AccueilInterview«Il faut changer les lois pour que les Tunisiens puissent s'insérer à...

«Il faut changer les lois pour que les Tunisiens puissent s’insérer à l’étranger», soutient Karim Hamdi

Dans une interview accordée à Africanmanager, Karim Hamdi, universitaire et scientifique tunisien résidant aux Etats-Unis, a souligné la nécessité de changer la loi pour que les Tunisiens puissent s’intégrer dans les rouages internationaux.

Rencontré lors d’un atelier de travail organisé à Gammareth sur « l’employabilité dans les secteurs de l’agriculture, des énergies renouvelables et des technologies de l’information en Tunisie », il a qualifié cette démarche de stratégique pour résoudre l’épineux problème du chômage.

Sur un autre plan, il appelé le gouvernement à assurer une meilleure harmonisation entre la formation et le marché de l’emploi de manière à relever les défis rencontrés. Interview :

Comment évaluez-vous la politique adoptée par le gouvernement en place en matière de traitement de la question de l’emploi ?

J’ai suivi les changements qui ont eu lieu en Tunisie depuis l’avènement de la révolution..

A mon avis, des efforts louables ont été déployés, mais beaucoup d’autres actions sont à la portée du gouvernement, en coordination avec les composantes de la société civile, pour améliorer la situation de l’emploi en Tunisie.

Pouvez-vous nous clarifier votre idée ?

La Tunisie devrait éviter de penser qu’on peut relever les défis en se focalisant uniquement sur les opportunités locales au sein du pays.

Dans ce contexte de la mondialisation, les Tunisiens à mon avis devraient être autorisés et encouragés à trouver des emplois partout dans le monde.

Grâce aux nouvelles technologies et méthodes de la communication moderne, il y a beaucoup de possibilités pour que les Tunisiens puissent travailler avec un meilleur revenu et ce, grâce à une meilleure collaboration avec les décideurs étrangers.

C’est tout à fait possible, surtout quand on sait qu’il faut ne plus penser à un travail offert par l’Etat, particulièrement dans cette phase où le recrutement dans l’administration a atteint ses limites et que la fonction publique est saturée avec près de 800 mille employés, alors qu’elle n’a besoin que de 300 mille.

Donc, le secteur public n’est pas la seule solution au problème du chômage structurel, il est temps de tirer profit des opportunités existant à l’échelle internationale..

C’est l’une des solutions pour mieux traiter le plus grand problème auquel les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir font face, celui du chômage.

Comment faire pour atteindre cet objectif ?

La loi tunisienne devrait s’améliorer pour autoriser les jeunes à profiter des opportunités offertes, surtout qu’ils ont la possibilité d’être des consultants, des ingénieurs à distance avec des donneurs d’ordre étrangers.

C’est important dans la mesure où notre cadre juridique actuel ne permet pas aux Tunisiens locaux d’avoir des comptes en devises, d’avoir des salaires en euro.

Partant de ce constat, il faut changer de tactique et réviser la loi pour que les Tunisiens puissent s’intégrer dans les rouages internationaux.

Mais le gouvernement a choisi la politique du Partenariat Public-Privé pour gagner ce challenge. Qu’en pensez-vous ?

Je suis totalement en faveur de ce partenariat qui pourrait jouer un role important dans la croissance inclusive et durable de la Tunisie, si les bonnes conditions sont en place

A titre d’exemple, j’ai initié un partenariat entre une université de Gabès et une entreprise privée située dans cette région. Grâce à ce partenariat, ladite  entreprise a décidé de consacrer un montant annuel pour l’université dans le but d’encourager le domaine de la recherche et le développement. En retour, l’université a ouvert ses portes aux cadres de cette entreprise pour qu’ils assister à des congrès scientifiques, faire des recherches sur des sujets bien précis.

Donc, le partenariat est très important, mais on reste toujours face à un problème de réticence du secteur privé.

Comment agir ?

Dans pareille condition, on a besoin d’un leadership qui puisse convaincre les entreprises privées de cette démarche et que le partenariat public-privé vienne cadrer avec leurs intérêts.

Cela reste tributaire de la promotion de la branche de la  formation. Car, les entreprises savent que s’il y a une bonne formation, elles peuvent produire et gagner plus. Mais si l’éducation ne permet pas aux jeunes d’être compétents une fois la formation achevée, le secteur industriel privé ne pourrait que souffrir.

Quelles seront alors les tâches du futur du gouvernement ?

Le futur gouvernement est appelé à assurer une meilleure harmonisation entre la formation et le marché de l’emploi de manière à relever les défis rencontrés. Cela ne pourrait se faire qu’à travers la mise en place d’un cadre juridique clair et adéquat.

Votre message pour le futur gouvernement ?

On a plus que jamais besoin de plus de décentralisation et plus de confiance pour relever les défis rencontrés et mieux répondre aux objectifs de la révolution.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -