AccueilLa UNETunisie : L’épilogue incertain de l’initiative BCE !

Tunisie : L’épilogue incertain de l’initiative BCE !

Les dates continuent de se bousculer s’agissant de la formation du gouvernement d’union nationale proposé par le président  de la République, Béji Caïd Essebsi. Donnée au départ pour la fin Ramadhan, cette échéance a été ramenée au 27 juin courant, alors même que les spéculations vont bon train sur l’issue des consultations dont le point d’orgue devrait être demain mercredi 22 juin, date à laquelle aura lieu la 3ème réunion du dialogue sur le prochain cabinet et au cours de laquelle seront connues les premières réactions des différents intervenants au document qui leur avait soumis l’auteur de l’initiative, vendredi dernier.

Ce round s’ouvre à l’enseigne de deux éléments nouveaux qui auront un effet certain, peut-être décisif, sur la suite des événements. D’abord, l’entrée en scène des deux partis, le Front populaire de Hamma Hammami, et le Parti Républicain d’Ahmed Néjib Chabbi, qui n’étaient pas jusque-là avares de réserves vis-à-vis de la proposition du chef de l’Etat, mais qui semblent avoir mis de l’eau dans leur vin, pour rejoindre les rangs de la Coalition et des indépendants. Ensuite, la relative évolution de la position du chef du gouvernement en exercice, Habib Essid, qui affirmait invariablement qu’il ne démissionnerait qui si l’Assemblée des représentants du peuple lui retirait sa confiance. Désormais, plus précisément, depuis le week-end denier, il fait  montre de plus de souplesse, signifiant à ses interlocuteurs de la Coalition, qu’il pense devoir rendre le tablier dès que l’initiative présidentielle serait arrivée à maturité.

Habib Essid aurait-il enfin entendu raison ?  Sans doute, d’autant que, passé le premier épisode où il s’est vu si déconsidéré par un président de la République qui ne tarissait pas d’éloges à son endroit très peu de temps plus tôt, avec, en sus, le camouflet qu’il  lui avait infligé en le tenant dans l’ignorance de son initiative dont il n’a eu vent que quelques minutes avant son annonce, le chef du gouvernement, tout digne serviteur de l’Etat qu’il est, et ayant une haute opinion de sa fonction, a, visiblement,  pris sur lui d’épargner au pays une autre crise, cette fois-ci constitutionnelle, qui, si elle venait à éclater, auraient des conséquences véritablement incalculables.

Un diagnostic désespérant !

Ce que le président de la République a constaté et tenu à y associer tout l’establishment politique et social du pays ne souffre aucune équivoque. La crise est si profonde et grave qu’elle doit être traitée autrement et sans plus attendre. Elle est d’essence politique autant qu’économique et sociale. Le gouvernement, issu des élections, et déjà en place depuis bientôt un an et demi, a lamentablement échoué à redresser la situation  ni à faire  l’esquisse d’un espoir que les lendemains ne seraient pas aussi sombres que le présent. Non que l’équipe ministérielle ait failli à faire l’effort  et obtenir les résultats dont elle était comptable, mais parce que les diverses conjonctures ne s’y prêtaient guère et que l’Etat n’était pas assez outillé pour mener à bien et même passablement ses missions.

C’est que, d’abord, le fait terroriste est passé par là, engloutissant d’énormes fonds qui auraient dû servir à des projets économiques et sociaux, à atténuer l’acuité du chômage, à financer le développement dans les régions de l’intérieur. Pis encore, rien ne peut permettre d’affirmer que la menace terroriste a vocation à cesser d’exister, ce qui dicte bien des stratégies  et des efforts dans une région où les groupes terroristes font florès, déambulent comme bon leur semble, recrutent  à tour de bras. Ce défi, BCE l’a fortement souligné dans son document aux acteurs politiques, l’élevant au rang de priorité pour le gouvernement d’union nationale, tout comme l’urgence d’un Etat fort qui ait tous les attributs qui le fondent à appliquer la loi, à faire régner et respecter la sécurité et à sévir contre  les manifestations et expressions de désordre et de chaos.

C’est un pré-requis de taille pour l’œuvre de développement où les attentes des Tunisiens vont bien au-delà des prévisions du Plan quinquennal, ce qui est compréhensible, convient le chef de l’Etat  dans son document de référence , tout en soulignant la nécessité d’attirer davantage d’investissements étrangers et mettre fin à la prolifération du commerce parallèle. Ceci en plus de la corruption qui nécessite une croisade nationale, une guerre, affirme BCE pour venir à bout de  ce fléau qui coûte à la Tunisie entre deux et trois points de croissance, soit entre 30 et 45 mille emplois.

On ne sait pas encore si les vis-à- vis politiques du chef de l’Etat entendent de cette oreille les priorités  soumises  à leur réflexion. Mais ils partagent  le constat que la situation gagnerait en gravité si elle restait en l’état. Pour autant, l’initiative présidentielle qui semble avoir manqué son effet « électrochoc », pourra-t-elle tenir la route après que les deux organisations prépondérantes, l’UGTT et l’UTICA  lui ont en quelque sorte fait faux bond ?

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