AccueilLa UNEAttention, la montée de la "mauvaise" dette empoisonne la Tunisie

Attention, la montée de la « mauvaise » dette empoisonne la Tunisie

« L’élément le plus interpellant à la lecture du budget de l’Etat de 2017 est le niveau d’augmentation des recettes fiscales, soit plus de 15%. Un objectif de collecte ambitieux aidé par de nouvelles mesures fiscales et notamment par la contribution conjoncturelle qui devrait, à elle seule, renflouer les caisses de l’Etat à hauteur de 900 millions de dinars ». C’est ce qui a été indiqué dans une note d’analyse faite par l’intermédiaire en bourse Tunisie Valeurs.

Le deuxième élément à souligner, selon la même source, est l’augmentation des ressources d’emprunt, qui dépasseront en 2017 le cap des 8,5 milliards de dinars. Elles ont été estimées sur la base d’un fort appui des organismes internationaux censés y concourir à hauteur de 4 milliards de DT. Cette contribution est loin d’être acquise. « En effet, à lire le communiqué du FMI publié après sa dernière visite en Tunisie, le soutien financier du Fonds sera désormais «calibré» en fonction de l’avancement des réformes du Gouvernement. Il n’est donc pas étonnant de voir, au fil des prochains mois, la structure de financement (local versus extérieur) se balancer en cas de retard dans le déblocage des ressources externes ».

L’encours de la dette publique dépasse désormais les 60 milliards de dinars, constituée à hauteur de 2/3 par du financement international. En cinq ans, la dette tunisienne a augmenté de quasiment de 20 points en pourcentage du PIB (64 % à fin 2017). L’Etat « vit clairement au-dessus de ses moyens », ses revenus ne couvrent plus ses dépenses courantes, ce qui explique le recours effréné à l’endettement.

Comme expliqué bien souvent, ce n’est pas tant l’encours de la dette dans l’absolu qui doit inquiéter mais plutôt sa rationalité. Nul ne peut s’opposer à un endettement destiné à financer des investissements, à créer des emplois et à générer de la valeur ajoutée.
Il y a bien des économies occidentales, en bonne santé, qui traînent un endettement de plus de 100% du PIB. Mais une dette destinée à payer des salaires – comme cela semble être le cas en Tunisie – ne crée aucune richesse pour ses citoyens et ne fait qu’alourdir le fardeau des remboursements pour les générations futures (surtout avec une dépréciation de la monnaie).

Les efforts consentis par le Gouvernement pour juguler la hausse des salaires sont clairement perceptibles sur le budget : +4 % en 2017 contre une moyenne de 11 % sur le quinquennat précédent. Cela était une condition imposée par le FMI pour poursuivre son soutien financier au pays.

Le deuxième «effort» s’illustre par des dépenses d’investissement franchissant le cap des 6 milliards de dinars (+15%). C’est la plus forte progression de ce poste depuis 2009 et qui signale la volonté du gouvernement de relancer, enfin, la machine économique.

Mais la lacune au niveau des dépenses de l’Etat se trouve au niveau du service de la dette qui affiche un montant proche de celui de l’investissement. Il aurait même pu le dépasser n’eut été le report d’échéance de l’emprunt Qatari pour 1 milliard de dinars (emprunt contracté en 2012 et dont le remboursement était prévu pour cette année). Le déficit budgétaire devrait ainsi s’élever en 2017 à 5.3 milliards de dinars (5.4% du PIB).

Rapport de Tunisie Valeurs

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