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Abdellatif Mekki : Je recommande l’organisation d’un dialogue sociétal pour s’accorder sur une vision commune de développement

Le dirigeant d’Ennahdha Abdellatif Mekki appelle à l’organisation d’un dialogue sociétal qui dépassera les partis, les organisations, pour cibler les coordinations des mouvements sociaux. L’objectif étant de s’accorder sur une vision commune de développement pour remédier au chômage et à l’exclusion sociale, qui continuent de provoquer des troubles après avoir largement motivé la révolution de 2011. Interview :

La nouvelle année vient à peine de commencer, pourtant les revendications agitent déjà certaines régions, à l’instar de Kasserine, où le chômage et la misère constituent des fléaux toujours aussi criants cinq ans après la révolution. Qu’en dites-vous ?

La situation sociale est préoccupante. On fait toujours face à plusieurs lacunes. La première faille structurelle réside dans le développement, la promotion des régions intérieures.

Et pourtant, le gouvernement en place a un programme pour traiter cette question, délicate. C’est important, mais c’est encore insuffisant pour maitriser la situation et traiter ce dossier volumineux, surtout que cela ne pourra pas se réaliser dans deux ou trois ans en adoptant l’ancien plan de développement.

Ce modèle de développement qui a été suivi pendant les 23 dernières années et plus n’a pas marché.

La solution ?

La démarche consiste à réunir l’ensemble des acteurs intervenants, les politiciens et les différentes forces autour d’une même table. L’objectif étant de s’accorder sur une vision de développement commune pour remédier au chômage et à l’exclusion sociale, qui continuent de provoquer des troubles après avoir largement motivé la révolution de 2011.

A mon avis, cette vision devrait faire l’objet d’un examen approfondi de manière à engager toutes les parties et les composantes de la société civile pour assurer son application.

Mais comment faire pour réaliser cet objectif ?

Je recommande l’organisation d’un dialogue sociétal autour de cette question. Un dialogue qui devra dépasser les partis, les organisations, pour cibler l’ensemble des citoyens, à savoir les coordinations des mouvements sociaux ainsi que les chômeurs.

Outre ce dialogue, il est très important de laisser ce gouvernement travailler, surtout qu’il a lancé plusieurs chantiers de redressement du pays afin de faire face aux deux problèmes fondamentaux, à savoir la sécurité et l’économie.

Pour y parvenir, il faut lui offrir les conditions favorables, notamment la paix sociale, pour bien accomplir sa mission. Sinon et dans de pareilles conditions, on va se trouver dans un cercle vicieux.

Quels seraient les grands axes de cette vision commune du développement pour sortir de l’ornière ?

La Tunisie doit trouver un nouveau modèle de développement qui permettrait avant tout de réviser le rôle du gouvernement. Ce nouveau modèle devrait présenter un intérêt capital pour le pays en tant que cadre garantissant les droits sociaux et ce, conformément aux dispositions de la Constitution.

De même, si nous voulons sortir plus rapidement de ce cercle vicieux et de l’abîme où la Tunisie se trouve, il demeure plus que jamais utile de réviser le système fiscal de façon à corriger les inégalités et redistribuer du revenu afin de pouvoir concrétiser la justice fiscale.

Dans le même ordre d’idée, on a plus que jamais besoin d’un nouveau système industriel capable d’assurer la production tout en garantissant un plus technologique.

C’est le même constat pour le secteur agricole, délaissé depuis des années, ce qui a beaucoup impacté notre économie.

On fait les mêmes propositions depuis des années, sans avancer d’un pouce…

L’impatience est compréhensible, mais une fois qu’on aura réussi à maitriser la situation, on oubliera les années de dur labeur pour y arriver.

Après l’adoption de la loi de finances pour l’exercice 2017, un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre, il est impératif de créer un comité regroupant l’ensemble des acteurs. Ce dernier sera chargé de mener les négociations sur les projets de loi pour les prochaines années.

Cela constituera un cadre adéquat pour évoquer l’ensemble des défis rencontrés, et surtout les solutions proposées et un accord général sur les questions principales.

Avez-vous des craintes par rapport au début de cette année et surtout les mouvements sociaux déclenchés dans certaines régions?

Cela fait partie du paysage démocratique, fondé sur plusieurs aspects politiques et sociaux..

Pour les mouvements, je pense que notre système démocratique est en mesure de maitriser la situation sans pourtant causer des pertes pour le pays.

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