Les derniers mouvements de protestation des jeunes sans-emplois, surtout les diplômés d’entre eux semblent avoir ébranlé bien des certitudes et secoué la relative inaction forcée, voire l’apathie du gouvernement, qui, en un coup de baguette magique, s’est fendu de centaines de milliers d’emplois qui permettraient de résorber une part significative du chômage. 50 mille grâce au commerce de distribution, 30 mille par le biais du service national militaire, et bien d’autres, venant de secteurs divers.
De cette architecture que l’on peut soupçonner d’avoir été échafaudée à la hâte, émerge comme une opportunité sérieuse le potentiel que recèle l’économie numérique dans la croisade contre le chômage. Le ministère des Technologies de l’information et de l’économie numérique pense pouvoir assurer 100 mille emplois d’ici cinq ans. Le ministre en charge de ce portefeuille, Noômen Fehri, a affirmé dans une interview à Africanmanager, que ce projet a été déjà réalisé à hauteur de 10 pour cent dans son volet relatif au secteur de l’exportation qui prévoit la création de 50 mille emplois. D’ailleurs, 3100 emplois ont été confirmés en janvier courant et 2000 autres le seront fin février prochain.
Le chiffre de 5000 sur 50 mille postes d’emplois programmés est un chiffre encourageant sachant qu’on pourrait employer 6000 personnes au cours de cette année, a assuré le ministre qui a souligné que, pour la deuxième partie relative à la création de 50 mille postes à travers les start-up, on est en train de lancer une initiative baptisée Start-up Tunisia. En outre, des appels d’offres vont être lancés pour la modernisation de l’Etat à travers leurs systèmes informatiques. Un chantier d’autant plus important que l’administration peine à se dématérialiser, continuant de travailler avec les papiers. Le premier de ces appels d’offres sera lancé cette année même, à charge pour le ministère d’en accélérer la cadence. Déjà, il a émis celui relatif à la certification électronique de connexion entre les administrations. Il sera suivi par celui portant sur le projet de la CNAM. Une fois ces appels d’offres finalisés, « on aura des emplois modernisateurs de l’administration », a indiqué Noômen Fehri.
Ils viendront s’ajouter au programme de formation de 8000 jeunes dans la fabrication des applications mobiles, étant noté que ces jeunes formés sont issus des différentes régions de la Tunisie. Au bout du compte, il y aura des personnes qui seront chargées de fabriquer des applications mobiles et par la suite, ils disposeront de sources de revenus. C’est cela l’économie numérique, a affirmé le ministre dont le département et le secteur s’investissent autant qu’ils peuvent dans la guerre contre le chômage tout en reconnaissant la légitimité des mouvements de protestation et la campagne y afférente lancée par les sans-emplois.
Noômen Fehri n’en a pas moins exhorté les jeunes chômeurs à « comprendre que les emplois ne vont venir que du secteur privé puisque l’on ne pourra pas lester encore plus la fonction publique de nouveaux recrutements ». « L’administration tunisienne ne peut plus le supporter et on ne peut pas continuer sur cette lancée », a-t-il expliqué ajoutant que les temps sont venus de redonner les opportunités aux jeunes pour qu’ils puissent créer leurs propres entreprises, et ceci ne pourra se faire qu’à travers des facilités disponibles à saisir.
De même, un grand effort de communication et d’écoute doivent être fait. Car, on a programmé certes des projets, mais on n’a pas pris assez de temps pour communiquer avec les jeunes demandeurs d’emplois pour les convaincre, a souligné Noômen Fehri.
Le projet 4G sur les chapeaux de roue !
S’agissant du projet 4G, le ministre des Technologies de l’information et de l’économie numérique a souligné qu’il attend encore la réponse aux appels d’offres lancés le concernant, précisant toutefois être sûr que « l’on va avoir trois opérateurs, peut-être davantage », sans en dire plus, sauf que le tri des offres techniques déposées par ces opérateurs devrait intervenir en février prochain.
Plus prolixe, il a déclaré que la commercialisation de 4G commencera au cours du second trimestre de cette année. A cette date, le cinquième u territoire national sera couvert par le réseau 4G, a-t-il assuré, ajoutant, pour ce qui est du votre projet relatif à la connexion de toutes les régions avec l’internet, que ce sera chose faite à l’horizon 2020. Pour cette année, a-t-il précisé, on va commencer à connecter toutes les écoles. D’ailleurs, indique-t-il, des visites sont prévues avant la fin mars prochain aux écoles de toutes les régions pour vérifier l’état de leur connectivité.
Plus généralement, Noômen Fehri cultive l’inébranlable certitude que l’économie numérique a un avenir promoteur en Tunisie, à la condition que « l’on arrive à se détacher des entraves qu’on est en train de mettre à travers les procédures », appelant à la nécessité absolue de promulguer pas plus tard que cette année, la loi du numérique ou même la loi d’état d’urgence numérique, et proposant que Etat réfléchisse à une loi d’urgence économique, car le gouvernent ne peut aller qu’à la vitesse que le lui permet la loi.