AccueilLa UNETunisie-Entreprises publiques : C'est la retructuration ou le naufrage, dit la ministre

Tunisie-Entreprises publiques : C’est la retructuration ou le naufrage, dit la ministre

Lors de son audition, hier mardi 20 décembre 2016, par la commission des finances de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), la ministre des Finances, Lamia Zribi, a déclaré que la situation économique et financière du pays demeure très difficile et que de grosses pressions continuent de s’exercer sur le budget de l’État.

Lors de cette rencontre consacrée à l’examen du projet de la loi de finances complémentaire 2016, la ministre a fait, en outre, remarquer que les entreprises publiques qui auparavant contribuaient beaucoup dans le budget de l’État deviennent aujourd’hui un fardeau et ce, suite à des difficultés financières énormes. Elle a appelé ainsi à entamer les reformes nécessaires et à s’engager dans la restructuration de ces entreprises là pour éviter le pire, citant le cas de la CPG et du CGT. Ces entreprises, selon elle, pèsent beaucoup dans les dépenses de l’État. À cela s’ajoutent la masse salariale et les dépenses de développement. « Si la situation ne change pas, c’est la crise financière… Il faut, de toute urgence, restructurer ces entreprises et calculer la menace », a-t-elle dit.

La ministre des Finances a par ailleurs indiqué qu’un travail de restructuration regroupant 5 entreprises, comme c’est le cas pour Tunisair ou la Fouledh, est en cours au niveau du gouvernement. 

Revenant sur le projet de la loi de finances complémentaire 2016, objet de son audition hier mardi à l’ARP, la ministre a tenu à préciser que le taux de croissance a reculé pour atteindre des niveaux ne dépassant pas 0,8% en 2015. Et il a fallu procéder à la révision des prévisions de croissance pour toute l’année 2016, de 2,5% à 1,5%. Cette situation difficile résulte de la baisse des prévisions au niveau des ressources de l’État, notamment fiscales. Ce projet vise à fournir les financements nécessaires pour couvrir le déficit budgétaire supplémentaire qui provient d’une part du manque dans les ressources propres de l’État et d’autre part de la satisfaction des besoins supplémentaires de dépenses.

Selon la ministre, au niveau des ressources, l’évolution de la fiscalité a été en déca des prévisions et la hausse n’a été que de l’ordre de 0,1% durant les 10 premiers mois de l’année 2016 contre 11,4% prévu dans la loi de finances initiale. Bien plus, les ressources non fiscales qui ont accusé une baisse de 270 millions de dinars (MD) – durant les 10 premiers mois de 2016 – ont été couverts par des recettes supplémentaires de 869 MD.

Au niveau des dépenses, Lamia Zribi a fait remarquer que les salaires ont évolué de 1600 MD, les dépenses de subvention ont baissé et les dépenses de développement ont évolué de 705MD.

Ainisi, selon la ministre, le déficit budgétaire devrait enregistrer à la fin de 2016 une hausse de 1555 MD (compte non tenu des dons, des cessions et de la confiscation), en raison des changements des hypothèses sur lesquelles se basait le budget de l’État pour l’année 2016, pour atteindre 5219 MD, soit 5,7% du PIB contre 3664 MD, soit 3,9% selon les estimations de la loi de finances initiale. Ce déficit est également expliqué par les difficultés des entreprises publiques. Le gouvernement prévoit la mobilisation des ressources d’emprunt additionnelles d’environ 1219 MD afin de combler ce déficit. Ces ressources proviendront, notamment, des emprunts contractés auprès des marchés extérieur (3970 MD) et intérieur (3843 MD).

Les ressources d’emprunt passeront en 2016 à environ 7813 MD contre 6594 MD prévus dans la loi initiale, ce qui engendrera une augmentation du taux de l’endettement de 8 points pour s’établir aux alentours de 61,8% contre 53,4% dans la loi de finances initiale, compte tenu de la hausse du taux de change du dinar par rapport au dollar, à l’euro et au yen.

Il est à signaler à ce propos que le projet de la loi de finances complémentaire (LFC) 2016 prévoit la révision à la hausse de la valeur du budget de l’État pour toute l’année 2016 à 29 274 MD, y compris les emprunts et les avances sur la trésorerie (125 MD), contre une prévision de 29 250 MD dans la loi de finances initiale pour l’année 2016. Cette hausse est due, essentiellement, à l’augmentation des services de la dette publique (+205 MD), contre une baisse au niveau des dépenses de gestion (-100 MD) et des dépenses de développement (-106 MD).

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