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Tunisie : Le gouvernement va exploiter le filon de l’économie solidaire

D’ici la fin de 2016, il y aura une initiative législative pour promouvoir l’économie solidaire et sociale, a annoncé le gouvernement par la voix de son secrétaire d’Etat chargée des Initiatives privées, Saida Ounissi.

D’après elle, la mise en place d’un cadre législatif demeure utile, voire cruciale pour mieux organiser ce segment, considéré comme une réponse pertinente aux défis économiques et sociaux de l’heure.

« Cette expérience démarrera par l’examen du  projet de loi élaboré par l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) », a encore précisé la secrétaire d’Etat  lors d’une rencontre organisée ce mercredi  26 octobre 2016, sur « les associations et l’économie solidaire et sociale ». Elle a fait savoir qu’il s’agit d’une décision récemment prise par le Conseil ministériel restreint.

Ce projet de loi, rappelle-t-on, comporte 53 articles et prend en considération trois piliers essentiels, à savoir une pratique démocratique dans la gestion de l’entreprise, la sensibilisation lors de l’intégration et de la démission et l’indépendance totale de toutes les structures de l’Etat.

Pour l’UGTT, cette initiative législative est le fruit des réflexions menées pour l’élaboration d’un nouveau modèle, surtout que les anciens modèles de développement ont prouve leurs limites, sans oublier les erreurs ayant conduit à l’échec de l’expérience des coopératives.

La secrétaire d’Etat chargée des Initiatives privées a aussi fait part de l’engagement de son département à contribuer davantage à cette expérience en élaborant une approche bien déterminée pour la réalisation de cet objectif.

Le renforcement du rôle des associations est une obligation

Pour l’Organisation tunisienne du développement social, le développement de l’économie sociale et solidaire est important dans la mesure où la Tunisie a connu depuis l’indépendance un modèle de développement défaillant qui a provoqué de puissants mouvements de protestation.

« Cela ne pourrait se faire qu’à travers la révision du rôle des acteurs de la société civile tunisienne dans l’essor de l’économie solidaire », a indiqué la présidente de l’Organisation, rappelant que la promotion de l’ESS se base sur trois composantes essentielles : les associations, mutuelles et  les coopératives. Or, le nombre des associations contribuant à ce processus reste limité, d’après elle.

Proposant des solutions à cette problématique, elle a appelé à l’implication de la société civile, plus précisément les associations, qui pourront jouer un rôle déterminant dans l’émergence de solutions à la triple crise économique, écologique et démocratique à laquelle nous sommes confrontés.

Cet avis est partagé par plusieurs participants à cette rencontre. Et de noter que ce genre d’économie ne concerne pas uniquement les pays socialistes car en France, l’économie sociale et solidaire participe à hauteur de 12% au PIB  de l’économie française et même plus. C’est le cas du Maroc où elle contribue à hauteur 20% au PIB.

La BTS, acteur incontournable pour l’économie solidaire

Afin de mener ce processus à bon port, le secteur financier doit œuvrer pour assurer l’accompagnement et le financement nécessaire. A ce titre, la BTS veut être un acteur incontournable pour le financement de cette économie en devenant le bras financier de l’Etat et ce, à travers l’élaboration d’une stratégie de promotion, a précisé le Chef division Contrôle de Gestion à ladite banque, Riadh Hanchi.

Selon lui, cette nouvelle stratégie reposera essentiellement sur la facilitation de l’accès de l’ensemble des intervenants aux financements de manière à mieux cibler et à  faire fructifier les lignes de financement des projets dans ce domaine. De même, un intérêt sera accordé à la mise en place des cycles de formation, tout en garantissant un suivi des projets qui seront créés dans ce processus.

Tout est possible pour ladite banque qui prévoit déjà dans son statut le financement des coopératives.

De toute façon, la volonté du gouvernement d’instaurer un cadre législatif adéquat pour la promotion de l’économie solidaire vient à un moment opportun. Et surtout avec l’affaire de l’oasis de dattes de Jemna qui continue de faire couler beaucoup d’encre suite à la vente aux enchères de la récolte du domaine Still, dimanche 9 octobre 2016, par l’Association de défense des oasis de Jemna pour une somme d’un million 7 mille dinars. Cette action a été rejetée par le gouvernement, qui a considéré ce qui s’est passé dans la région comme illégal tout en décidant de geler les comptes bancaires de l’association de protection des Oasis de Jemna et le compte bancaire de l’acheteur.

Pour plusieurs observateurs, cette affaire ne peut que pousser les acteurs intervenants à mieux examiner l’importance de l’économie solidaire et sociale dans pareille condition pour pouvoir réaliser le développement et lutter contre l’exclusion.

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