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Tunis-Eventualité d’une intervention militaire en Libye : Péril en la demeure !

Evoquée depuis deux ans par les dirigeants américains,  français, britanniques et italiens, la perspective d’une deuxième intervention militaire en Libye refait à nouveau surface.

Avec le blocage enregistré au niveau du processus politique censé apporter une solution pacifique dans ce pays, une nouvelle intervention militaire y est envisagée  surtout avec  l’aggravation de la situation et la prolifération de Daech qui continue d’occuper plusieurs villes dont la plus importante Syrte.

Par-delà  son objectif, cette nouvelle intervention cultive le risque de poser d’immenses problèmes pour les pays voisins , surtout  la Tunisie.

Encore une croissance nulle…

Pour plusieurs observateurs et experts, une nouvelle intervention militaire dans ce pays voisin va rééditer  le scénario de 2011 avec ses risques et périls notamment une crise de refugiés à nos frontières.

L’expert en économie Mourad Hattab a,  à cet égard, affirmé qu’une éventuelle intervention internationale en Libye aura certainement des répercussions catastrophiques sur l’économie tunisienne, et bien plus  sur sa croissance.

« Une telle action toucherait plusieurs volets à commencer par la formation brute de capital fixe et encore l’épargne et le secteur de la logistique », a précisé l’économiste dans une déclaration à Africanmanager.

Pour lui, de telles  frappes  ne pourraient que perturber la stabilité en Tunisie , mais aussi provoquer une perturbation du système financier d’une économie  qui s’oriente progressivement vers celle de guerre.

« De même, elles pourraient provoquer une diminution du taux de croissance pour atteindre 0 et 0.5% au lieu des 2.5% prévus par le gouvernement et d’autres institutions financières renommées », a-t-il estimé.

Par conséquent,  l’affluence d’un grand nombre de Libyens engendrera certainement une hausse de l’inflation, également sur le plan immobilier, une perturbation du système de la consommation sans oublier ses effets néfastes sur le plan social, selon ses dires.

Sur la même lancée, l’expert en économie Moez Joudi n’a pas manqué de  pointer du doigt l’effet néfaste de ce genre de frappes. Car,  l’affluence de milliers de  Libyens va doubler le volume  de consommation alors que la situation économique est difficile marquée  par une croissance assez faible.

Pour lui,  ceci créera  par conséquent des problèmes au niveau des produits subventionnés ».

L’économiste a par ailleurs  prévu à « Acharaa Al Magharebi », une mobilisation de la part des Libyens « qui sont appelés à contribuer à la production de manière à éviter une éventuelle inflation dans la consommation ».

Pour ce faire, il  a proposé l’imposition d’une taxe sur les Libyens dont la durée de séjour  en Tunisie dépassera les trois mois.

Menace sécuritaire…

Outre l’envolée des prix et l’aggravation de l’inflation, l’intervention militaire en Libye constitue une réelle menace pour la sécurité du pays, pour plusieurs experts.

L’expert en sécurité Alaya Allani a dans ce cadre prévu l’exécution de cette frappe au cours du printemps prochain surtout que l’annonce de la composition du gouvernement d’union est attendue.

Toutefois, une éventuelle intervention miliaire provoquera des conséquences néfastes sur la Tunisie. Alaya Allani a dans ce cadre mis en garde contre l’infiltration de terroristes parmi les réfugiés libyens craignant aussi la possibilité de l’infiltration d’armes sur le sol tunisien.

Un avis  partagé par  l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi qui  a appelé les pays envisageant une nouvelle frappe militaire en Libye à prendre en considération les intérêts des pays voisins essentiellement la Tunisie.

« La lutte contre le terrorisme nécessite une solution politique d’autant plus qu’il s’agit d’une question interne », a indiqué Hamdi au quotidien « Achourouk » avant d’ajouter que la Tunisie doit jouer un rôle déterminant pour éviter de payer la facture plus cher.

Prêt à protéger le pays…

Côté gouvernemental, le ministère de la Défense par la voix de son premier responsable Farhat Horchani a assuré que la Tunisie n’interviendra pas militairement en Libye, mais toute opération de ce genre nécessite la coordination avec les pays voisins et en premier la Tunisie.

En marge d’une visite d’inspection effectuée récemment à la zone militaire tampon dans l’extrême sud, le ministre a fait savoir que « notre armée est tout à fait prête à protéger les frontières de la Tunisie en cas d’une éventuelle frappe militaire en Libye ».

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