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Tunis : BCE a confondu les casquettes et violé la Constitution, selon des juristes et politiciens

Le président de la République Beji Caied Essebssi s’est adressé, dimanche soir, au peuple tunisien à travers un discours diffusé sur toutes les chaînes  Tv et radios de la place.

Consacrant près des trois quarts de son discours à la crise de Nidaa Tounes, BCE a annoncé « la mise en place d’une commission comprenant des personnalités respectées, et ce, dans le but de rapprocher les points de vue entre les deux clans du parti concernant la nature du prochain congrès » avant d’évoquer le bras de fer entre l’UGTT et l’UTICA et  enfin la lutte contre le terrorisme.

La déception est générale !

Le discours attendu par l’ensemble des Tunisiens surtout après l’attentat de mardi 24 novembre contre un bus de la garde présidentielle faisant 12 morts et 20 blessés, a vite fait de provoquer une vive  polémique non seulement au niveau de  l’échiquier politique, mais aussi auprès des observateurs et  dans les réseaux sociaux.

A cet égard,  le professeur de droit constitutionnel et président du réseau « Doustourna » Jawhar Ben Mbarek,  a réagi via sa page facebook en se posant moult interrogations. «  S’agit-il d’un chef de l’Etat et commandant en chef des forces armées ? Ce peuple s’intéresse-t-il à la division dans les  rangs de Nidaa Tounes ? », s’est-il demandé. D’après lui, c’est tout simplement une violation de la Constitution.

Un avis  partagé aussi par l’analyste en politique, Jomâa Guesmi,  qui a estimé que « l’allocution du président de la République n’a  répondu ni au contexte actuel de la Tunisie, ni aux attentes et aux revendications de la classe politique, sécuritaire et sociale ».

« La Tunisie est engagée dans une guerre contre le terrorisme et les répercussions du dernier attentat qui a ciblé le bus de la Garde présidentielle sont encore palpables. C’est pour cette raison que l’adresse présidentielle n’était pas à la hauteur de l’enjeu », a dit l’analyste dans une déclaration à Africanmanager avant d’ajouter que  « à travers ce discours, BCE a enfreint l’une des bases fondamentales de la Constitution ».

Coté politiciens, la réaction est presque similaire. Jilani Hammami, dirigeant du Front Populaire, a affirmé lui aussi que cette allocution est une violation de la Constitution, ajoutant  dans une déclaration à Africanmanager,  que «  on aurait souhaité que l’allocution du président de la République soit consacrée aux préoccupations et aux grands dossiers brûlants qui tourmentent les Tunisiens au lieu de se pencher sur le conflit des Nidaistes ».

Jilani Hammami a accusé le président de la République de confondre entre ses prérogatives de  président de la République et son statut d’ancien président du parti, tout en tirant parti  des supports médiatiques, notamment  publics,  pour parler de la crise politique au sein de Nidaâ Tounès.

Dans le même ordre d’idées,  le CPR,  par la voix d’Adnen Mansar,  a  constaté que « ce speech,  à hauteur de 90%, a été consacré à la crise de Nidaa Tounes alors que 10% seulement  l’ont été aux questions du terrorisme et de la crise sociale ».

Pour le CPR, « c’est cela la hiérarchie des priorités de la présidence de la République. Car,  le peuple attendait , après l’attentat odieux qui a frappé la Tunisie, un message rassurant de la part du président de la République,  mais voilà que BCE a préféré  parler de Nidaa Tounes ! »

Outre les politiciens, la plupart des internautes n’ont pas manqué d’exprimer leur étonnement et même leur déception du contenu de ce discours qui a survolé les  problèmes et préoccupations des Tunisiens, se focalisant sur le conflit entre les différents courants au sein de Nidaa tounes…Un conflit qui, selon les internautes, aurait dû être évoqué dans un cercle restreint et dans la discrétion.

Appel à auditionner BCE !

Face à cette polémique, des voix se sont élevées appelant l’ARP à auditionner le chef de l’Etat au motif qu’il a violé  l’article 76 de la Constitution interdisant au  Chef de l’Etat d’intervenir dans la vie d’un parti.

C’est le cas du mouvement « Echaab » qui a critiqué l’implication de BCE dans les affaires internes de Nidaa Tounes,  appelant les partis de l’opposition ainsi que les composantes de la société civile à s’opposer à ce genre de pratiques visant à faire revenir le pays au climat politique qui a précédé le 14 janvier 2011.

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