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Tunisie : Le Bitcoin toujours malvenu. Pourtant son prix s’envole de plus de 20% !

La crypto-monnaie Bitcoin peine à avoir droit de cité en Tunisie sans connaître la destinée qui est la sienne sous d’autres cieux et dans de nombreux pays. La communauté des acteurs de ce système de monnaie électronique décentralisé s’en émeut, et le site « The Cointelegraph » en remet une louche en estimant que la Tunisie qui « est à l’origine du printemps arabe en 2011, n’a pas tiré la leçon de la révolution qui se propage à d’autres pays arabe, et demeure chevillée à l’absence de liberté économique ». Paradoxalement, ajoute-t-il, le régime qui est arrivé au pouvoir à la suite de la révolution pour la liberté, supprime maintenant Bitcoin. Il cite à cet égard le témoignage sous forme de point de vue, de l’homme d’affaires tunisien, fervent avocat du Bitcoin, Mohamed Jaziri qui, tout en notant que la Tunisie est un pays qui applique le contrôle des capitaux, a une « monnaie inflationniste constamment sur un tend baissier ». Les Tunisiens, ajoute-t-il, n’ont pas le droit de détenir la moindre sorte de monnaie étrangère (pas de dollar, pas d’euro, ni de yen …). Ainsi, les Tunisiens ne peuvent pas acheter sur Amazon, eBay ou en ligne, alors que le Bitcoin est, selon lui, « une énorme opportunité pour les Tunisiens pour obtenir leur liberté financière et être en mesure de se protéger contre l’inflation ».

Cependant, l’Etat tunisien continue de jouer l’empêcheur de tourner en rond vis-à-vis des utilisateurs du Bitcoin en maintenant une attitude indolente. En novembre 2015, la communauté Bitcoin en Tunisie a rencontré des représentants du gouvernement pour discuter de cette crypto-monnaie. Elle en a retiré la conclusion que le gouvernement considère cette monnaie comme une menace et non comme une technologie, alors que les responsables de la Banque centrale, en particulier, s’y opposent avec véhémence et y voient encore un obstacle. Ils ne vont pas à édicter une loi pour l’interdire mais ils ne vont pas non plus autoriser les entreprises à opérer dans ce domaine, et celles qui s’y sont investies ont dû renoncer sous la pression des autorités.

Une réserve de valeur !

Nonobstant toutes ces mises en coupe réglée et le déni de la liberté économique, les Tunisiens voient dans le Bitcoin une solution opportune à leur exclusion financière. De nombreux utilisateurs tunisiens s’en servent comme une réserve de valeur, pour les envois de fonds et les jeux en ligne, fait cependant remarquer l’homme d’affaires qui affirme que le secteur informel s’arroge 50 pour cent de l’économie du pays, une part moindre que dans la plupart des économies africaines où le commerce se fait à hauteur de 80 et 90 pour cent dans le marché noir.

Un « must » avec une forte demande

Le prix du Bitcoin en Tunisie est d’environ 20 à 30 pour cent de plus que dans les autres pays en raison du fait que la monnaie locale, le Dinar, n’est pas une monnaie libre, donc les « cambistes » du Bitcoin appliquent une majoration de 20 à 30 pour cent pour compenser ce risque non-convertibilité du Dinar. « Dans tous les pays qui appliquent le contrôle des capitaux, la demande sur le Bitcoin est élevée et est appelée à augmenter au fil du temps», explique l’homme d’affaires, affirmant que ce sera le cas parce que cette crypto-monnaie est utile pour les Tunisiens en quête de liberté financière.

« Elle est un must en Tunisie, où on n’a pas d’autre moyen pour transférer librement de l’argent ou se livrer à des transactions transfrontalières. Les Tunisiens n’ont pas accès à PayPal et aux cartes de crédit. Le site de transfert d’argent Neteller est disponible, mais pas plus. La seule alternative pour nous est le Bitcoin », a-t-il affirmé.

Il s’est déclaré « certain que la Tunisie sera le chef de file de la pénétration du Bitcoin dans le continent africain qui est aux prises avec tant de problèmes économiques, politiques et sociaux. À l’heure actuelle, les jeunes qui sont pétris de compétences et d’idées sont incapables de libérer toutes leurs capacités et leurs énergies et lancer leurs projets. Ils en savent beaucoup sur Bitcoin et toutes les technologies émergentes. Malheureusement, le Bitcoin est encore une monnaie grise et les autorités veulent qu’il en soit ainsi ».

Mohamed Lahmar

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2 Commentaires

  1. Traduction d’une interview de l’anglais vers le français.

    L’interviewé étant tunisien et l’interview concernant un sujet tuniso-tunisien, il eût été préférable que le travail journalistique soit le fait des équipes tunisiennes d’African Manager et que l’article soit ensuite repris par Cointelegraph plutôt que l’inverse …

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