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Tunisie-Santé : L’ordonnance de Saïd Aïdi

La Tunisie se prévaut de nombreuses réalisations en matière de santé publique, mais a encore des  défis majeurs à relever Cela est dû, en partie, aux  changements démographiques et sociologiques, qui contribuent à la montée  des maladies non transmissibles.

Dans une interview à Oxford Business Group (OBG), le ministre de la Santé, Saïd Aïdid,  a mis l’accent sur la modernisation du  système de soins de santé par le biais d’une  stratégie s’articulant autour de 5 axes. Le premier pilier fait la part belle à  la prévention, s’agissant de tout ce qui peut être lié à des problèmes de santé publique, allant de l’éducation en matière de soins de santé à l’école, à la  sécurité routière en passant par le sevrage tabagique. Les programmes de détection fréquente et précoce peuvent aider à conjurer la propagation des cas plus graves de cancer du sein ou du col utérin. Ces initiatives, a-t-il dit,  sont cruciales pour ralentir la propagation des maladies chroniques, qu’il s’agisse de  diabète, d’hypertension ou de cancer. L’élément clé de cette approche est d’accorder davantage de responsabilités aux médecins de famille outre l’amélioration de l’efficacité des plans de santé.

Le deuxième axe  concerne la réorganisation du système de soins de santé en Tunisie. Les réseaux de cliniques et d’hôpitaux doivent être réorganisés en groupements régionaux, avec une totale autonomie en termes d’activités opérationnelles et, à terme, une autonomie administrative et financière. L’objectif à long terme est le traitement de plus de 90% des cas cliniques  dans chacun des groupes territoriaux. Chaque groupement territorial aura besoin d’une gamme complète d’établissements et de médecins spécialisés. Cela permettra de réduire l’encombrement, en particulier, pour les patients souffrant de pathologies graves.

Le troisième pilier de la réforme est l’innovation. Ceci  inclut de nouveaux produits pharmaceutiques, la mise en œuvre de la télémédecine, l’exportation de services médicaux vers les  pays d’Afrique sub-saharienne, l’exportation de soins gériatriques vers l’Europe, et la création de centres de traitement et de recherche spécialisés.

Le quatrième pilier a trait à  la gouvernance du système de soins de santé. Un Institut national d’accréditation a été mis en place en partenariat avec l’Union Européenne dont l’objectif est de certifier 15 hôpitaux publics et autant de cliniques privées aux normes de l’accréditation internationale.

Le cinquième axe  est la consolidation du secteur médical public, qui doit assurer des soins de santé à tous les Tunisiens et le plus haut niveau de l’enseignement de médecine.

Au sujet de la pénurie du personnel médical dans les régions de l’intérieur, le ministre Aïdi a souligné l’impérieuse nécessité  d’inciter les médecins à travailler dans des zones reculées , ce qui a nécessité la mise en place d’une  nouvelle stratégie. Il s’agit d’offrir certains avantages, tels que l’augmentation des salaires, et la possibilité pour  les médecins de participer régulièrement à l’étranger à des conférences. Ces incitations s’adressent aux praticiens qui s’engagent à travailler entre 10 et 15 ans dans le secteur public. Pour ce faire, ils devront s’installer dans une zone  assignée et se prêter à un  système de rotation, plus précisément, ils seront tenus d’exercer pendant environ une semaine par mois, dans un établissement situé dans une région reculée.

Avec ce nouveau système, les hôpitaux ne seraient pas tenus de fournir des prestations  permanentes dans tous les domaines, mais assureraient des services continus au titre d’une gamme de segments clés. De toute évidence, certaines spécialisations, comme la gynécologie féminine doivent assurer  une couverture géographique complète et seront disponibles dans chaque hôpital à tout moment.

Concernant le  tourisme médical, le ministre de la Santé a affirmé qu’il a une incidence positive  pour la Tunisie, tant au niveau économique que  médical, d’autant que le secteur offre un énorme potentiel de croissance. La Tunisie est déjà bien positionnée dans ce segment, en particulier pour les spécialités importantes comme la cardiologie, l’oncologie et la médecine gériatrique, a-t-il souligné. L’avantage est que la Tunisie offre une position géographique stratégique pour les clients européens, et un haut niveau de compétence. Pour cette raison, le ministère de la Santé a retenu deux cités,  Tabarka et Tozeur, situées à proximité d’un aéroport, aux fins d’une spécialisation dans le tourisme médical.

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