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Tunisie-Investissement : L’endroit et l’envers

Au rebours des idées reçues et de la perception que l’on se fait généralement de l’investissement, surtout, industriel en Tunisie, les choses ne vont pas si mal comme l’atteste l’APII dans sa note de conjoncture pour le mois d’octobre et plus globalement pour les 10 premiers mois 2016.

30,7%, c’est à ce taux qu’a progressé l’investissement déclaré dans le secteur industriel entre 2015 et 2016, atteignant 2639, 7 millions de dinars. Une évolution dont sont créditées pratiquement toutes les industries manufacturières, sauf celles du cuir et du textile. Une envolée à deux chiffres, en genre comme en nombre, s’agissant notamment des industries mécaniques et électriques avec une hausse de 111,6%. Aussi spectaculaire mais dans une moindre mesure était l’augmentation dans les industries agroalimentaires (63%), chimiques (11,4%) et les matériaux de construction, la céramique et le verre a progressé de seulement (3,7%). Seul bémol, le secteur du cuir et la chaussure où les investissements déclarés ont régressé de 62%, et celui du textile et de l’habillement qui ont reculé de 31,4%.

On a dénombré durant les 10 premiers mois 2016, quelque 2979 projets nouveaux, une hausse de 8,4%, qui permettraient la création de 43 777 emplois. Les intentions d’investissements enregistrées dans le cadre des projets autres que création (extension, renouvellement de matériel,…) ont atteint 1272,2 MD, soit 50,6% de plus que le volume enregistré lors des dix premiers mois 2015.

Pour ce qui est des industries totalement exportatrices, les investissements déclarés ont affiché une progression de 21,6%, due aux industries mécaniques et électriques (324,3 MD contre 112,6MD), à celles agroalimentaires (25,7%) pour atteindre 183,3 MD et aux industries chimiques (7,5%), avec 121,4 MD. Idem pour les industries dont la production est orientée vers le marché local où les investissements déclarés ont augmenté de 35,5%, atteignant 1793,4 MD. Pour les services, l’investissement déclaré a grimpé de 13% pour atteindre 1243,4 MD, avec à la clé 33 074 emplois.

Le revers de la médaille

Paradoxalement, et c’est toujours l’APII qui en fait le constat, 4319 entreprises manufacturières de plus de 10 emplois ont fermé, entre 2005 et juin 2016, causant la perte de près de 250 mille emplois. Cela veut dire que 400 entreprises mettent la clé sous le paillasson et 5000 emplois sont perdus en moyenne par an. A cela il y a trois explications majeures : le faible potentiel compétitif des petites et moyennes entreprises, les difficultés de liquidité et des problèmes d’accès aux marchés financiers, et la frilosité des investissements étrangers qui tournent le dos au pas pour risque économique, social ou politique.

On notera que la plupart des entreprises fermées sont celles opérant dans le textile-habillement et le cuir, soit 59% des sociétés sur la période 2005-2015, suivies par les industries mécaniques et électriques avec 13%. En termes de régions, c’est le Centre-est qui en pâtit le plus (47%), suivi par le Sud (27%). L’impact de la révolution a été ressenti aussi, au niveau de la création des nouvelles entreprises manufacturières dont la moyenne par an en nombre est passée de 470 sur la période 2005-2011 à 292 sur la période 2012-2015 enregistrant ainsi une baisse d’environ 40%, souligne la note de l’APII, qui relève le taux élevé (60%) de fermeture des entreprises avant d’atteindre l’âge de 10 ans.

Fermetures mais aussi défaut de réalisation. A cet égard, 7548 projets industriels déclarés, qui totalisent 236 milles emplois, n’ont pas été réalisés entre 2005 et 2015, soit une moyenne de non-réalisation de 600 projets par an. En cause principalement, la complexité et les délais si longs des procédures administratives, mais aussi le climat d’affaires non encourageant en raison de l’instabilité politique et des problèmes socio-économiques.

La plupart des projets non réalisés, soit 34%, sont des projets du secteur des industries agroalimentaire, suivi par le secteur des industries mécaniques et électriques avec 17% des projets non réalisés. L’investissement non réalisé est de 12,5 milliards de dinars. Parmi ces projets, 5% sont de taille IMPORTANTE dont le cout de l’investissement est supérieur ou égale à 5MD et représentent 57% des investissements prévus.

En ce qui concerne la répartition régionale des projets non réalisés, l’étude montre que la région de l’Est totalise près du ¾ des projets non réalisés (PNR) avec 47% de PNR au Nord-est et 23% de PNR au Centre-est, étant noté que 61% des 7548 projets non réalisés sont des projets non totalement exportateurs et 73% sont à capital 100% tunisien.

 

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