AccueilLa UNEDimassi : Le FMI à deux doigts de lâcher la Tunisie

Dimassi : Le FMI à deux doigts de lâcher la Tunisie

« Depuis 2012, le FMI conditionnait son soutien à la Tunisie par d’importantes réformes touchant plus particulièrement les finances publiques, les caisses de sécurité sociale et le système bancaire. Depuis, hélas, rien n’a été fait dans ce domaine sauf la recapitalisation de la STB et de la BNA ». C’est ce qu’a déclaré Houcine Dimassi, ancien ministre des Finances, dans une interview accordée à Africanmanager. Il a estimé que de ce fait, le FMI a presque désespéré de la Tunisie et pourrait rompre son aide.

Dimassi a par ailleurs indiqué que le projet budgétaire de 2017 est basé sur un emprunt extérieur de 6 045 millions de dinars (MD) dont 1 435 MD (23.7%) proviennent du FMI, 1 262 MD du Marché Financier International, 1 125 MD de la Banque Mondiale et 1 125 de l’Union Européenne. « Le refus du FMI d’octroyer à la Tunisie ce prêt risque de neutraliser certains autres crédits extérieurs et de creuser ainsi un trou ingérable dans le budget de l’Etat. Cette situation intenable risque de pousser l’Etat à comprimer brutalement certaines dépenses budgétaires tels que les salaires et les primes de la fonction publique, les dépenses de compensation, les services de la dette ou les dépenses d’équipement », a-t-il dit.

Ce genre de mesures pourrait évidemment, selon ses déclarations, provoquer de graves tensions économiques, sociales et même géopolitiques. Le plus probable serait donc un recours à de nouvelles ressources budgétaires. L’État pourrait donc tenter de glaner d’autres recettes provenant soit d’une flagellation fiscale plus douloureuse, soit d’une liquidation hâtive d’importantes sociétés publiques, y compris les banques. Dans tous les cas, la décision du FMI d’arrêter son appui à la Tunisie assoit cette dernière sur un véritable volcan.

À notre interrogation sur le fait de savoir si la Tunisie pourra vraiment se passer du FMI, Dimassi a dit  : « Bien sûr que oui, à condition qu’elle réussisse à équilibrer elle-même ses comptes (budget et balance commerciale). Rappelons que depuis son indépendance (60 ans), la Tunisie n’a eu recours au FMI qu’à trois reprises : 1964, 1986 et actuellement ».

S’agissant des mises en garde contre les dictats du FMI, telles qu’exprimés par certains experts, l’ancien ministre a fait savoir que ce genre de mise en garde relève de la démagogie et du populisme dont usent à tours de bras la majeure partie des politiciens et syndicalistes, y compris leurs experts. Ces gens-là font semblant d’ignorer que le FMI n’est pas une banque mais un fonds de secours fait pour venir en aide aux pays en crise, a asséné Dimassi. « L’idée étant de tenter de sauver le maximum de pays en difficulté de la situation de cessation de paiement afin de ne pas voir l’économie mondiale s’écrouler. Le FMI n’a donc jamais couru derrière un pays pour lui imposer ses dictas. Ce sont plutôt les pays en crise qui font recours au FMI. Évidemment, ce dernier a toujours dicté des réformes à ces pays afin qu’ils ne refassent pas les mêmes conneries et stupidités du passé. Les déséquilibrés tentent toujours de coller la responsabilité de l’erreur à autrui ! », a-t-il conclu.

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