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Tunis : La crise de Nidaa Tounes profite en premier à Ennahdha !

Dimanche 1er novembre a été une date marquante dans l’histoire de Nidaa Tounes, parti sorti victorieux des élections en Tunisie. Mais , à l’exercice, ce ne fut qu’une gloire éphémère. La guerre des chefs, puis des clans a vite fait d’éclater, avec comme point d’orgue les violences qui ont perturbé pour l’annuler par la suite la réunion « cruciale » du Comité exécutif prévue, hier dimanche, à Hammamet.

Cette escalade vient confirmer, en fait, et étaler au grand jour les profondes divergences  entre le camp du vice-président du parti Hafedh Caïd Essebssi et celui du le secrétaire général Mohssen Marouk. D’après les analystes, le clan de Hafedh Caid Essebsi est accusé par ses ennemis de « chercher à mettre la main sur le mouvement », alors que le camp de Mohsen Marzouk se voit reprocher le fait de « consacrer la dictature d’une minorité d’éradicateurs qui prend pour ennemi la majorité nationaliste du parti ».

BCE obligé d’arbitrer ?

Avec ce qui vient de se passer dimanche à Hammamet et alors que l’aggravation de la crise semble menacer la stabilité du pays, les observateurs en sont venus à conclure  que l’intervention  du président fondateur du parti et actuel président de la République, Béji Caïd Essebssi est devenue incontournable  comme il l’avait  fait avant la fameuse réunion de Djerba,  pour prendre la bonne décision  et mettre fin à cette crise qui pourrait conduire à l’implosion de Nidaa Tounes.

En attendant l’entrée en lice du fondateur du parti, la question qui se pose actuellement est de savoir si cette profonde crise  aura une influence directe sur les affaires publiques surtout que les députés de Nidaa Tounes ont refusé de rencontrer BCE invoquant la présence de ceux qui usent de la violence. Le  président de la République Béji Caïd Essebsi, rappelle-t-on, a convoqué les députés de Nidaa Tounes pour une réunion au palais de Carthage pour débattre de la crise actuelle, des tiraillements qui secouent le mouvement et des derniers événements qu’il a connus  et qui ont été émaillés d’un vif échange de violences lors de la réunion du parti,  dimanche 1er novembre à Hammamet.

Le rendement du gouvernement  sous la loupe…

Dans un entretien téléphonique, Jomaa Guesmi, analyste politique a déclaré que « la guerre des clans au sein de Nidaa Tounes qui a tourné à la violence aura certainement des retombées directes non seulement sur l’équilibre du paysage politique, mais aussi sur le rendement du gouvernement ». Ce gouvernement perdra une grande partie du soutien dont il bénéficie, a dit Guesmi,  affirmant que cela va l’affaiblir en le fragilisant. Pis, ce climat de tension ne pourrait que paralyser les activités du gouvernement.

D’après lui, tous les indicateurs et l’échange d’accusations entre les dirigeants de ce parti ne font qu’envenimer la situation et approfondir la crise tout en provoquant la division du bloc parlementaire, qui serait incapable d’accomplir sa mission.  «  Avec ces turbulences, l’équilibre parlementaire est menacé et l’occasion serait donnée au mouvement Ennadha de reprendre sa place initiale », a-t-il martelé.

Un avis partagé par plusieurs opposants à l’instar de Jilani Hammami, dirigeant au Front Populaire qui n’a pas manqué d’exprimer ses craintes au sujet de cette crise.« On est certain que la crise interne que traverse Nidaa Tounes connaitra des dérives dangereuses et la possibilité d’une telle division demeure possible », a fait remarquer  l’opposant à Africanmanager pointant du doigt l’impact de ce genre de tiraillement sur l’équilibre parlementaire.  « Dans pareille conjoncture, le bloc de Nidaa Tounes serait divisé et Ennahdha par conséquent serait le parti le plus fort qui va certainement profiter de cette situation pour passer ses projets dangereux », a-t-il expliqué.

De son côté, le député indépendant à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Adnène Hajji a estimé que la profonde crise de Nidaa Tounes est un indice dangereux attestant sa division.. « Les tiraillements entre les dirigeants de Nidaa Tounes étaient prévus car  ces derniers se sont fédérés autour leurs intérêts personnels et du partage du pouvoir et non plus de l’intérêt national », a fait savoir Hajji dans un entretien téléphonique avec Africanmanager avant d’évoquer un  retour en force d’Ennahdha.

La stabilité du gouvernement  tributaire de la stabilité des partis, selon Ennahdha

Pour le parti islamiste, rien n’est clair pour l’instant et  une éventuelle crise gouvernementale est une hypothèse à rejeter. Car,  l’équipe ministerielle d’Habib Essid continue de vaquer à ses missions, d’autant plus qu’il  est en train de préparer son plan d’action pour les cinq prochaines années, d’après le  dirigeant Ajmi Lourimi,  assurant que l’examen du projet loi des finances pour l’exercice 2016 à l’ARP aura lieu dans les délais .

Dans une déclaration à Africanmanager, il a souligné que « le gouvernement demeure à loin de tous les partis politiques et  il est encore prématuré de parler d’une crise que ce soit au sein du gouvernement ou même à l’ARP ». Et d’ajouter : « Ennahdha ne veut pas s’immiscer dans les affaires intérieures de ce parti ».

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