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La Tunisie risque d’emprunter plus cher, selon Fitch

Le report du déboursement de la 2ème tranche du prêt du Fonds monétaire international souligne les défis induits par la mise en œuvre des réformes, auxquels fait face le gouvernement tunisien, a affirmé vendredi l’agence de notation Fitch. Les risques de financement de proximité d’échéance ont été atténués par l’émission sur le marché Eurobond d’un emprunt obligataire de 850 millions d’euros en février, mais de nouveaux retards sur les réformes pourraient accroître l’incertitude sur la perspective du financement de la Tunisie. Un décaissement d’un montant d’environ 320 millions de dollars devait intervenir suite à la revue du programme du FMI en novembre dernier. Mais les autorités tunisiennes ont confirmé que le paiement de la deuxième tranche a été reporté en raison de retards dans un certain nombre de domaines, notamment la fonction publique et la réforme fiscale. L’opposition politique a entraîné en 2016 le retrait du gel des salaires du secteur public prévu par la loi des finances 2017. Fitch prévoit que la masse salariale atteindra près de 15% du PIB à la fin de l’année en cours. Les autorités tunisiennes sont engagées dans un plan de départs volontaires pour les fonctionnaires, avec la suppression d’au moins 10.000 postes d’ici 2020. Le gouvernement envisage également la vente de ses participations dans les banques publiques.

Si la revue du programme du FMI se conclut positivement lors de la visite en Tunisie d’une mission du Fonds, avant fin mars, cela se traduirait par le décaissement de ladite tranche avant la fin du premier semestre 2017. Fitch prévoit un déficit d’environ 6% pour cette année, contre un déficit budgétaire de l’exercice 2016, estimé à 6,4% du PIB. L’agence de notation pense que la Tunisie devra emprunter l’équivalent de 7% du PIB en devises étrangères pour répondre à ses besoins budgétaires et d’amortissement en 2017.

Risques financiers liés au retard de décaissement

Sur le plan intérieur, Fitch souligne que la Tunisie emprunte l’équivalent de 2,8% de son PIB. L’émission d’un emprunt obligataire de 850 millions d’euros sur le marché financier le mois dernier facilite la satisfaction des besoins de financement étrangers à court terme. L’Eurobond de 7 ans a été obtenu au taux de rendement de 5,75%, et représente la première émission sur le marché, faite de façon autonome par la Tunisie depuis plus de deux ans. Il est estimé que le produit net de l’emprunt de 842 millions d’euros couvrira environ 60% des principaux paiements d’amortissement et d’intérêts en devises en 2017. Cette estimation implique l’extension du prêt qatari de 500 millions de dollars qui tombe à échéance en avril, conformément à un accord conclu par le gouvernement tunisien avec les autorités qataries.

La Tunisie compte à titre principal sur le financement multilatéral pour couvrir le déficit restant, notamment le FMI (environ 640 millions $), la Banque mondiale (environ 500 millions de dollars), la Banque africaine de développement (environ 300 millions de dollars), et l’Union européenne (500 millions d’euros). Fitch s’attend à ce que les bailleurs de fonds multilatéraux demeurent engagés à la transition en cours en Tunisie. Mais comme le montre le retard vis-à-vis du FMI, les risques financiers liés aux retards de décaissement (en raison de non –respect des engagements) ne peuvent pas être exclues. Cela rendrait la Tunisie dépendante des financements de marché moins prévisibles ou plus chers. Fitch a dégradé la note souveraine de la Tunisie de ‘BB-‘ à ‘B +’ en février au motif que la croissance économique a été plus faible en  raison du contexte des risques sécuritaires accrus et des retombées pour les finances extérieures et publiques. Les améliorations introduites au niveau de l’appareil de sécurité du pays pourraient contribuer à une normalisation de la situation économique. Le PIB a augmenté de 1,2% en 2016, et Fitch prévoit son accélération à environ 2,5% au cours des deux prochaines années, grâce à une hausse de la consommation privée et à une reprise prévue des investissements suite à l’adoption d’une nouvelle loi sur l’investissement en septembre 2016 et à l’élan positif généré par la conférence « Tunisie 2020», en novembre 2016.

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