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Tunisie : La preuve, par immolations, de l’échec, jusqu’ici, de la Révolution !

« Au cours des six mois qui ont suivi la mort de Bouazizi, au moins 107 Tunisiens  ont tenté de se suicider par immolation». L’information, à laquelle personne parmi les médias tunisiens n’a voulu faire attention, a été rapportée par le site de la BBC. Elle est pourtant de très grande importance et révélatrice à plus d’un niveau.

La BBC [et nous sommes désolés de ne pas y avoir pensé], rapporte aussi que «il s’agit  surtout de jeunes hommes pauvres, des zones rurales, généralement, célibataires et ont seulement une formation primaire, et le plus important encore, ils sont au chômage avec peu de perspective d’emploi », ceux qui s’auto-immolent.

Même s’il demeure insensé de vouloir faire le bilan d’un gouvernement formé il y a moins d’un  mois,  le temps semble trop lent pour les demandes de la Révolution, depuis le jeudi 22 décembre, date de la présentation du gouvernement Jbali devant la Constituante. Pourtant, alors que la Tunisie célèbre le 1er anniversaire de sa Révolution,  il est important de se demander ce qu’a fait le nouveau gouvernement, la troïka et Ennahdha en tant que parti au pouvoir, pour ces désœuvrés qui le sont toujours et ces diplômés toujours chômeurs ?

La question est primordiale, lorsqu’on sait que le premier immolé ne l’avait pas fait pour des convictions politiques, mais parce qu’il était chômeur. C’est aussi cette même raison qui a poussé le reste des 107 à tenter, heureusement avec peu de réussite, à s’immoler par le feu.

On en oublierait presque la Consultation que voudrait lancer le nouveau gouvernement sur le développement régional, tant elle rappellerait presque celles  de Ben Ali. Mais on n’oubliera pas que la situation économique tunisienne se dégrade toujours de plus en plus, que sa situation financière est critique, que la situation des entreprise se dégrade face à la continuation des grèves et sit-in, que le bras de fer, entre autorité de la rue et autorité de l’Etat n’est pas toujours fini. Le nouveau gouvernement et ses partis au pouvoir avaient fait adopter le nouveau budget et sa loi des finances dans la hâte, faisant toujours rappeler à ses détracteurs que le peuple s’impatiente. Il est pourtant un fait que peu ou prou de décisions économiques et financières ont été prises par le nouveau gouvernement.

N’en déplaise à Rached Ghannouchi et aux 92 % de ses optimistes, la production baisse, la productivité baisse, les exportations baissent, l’emploi baisse, les réserves d’argents baissent. Ce sont là des faits. Les vérités et leurs chiffres ont la tête dure et n’obéissent jamais aux lois de la politique politicienne. La politique n’a jamais donné du pain à manger, sauf aux exaltés, et ce n’est que pour un temps. Mais on pourra toujours objecter que  le rebondissement de  l’économie demande toujours du temps.
La situation n’est malheureusement pas  meilleure, dans les domaines où le gouvernement d’Ennahdha pouvait réellement faire des avancées qui auraient pu cacher, un tant soit peu, ses ratés économiques. Droits de l’homme et  droit de la presse sont en effet des libertés fondamentales qui n’obéissent qu’aux convictions. Tout parti, s’il y croit, peut y faire des avancées. Les témoignages, à charge, de la FIDH et de Reporters Sans Frontières, confirment  encore une fois que le gouvernement Nahdhaoui de Hammadi Jbali, a encore raté le coche. « Plusieurs événements survenus au cours des dernières semaines laissent planer la menace sérieuse d’un recul en matière de respect et de protection des droits humains», disait, vendredi, Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH. Reporters sans frontières, de son côté, «s’inquiète du fait que la pression sur les journalistes et les médias se soit accentuée au cours des derniers mois. Les violences policières qui ont eu lieu le 3 janvier dernier à l’encontre de deux journalistes, ainsi que celles du mois de juillet et de mai 2011 sont extrêmement préoccupantes. Elles ne sont pas sans nous rappeler les méthodes policières et sécuritaires répressives d’une époque que tout un chacun pensait révolue ». Dixit, RSF dans une lettre ouverte, ce vendredi, au Président transitoire Moncef Marzouki.

Ce n’est certainement pas pour tout cela que les 107 se sont immolés ou ont tenté de le faire !

Khaled Boumiza

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