AccueilInterview«Il est temps de régler le problème de la rareté des profils...

«Il est temps de régler le problème de la rareté des profils demandés par les employeurs», estime Mohamed Louadi

Dans une interview accordée à Africanmanager, Mohamed Louadi, professeur à l’Institut supérieur de gestion et à la Mediterranean School of Business (MSB), spécialiste en systèmes d’information, a souligné la nécessité d’assurer un inter-passage intense entre l’industrie et les universités tunisiennes.

Il a justifié son appel par les postes d’emploi demandés, qui montrent que le marché a besoin de plus en plus de main d’oeuvre qualifiée. Interview :

Quel regard portez-vous sur la problématique du chômage en Tunisie?

Ici on est en train de parler d’une question très compliquée, qui ne date pas d’aujourd’hui. C’est une question préoccupante, surtout que le taux de chômage ne cesse de s’accroître pour atteindre 15.4%, avec une aggravation du chômage des diplômés du supérieur en Tunisie au cours de ces dernières années.

C’est normal puisque l’emploi est confronté à plusieurs problèmes.

D’après des rapports récents, un obstacle majeur est constaté, celui du manque des compétences nécessaires.

A ce niveau, on peut s’appuyer sur le dernier rapport national établi par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) sur l’emploi au terme de l’année 2015, où il a dressé le bilan du marché du travail.

Le document a démontré qu’il existe 145 mille emplois disponibles actuellement, mais par contre les entreprises n’ont pas trouvé les profils recherchés.

Donc, les emplois existent mais on n’a pas les profils adéquats pour les occuper. Cela vient prouver une inadéquation entre l’offre et la demande de postes d’emploi, et nous pousse aujourd’hui à évoquer le problème de la qualité de la formation. A mon avis il s’agit d’une question importante à laquelle on devrait accorder plus d’importance pour pouvoir combler les lacunes.

Pour le domaine des TICs, un arsenal juridique a été mis en place et une panoplie de mesures ont été prises. Mais y a-t-il d’autres recommandations pour pouvoir avancer?

C’est vrai. La preuve en est que le 11ème plan du développement a consacré tout un chapitre à ce secteur promoteur, mais plusieurs problèmes existent.

Vous pouvez préciser s’il vous plaît ?

Le marché a besoin d’une main d’oeuvre que les universités sont capables de fournir, surtout avec les carences de notre système de formation professionnelle.

Pour ce faire, on a plus que jamais besoin d’une stratégie unique capable de mettre fin à l’épineux problème de l’inadéquation chronique entre l’offre et la demande de profils appropriés.

C’est donc en quelque sorte la même démarche adoptée auparavant avec la mise en place d’un plan Tunisie Digitale 2018, qui s’étend sur 5 ans et est élaboré selon une approche participative et consensuelle.

Tunisie Digitale, rappelle-t-on, vise à généraliser la connectivité haut débit des citoyens et des entreprises et à renforcer l’usage des TIC dans tous les secteurs d’activités.

Parmi les autres objectifs à atteindre dans le cadre du Plan national stratégique (PNS) « Tunisie digitale 2018 », on cite également la valeur ajoutée du numérique, les exportations du numérique.

Dans le même contexte, il faut faire davantage pour renforcer la relation entre l’économie, l’industrie et l’université tunisienne pour pouvoir gagner ce challenge.

Comment faire?

Il est temps de se prononcer sur ce problème de carence des profils demandés ou de qualité des profils disponibles.

Cela passera par la garantie d’un bon dialogue, une meilleure communication ou encore un inter-passage intense entre l’économie et l’université tunisienne.

Cette étape exige l’institutionnalisation d’un conseil regroupant plusieurs organes dont notamment le ministère de l’Enseignement supérieur, le ministère des Technologies, le ministère de l’Industrie et peut-être même le ministère de l’Emploi et la Formation professionnelle. Cela pourra jouer un rôle stratégique en œuvrant à réduire l’écart entre les besoins réels du marché de l’emploi et l’enseignement universitaire.

Dans le même contexte, il faut connaitre les attentes qui sont de plus en plus exigeantes. Car, les besoins changent et on se trouve face à des emplois qui disparaissent et d’autres qui apparaissent.

Pour ce faire, il faut assurer un changement d’attitude et se concentrer davantage sur les compétences que les connaissances dans les milieux universitaires.

Quel rôle pourrait jouer l’industrie numérique dans la relance économique?

C’est vraiment le développement économique lui-même.

A mon sens, l’économie est égale au numérique, considéré comme un moteur économique très important. Ce secteur pourrait jouer un rôle déterminant, surtout en matière de transformation de l’économie toute entière.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -