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Président de la CCIT : «Une stratégie nationale doit être mise en place pour pénétrer le marché africain »

Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCI Tunis), Mounir Mouakhar, a souligné la nécessité de créer un électrochoc pour relever l’ensemble des défis rencontrés par la Tunisie.

Il a d’autre part affirmé que le tissu entrepreneurial actuel est incapable d’absorber la masse des travailleurs. D’où l’importance d’améliorer la compétitivité, les services logistiques et de simplifier les formalités administratives pour encourager davantage l’exportation.

Sur un autre plan, Mounir Mouakhar est d’avis qu’une stratégie nationale doit être mise en place pour pénétrer le marché africain, tout en assurant une meilleure synchronisation entre les différents intervenants. Interview:

Quelles sont les recommandations de la Chambre au nouveau gouvernement de Youssef Chahed ?

Il faut agir de manière efficace sur certains domaines productifs afin d’assurer la relance de ces secteurs stratégiques, à l’instar des phosphates, du tourisme, etc.

La Chambre insiste sur l’importance d’appliquer rapidement le code d’investissement et d’améliorer le climat des affaires en vue de rétablir la confiance des investisseurs nationaux et étrangers.

La Chambre appelle aussi à la consolidation de l’effort national en ce qui concerne la lutte contre la contrebande et le commerce informel. Il est temps d’élaborer une nouvelle vision capable de transformer ce secteur en un secteur légal, apte à créer de la richesse et à impulser le développement. C’est très important dans la mesure où le commerce informel représente actuellement plus de 50 % du PIB de la Tunisie et plus de 40% des emplois du secteur privé tunisien en dépendent.

La Chambre réclame l’application de la loi avec la rigueur requise vis-à-vis de tous les citoyens et dans tous les domaines.

Il est plus que jamais utile de valoriser le travail et de lutter contre les attitudes pouvant nuire à la  liberté de travail. Car, nous ne sommes pas dans la culture d’amélioration de la productivité et de la compétitivité des entreprises, mais face à la recrudescence de la culture de revendication ces dernières années.

Pour la CCI de Tunis, la réalisation de ces objectifs passera également par la contribution de l’ensemble des parties intervenantes et la mobilisation de tous les acteurs afin de surmonter la crise qui secoue la Tunisie depuis quelques années.

Comment agir pour relancer notre économie ?

La promulgation du code d’investissement est nécessaire, mais ce n’est pas suffisant.

L’amélioration de la compétitivité demeure utile puisqu’elle a connu un recul considérable. Cela passera, à mon avis, par l’amélioration de la compétitivité, des services logistiques et la simplification des formalités administratives pour encourager davantage l’exportation. Ajoutons à cela la mise en place de campagnes promotionnelles, sans oublier le recours à des technologies avancées.

Partant de cette idée, la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis a lancé un nouveau projet innovant baptisé Tunisia Trading. Jusqu’à ce jour, 3600 entrepreneurs ont adhéré à Tunisia Trading, considéré comme une place de marché virtuelle 100% tunisienne, créée dans le cadre d’une collaboration entre la CCIT et l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Tunis. L’objectif principal est d’aider les entreprises tunisiennes à se développer sur le plan international, et ce à travers un bouquet de services à forte valeur ajoutée…

Notre but est de toucher 5000 entreprises avant de s’ouvrir à des entreprises étrangères.

Pensez-vous que le gouvernement de Youssef Chahed est en mesure de relever ces défis ?

On espère bien et ce, pour le bien du pays. Ce gouvernement composé de politiciens, de talents et de compétences, avec une meilleure représentativité de la femme tunisienne, pourra relever les défis.

Mais c’est aussi la responsabilité de l’ensemble des acteurs et parties intervenantes. Il faut que la société civile, les structures intermédiaires et le peuple tunisien s’y mettent. Car, on est encore dans une situation délicate et même morose.

Dans le même ordre d’idée, ce gouvernement est appelé à prendre des mesures douloureuses pour pouvoir gagner ce challenge.

Le rôle de la CCI Tunis dans ce processus ?

Notre rôle est d’assurer l’attractivité de l’investissement, de favoriser l’entrepreneuriat et surtout de créer de nouveaux projets. Car le tissu actuel est incapable d’absorber la masse des travailleurs.

Une telle situation nous pousse à créer de nouveaux projets et à promouvoir l’investissement, à développer l’économie numérique et l’économie verte. Il faut créer un électrochoc pour relever ces défis…

Où en est-on avec le marché africain ?

Beaucoup de tentatives ont eu lieu pour pénétrer le marché africain. De même, un intérêt accru est exprimé par les clients africains par rapport aux  produits tunisiens.

Nous avons donc une position respectable, surtout que les produits tunisiens sont de bonne qualité. Partant de ce constat, il faut travailler avec nos moyens et même nos contraintes.

Dans pareille condition, il faut coordonner nos efforts pour pénétrer le marché africain en assurant une meilleure synchronisation entre les différents intervenants, les chambres du commerce, les diplomates et les structures intervenantes.

Pour ce faire, une stratégie nationale doit être mise en place pour pouvoir faire un travail en commun. Cette démarche est cruciale dans la mesure où beaucoup de possibilités restent à exploiter. En effet, plusieurs marchés dont notamment les pays du Golfe sont très importants, la réputation des produits tunisiens y est très bonne.

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