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Tunis- Baisse des prix des carburants : Le gouvernement mettra-t-il de l’eau dans son pétrole ?

Visiblement, le gouvernement tunisien ne montre aucun empressement pour répercuter la baisse continue des cours mondiaux du pétrole sur ceux du marché local. On a même entendu son ministre des Finances, péremptoire et sentencieux, affirmer dernièrement que « il n’y aura pas de baisse des prix des carburants en 2015 », alors que quelques jours auparavant, il était fortement question d’une baisse de 50 millimes pour le  litre d’essence et de 30 millimes pour celui du gasoil.

A première vue, on y décèlerait une touche d’intransigeance que les consommateurs seraient en peine de comprendre alors que toutes les analyses, notamment celles des institutions internationales telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international,  plaident avec insistance pour le contraire.

Le gouvernement tunisien a sans doute ses propres raisons de maintenir les prix à la pompe en l’état, le ministre des Finances n’a-t-il pas soutenu que le dossier est traité du  point de vue strictement économique loin des calculs politiques. Mais la question se pose de savoir où sont allés les gains engrangés par la dégringolade des cours mondiaux de l’or noir. Maintes sources soulignent qu’ils ont financé les augmentations salariales décidées par le gouvernement, à son corps défendant, au profit des fonctionnaires du secteur public.

Il n’en demeure pas moins qu’un réajustement des prix domestiques sera tôt ou tard sur l’agenda du gouvernement. Ce sera par le biais d’un mécanisme sur lequel travaillent actuellement les  ministères des finances, du commerce et de l’industrie, aux termes duquel les prix des carburants en Tunisie baiseront et augmenteront automatiquement selon la fluctuation des cours sur le marché mondial. Un petit bémol quand même, ce  mécanisme ne pourrait être mis en place qu’à  partir de 2016, car, explique-t-on, la décision ne pourrait pas être unilatérale et sera débattue avec les différents partis politiques, les organisations nationales et les composantes de la société civile pour parvenir à un consensus autour de ce sujet.

Le Fonds monétaire international n’entend pas cette perspective de cette oreille. Mercredi, il a « sommé » le gouvernement tunisien de mettre en place, et de toute urgence une «  formule automatique des prix du carburant pour permettre une baisse beaucoup plus nécessaire dans les prix à la pompe des carburants domestiques, qui sont actuellement au-dessus des niveaux internationaux pour certains produits ». Sans nous perdre en conjectures, on ne sait pour l’heure quel sort sera réservé par le gouvernement tunisien à cette injonction.

Force est de se rappeler que ce n’est pas la première fois que les autorités tunisiennes sont appelées à s’engager dans cette voie. Fin janvier 2015, la Banque mondiale soulignait que «  la baisse de plus de 50 % des cours mondiaux du pétrole — qui sont tombés de 115  dollars le baril en juin 2014 à moins de 50 dollars aujourd’hui — aura d’importantes conséquences pour les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Selon le  Bulletin trimestriel d’information économique de la région MENA établi par la Banque mondiale, les importateurs de pétrole qui devraient afficher des gains comprennent la Jordanie, la Tunisie, le Liban et l’Égypte. Les balances commerciales de ces pays pourraient s’améliorer de jusqu’à 2 % de leur PIB.

 La même Banque mondiale est revenue tout récemment à la charge pour « enfoncer le clou » en quelque sorte en déclarant que «  le retour plein et entier de l’Iran sur le marché du pétrole, dès la levée effective des sanctions occidentales, aura une incidence considérable sur le marché mondial du pétrole». Ce retour aura pour effet, à terme, «d’accroître d’environ un million de barils la production journalière de pétrole, réduisant l’an prochain de 10 dollars le prix du baril». Surtout, elle affirme que  «les pays importateurs de pétrole de la région, tels que l’Egypte et la Tunisie, bénéficieront d’une baisse des prix sur les marchés mondiaux».

L’on s’attend alors à une plus grande abondance de l’or noir sur le marché, déjà déprimé par une baisse de la demande. Un déséquilibre croissant entre offre et demande devrait logiquement se traduire par une importante chute des cours. D’ailleurs, ceux-ci ont baissé cette semaine, le marché retombant vers ses plus bas niveaux depuis six ans et demi à New York, faute d’avoir été enthousiasmé par des chiffres en demi-teinte sur l’offre américaine. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a perdu 71 cents à 38,60 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), une quarantaine de cents au-dessus de son plus bas niveau de clôture depuis février 2009.

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