AccueilLa UNETunisie : Pour 86% des entreprises, l'égalité femme-homme est une chimère!

Tunisie : Pour 86% des entreprises, l’égalité femme-homme est une chimère!

Dans une conjoncture délicate marquée essentiellement par une recrudescence du chômage et un ralentissement de la croissance économique, l’attraction des talents féminins demeure un impératif et même une condition sine qua none pour l’amélioration de la compétitivité des entreprises tunisiennes, mais aussi pour la garantie du développement escompté. 
C’est important dans la mesure où la réalité démontre une faible participation économique de la femme. Les récents résultats de l’étude réalisée par l’IACE sur les « Mesures et bonnes pratiques de diversité des genres dans les entreprises tunisiennes » viennent confirmer ce problème.
En effet, 86% des entreprises tunisiennes n’incarnent pas le principe d’égalité des chances femme-homme dans l’accès aux promotions.
Élaborée par l’IACE en coordination avec le GIZ dans le cadre du programme régional « Intégration économique des femmes dans la région MENA », l’étude démontre aussi que 68% des sondés pensent que les équipes mixtes (femmes/hommes) n’obtiennent pas de meilleurs résultats que les équipes non-mixtes.
Toujours selon la même enquête, 79% des entreprises n’ont pas pris des initiatives visant à encourager le recrutement des femmes.
Dans le même contexte, la présence de femmes à la tête des entreprises reste minime. Selon les chiffres présentés par cette étude, seulement 12% des femmes ont un statut de chef d’entreprise. De même, 37% sont présentes dans les conseils d’administration contre 63% pour les hommes.
Un impératif économique…
Partant de ce constat, la diversité des genres demeure un impératif économique. Pour le président de l’IACE, Ahmed Bouzgenda, il s’agit d’un principe certes éthique et politique mais il s’affirme indubitablement et de plus en plus comme un principe économique ».
Intervenant lors de la tenue de la première édition du forum de la diversité, le responsable a mis l’accent sur la participation des femmes au marché du travail et même à des activités rémunératrices, car elles stimulent la croissance économique et son effet sur la société, selon ses dires. 
« Les entreprises comptant des femmes parmi leurs directeurs ou leurs cadres supérieurs ont une production plus élevée que celle des entreprises qui ne comptent pas de femmes », a précisé le responsable. 
Et de constater : « Les progrès s’avèrent plus rapides et ont une plus grande portée dans les pays et les entreprises qui favorisent l’égalité des genres. A titre d’exemple, le Rwanda, considéré comme un pays en forte expansion économique, se classe en cinquième position, avec un score de 0.8, tout juste après la Suède et la Norvège, d’après le Global Gender Gap Index 2016 du World Economic Forum. Or, la Tunisie n’est qu’à la 126ème place ».
Cet avis est partagé par le ministre conseiller auprès du chef du gouvernement, Taoufik Rajhi, qui a mis l’accent sur les progrès accomplis par la Tunisie en matière de diversité des genres, s’appuyant sur certains textes, notamment le décret présidentiel numéro 2016-1 du 12 janvier 2016 portant création d’un conseil des pairs pour l’égalité et l’équivalence des chances entre les femmes et les hommes.
Pour Rajhi, la diversité des genres est un facteur déterminant pour la réalisation de la croissance potentielle qui a besoin de main d’œuvre qualifiée. A ce niveau, une grande partie de ces nouveaux postes pourrait être occupée par les femmes, qui pourront apporter à l’entreprise plus de force et de performance.
La diversité ne deviendra jamais une réalité si…
Pour de nombreux observateurs, la mise en place de la diversité reste tributaire d’une volonté de la part des leaders ou encore d’un plan d’action pour changer les mentalités.
C’est important pour un pays qui se trouve aujourd’hui face à un tournant critique, d’autant plus que depuis 2011, la crise économique qui a suivi le printemps arabe a aggravé la situation. Et pourtant, la Tunisie mise sur la réalisation d’un taux de croissance minimal de 4% au cours du prochain quinquennat, tout en réduisant le chômage à moins de 12% et ce, par la création de 400 mille nouveaux postes d’emplois à forte valeur ajoutée, en employant de la main d’œuvre qualifiée.
D’où le rôle des entreprises tunisiennes qui devront adopter les bonnes pratiques de diversité des genres au niveau du recrutement, de la rétention et de l’avancement de carrière pour être attractives vis-à-vis des femmes.
Pour y parvenir, une journée de sensibilisation sera organisée le 22 février 2017 pour mettre l’accent sur la nécessité d’instaurer une dynamique favorable à la mixité au sein du tissu économique.
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