AccueilLa UNETunisie-céréales : Une manne tombée du ciel !

Tunisie-céréales : Une manne tombée du ciel !

Importateur intempérant de céréales, La Tunisie va devoir souffler un peu en 2017. Une manne tombée du ciel alors que durant les dernières années, classées de vaches maigres, elle n’avait de cesse , généralement un mois sur deux, de placer des ordres d’achat sur le marché international pour parer aux mauvaises récoltes dans les grandes cultures, blé tendre surtout, orge, orge fourragère… Au point que sa balance commerciale alimentaire a enregistré un déficit de 232,9 millions de dinars en janvier 2017 (soit 19% du total du déficit de la balance commerciale), contre 103,8 MDT au cours de la même période de 2016. Ipso facto, le taux de couverture a chuté pour atteindre 50,5% contre 65,1% au cours de la même période de 2016.

En janvier 2017, entre autres, la valeur des importations alimentaires s’est élevée à l’équivalent de 470.5 MDT, soit une augmentation de 58,2% par rapport à la même période en 2016, due à l’évolution du rythme d’achat de certains produits alimentaires de base au cours de cette période, la hausse de leurs prix sur le marché international et la poursuite de la régression du taux de change du dinar tunisien par rapport aux devises internationales. Parmi ces produits, figurent en premier lieu le blé tendre (+74%), l’orge (+53%), les huiles alimentaires (+172%), et le sucre.

Une aubaine inespérée

Deux facteurs sont en train de se conjuguer pour donner un ballon d’oxygène à la balance commerciale céréalière de la Tunisie, un marché mondial excédentaire et une pluviométrie favorable dans les pays importateurs de l’Afrique du Nord, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte et la Libye où la production devrait augmenter du quart, ce qui signifie que les achats céréaliers à l’étranger baisseront, selon le centre de recherche AgResource Co basé à Chicago.

Alors que la demande mondiale sur le blé n’a jamais été plus grande, la production a augmenté encore plus rapidement, et les prix ont chuté pendant quatre années consécutives. Succédant à un cycle de sécheresse ayant gravement compromis les grandes cultures en Afrique du Nord l’année l’année dernière, les pluies et les températures douces vont aider au développement des céréales cette saison, selon un rapport de l’Unité de suivi des ressources agricoles de l’Union européenne. Et les monnaies les plus faibles des pays de la région par rapport au dollar pourront raboter les importations.

« La tendance haussière sur le blé ne peut pas être basée sur la demande ou le commerce», a déclaré Dan Basse, président d’AgResource. «Le commerce mondial du blé est stagnant, et si nous avons des récoltes qui sont plus importantes en Afrique du Nord, ceci rendra plus difficile l’expansion du commerce dans les pays producteurs ». Les prix devront encore baisser pour pouvoir stimuler la demande, dit-il.

Selon les estimations de la FAO, la production céréalière en Afrique du Nord sera « de bonne à excellente», favorisée par les prévisions météorologiques. Le département américain de l’Agriculture, dans un rapport rendu public le 21 février, a déclaré le temps pluvieux s’est traduit par des conditions favorables en Tunisie, au Maroc et en Algérie.

AgResource estime que l’amélioration des rendements à la faveur des meilleures conditions météorologiques va stimuler la production au titre de la récolte 2017-18 pour la porter à 19,6 millions de tonnes métriques, en hausse de 39 pour cent par rapport à celle de l’année dernière endommagée par la sécheresse. Ce faisant, les importations seront réduites à 27,6 millions de tonnes contre un niveau record de 28,1 millions un an plus tôt, prévoit le centre de recherche agricole européen.

Le recours à l’importation inévitable !

«Nous avons eu deux années d’importations relativement élevées en Afrique du Nord, et la situation devrait être différente au cours de la saison à venir», a déclaré Amy Reynolds, économiste principal au Conseil international des céréales à Londres. « Tous ces pays souffrent de réserves de change serrées, donc tout ce qui réduit les dépenses d’importation est pour eux une grande aubaine. »

Même dans les bonnes années de récolte, l’Afrique du Nord est toujours dépendante des céréales étrangères. En moyenne, plus de 40 pour cent de la demande totale de céréales en Egypte et au Maroc proviennent des importations, selon la FAO. En Tunisie et en Algérie, cette part est de plus de 60 pour cent, alors que la dépendance de la Libye à l’égard du marché mondial est encore plus grande.

Les cinq pays d’Afrique du Nord vont importer des quantités record de 28,6 millions de tonnes au titre de l’année qui se termine le 30 mai, en hausse pour une quatrième année d’affilée et de 30 pour cent de plus depuis 2013, selon l’USDA. Au cours de cette même période, la production nationale a baissé de 26% alors que la consommation a augmenté de 9,2 pour cent pour atteindre le niveau record de 44,7 millions de tonnes, selon les données disponibles.

« Les importations seront encore importantes, et l’impact sur la pression économique dans les pays dépend non seulement des besoins mais aussi des prix sur les marchés mondiaux, » a souligné Monika Tothova, économiste à la FAO.

La plupart des importateurs de céréales ont bénéficié de la hausse de la production mondiale supérieure à la demande ces dernières années. Les stocks atteindront le niveau record de 236 millions de tonnes cette saison, selon un rapport du Conseil des céréales publié le 23 février. Les prix à terme du blé à la bourse de Chicago ont chuté de plus de la moitié alors qu’ils étaient de $ 9,47 1/4 $ le boisseau en 2012 pour plonger à 3,86 ¾ $ en août dernier. Les prix sont remontés d’environ 11 pour cent cette année et se situaient à 4,51 $ vendredi à 13h15 heure de Londres. Cela reste inférieur à la moyenne de 6,29 $ au cours de la dernière décennie.

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