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Tunis-Recrutements gelés dans la fonction publique : De mauvais augure pour les uns, une bonne décision pour d’autres !

Le ministère des Finances a décrété qu’il n’y aura plus de recrutement dans la fonction publique pour les deux prochaines années. Cette annonce faite par le ministre Slim Chaker  lors d’une séance d’audition tenue récemment par la commission des finances à l’ARP, a fait l’effet d’une douche froide et les  réseaux sociaux en font leurs choux gras.

« Est-il légitime d’arrêter le recrutement dans pareille situation ? Qu’en est-il de son effet ? Cette décision viendra-t-elle en concrétisation des  mesures prévues dans le projet de la loi des finances pour l’exercice 2016 ?

Une décision légitime….

Interrogé par Africanmanager, le président de l’Association tunisienne de gouvernance (ATG), Moez Joudi plaide pour la prise de cette décision. Car, l’administration tunisienne ploie sous le fardeau de son sureffectif. Dans le même temps, 70% des dépenses publiques en 2016 seront mobilisées au titre des salaires  sachant que l’enveloppe de la masse salariale est à peu près de 13 millions de dinars.

« La masse salariale représentant 13.8% du PIB est critique puisque que le volume du budget de l’Etat pour l’exercice est fixé à 29250MD alors que le déficit budgétaire est estimé à 6594MD soit 3.9% du PIB», a-t-il fait remarquer.

D’après lui, « c’est une mauvaise gouvernance, à partir du moment où certains agrégats et normes ne sont pas respectés, jumelés à  un cumul des déficits induits par de mauvaises décisions ».

Dans pareille situation, il  a constaté qu’ « on n’a plus les moyens et la capacité de faire face à cette masse salariale d’autant plus qu’un tel recrutement anarchique aura certainement un effet sur l’efficience et sur la productivité ».

La Tunisie entrera dans une phase de non croissance

« C’est un message négatif lancé par le département sur le plan social », a, cependant , affirmé , de son côté, l’expert en risques financiers, Mourad Hattab, y voyant l’aveu que  le taux de croissance sera certainement négatif pendant la prochaine période.

« Le message est clair : l’Etat ne pourra plus gérer le système de l’emploi et il  n’aura plus les moyens de procéder à de  nouveaux recrutements et c’est grave puisqu’il y aura un décalage au niveau de la croissance démographique. Car, le taux de croissance sera inferieur à celui de la croissance démographique », a noté l’expert en risques financiers dans une déclaration à Africanmanager, mettant en garde contre l’entrée de la Tunisie dans une longue phase de non croissance.

Outre cette perspective,  Mourad Hattab a indiqué que la décision du ministre des Finances remet en cause certaines hypothèses prévues dans le projet de la loi des finances 2016 et le plan stratégique 2016-2020 qui repose également sur un taux de croissance moyen de 5% favorisant ainsi la création de 50 mille postes d’emploi.

Pis, la décision du département des Finances vient aussi en contradiction avec l’intention du gouvernement de recruter   158000 nouveaux fonctionnaires, soit 5200 au titre du ministère de l’Intérieur, 6500 dans celui de  la Défense, 1100 dans le ministère de la Justice, 2700 dans le secteur de la santé et 190 dans les  affaires sociales. « Tout est à revoir alors », a martelé Hattab appelant les autorités en place à réviser la copie actuelle de deux projets mentionnés, sinon le recours à ce genre de décision ne pourrait qu’aggraver la situation..

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