AccueilLa UNETunisie-Corruption : Tabib appelle Chahed à plus d’audace

Tunisie-Corruption : Tabib appelle Chahed à plus d’audace

« Le chef du gouvernement actuel, Youssef Chahed, est appelé à appuyer financièrement et logistiquement les instances chargées de la lutte contre la corruption pour qu’elles puissent accomplir leurs missions ». C’est ce qu’a déclaré le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib.

Cet appui devrait selon lui, toucher l’INLUCC, la Cour des Comptes, le tribunal administratif ainsi que le pôle judiciaire et financier. Il réclame plus de moyens pour les magistrats concernés par ces affaires ; le Pôle judiciaire manque, en effet, d’outils, notamment d’ordre législatif.

Il a qualifié, par ailleurs, les textes législatifs et d’application d’inadéquats dans la mesure où ils protègent les corrompus en leur permettant de profiter des deniers publics.

« C’est important », a encore indiqué Tabib dans une déclaration à la presse à l’occasion de la signature d’une convention de partenariat et d’échange d’expérience avec son homologue libyen, rappelant que le nouveau gouvernement a fait de la lutte contre la corruption sa priorité et s’est engagé aussi à mobiliser tous les moyens pour éradiquer la corruption, phénomène qui a atteint un stade «épidémique en Tunisie»,

« Le Gouvernement d’Union Nationale est appelé à traduire sa volonté par des mesures audacieuses en ce qui concerne le suivi des corrompus, également au niveau administratif et ministériel », a dit Tabib.

Pour le président de l’INLUCC, tout est possible, surtout que le chef du gouvernement a les prérogatives nécessaires non seulement pour la réalisation de cet objectif, mais aussi pour la reconstruction des institutions de l’Etat en se basant sur la bonne gouvernance et la transparence.

L’INLUCC : peut et doit mieux faire

La signature de la convention avec l’instance libyenne de lutte contre la corruption était aussi l’occasion pour Chawki Tabib d’évaluer le rendement de son instance, cinq ans après sa création.

Ce rendement est jugé insuffisant, surtout que l’INLUCC n’a pas pu jouer son rôle et accomplir ses missions conformément à la loi à cause de plusieurs facteurs, à commencer par le manque de moyens financiers et logistiques, a-t-il déploré.

Or, une pareille situation ne peut que perturber le processus de la bonne gouvernance, selon Tabib, qui a ajouté qu’on allait tout droit vers un Etat mafieux.

Et pourtant, le président de l’INLUCC s’est montré déterminer à aller jusqu’au bout de sa mission. Chiffre à l’appui, l’instance a transmis plus de 100 dossiers à la justice en plus d’autres dossiers émanant de la Commission des investigations et de la Direction de répression fiscale, soit un total de près de 1200 dossiers à instruire par le Pôle judiciaire. Ces dossiers concernent essentiellement les transactions publiques et coûtent près de deux milliards de dinars par an aux caisses publiques. Ces initiatives ne peuvent que déranger sérieusement les barons de la corruption, dont les hommes aujourd’hui évoluent dans les hauts rangs de l’administration publique, d’après lui.

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