprises structurées et les groupements d’artisans.
