AccueilLa UNETunisie-Tourisme : Cette crise qui n’en finit pas !

Tunisie-Tourisme : Cette crise qui n’en finit pas !

Minute de silence dans ses administrations publiques et  ambassades partout dans le monde, le Royaume-Uni se recueille ce lundi à la mémoire des 30 Britanniques tués voici  un an dans l’attentat de Sousse, comme l’avaient fait hier, dimanche, les autorités publiques tunisiennes sur les lieux mêmes de cette attaque qui a entraîné de profonds et dramatiques bouleversements à bien des niveaux.

Par-delà la tristesse, l’accablement et le recueillement associés à cette commémoration, subsistent encore et avec une acuité toujours plus intense les effets économiques, sociaux et politiques d’un acte terroriste qui pouvait être évité, étant intervenu trois mois après un autre de nature voisine visant des touristes étrangers, celui du musée du Bardo. Mais il faut toujours se rendre à l’évidence que le terrorisme est un exercice qui a la singularité d’être imprévisible et irrésistible, ce qui signifie qu’il peut frapper n’importe où et n’importe quand avec des effets le plus souvent dévastateurs, même dans les pays que l’on dit hyper sécurisés. D’ailleurs, en novembre de la même année, les terroristes sont revenus à la charge pour tuer lors d’un attentat au cœur de la capitale, douze policiers d’élite appartenant à la garde présidentielle.

Autant dire que, fatalement, il y a des ratés, mais aussi des étourderies, une sécurité qui dysfonctionne quelque part, des agents pas toujours sur le qui-vive, en un mot comme en cent, un dispositif qui peut être pris en défaut, et plusieurs fois plutôt qu’une. C’est assurément pour cette raison que le gouvernement britannique, plus précisément son ministère des Affaires étrangères, le Foreign Office, est toujours attaché à ne pas lâcher prise et uniformément sourd aux appels  lui demandant de lever ou du moins assouplir son alerte déconseillant à ses ressortissants de voyager en Tunisie. Sauf que, il ne peut pas s’empêcher de prendre acte d’une « nette amélioration de la situation sécuritaire » comme l’a jugé son ministre britannique aux Affaires étrangères chargé de la région MENA, Tobias Ellwood, pas plus tard que dimanche 26 juin courant, lors d’une visite commémorative à Sousse. Quant à traduire dans les faits ce constat, il va falloir attendre la fin du mois de Ramadan, date à laquelle le gouvernement britannique procèdera à une nouvelle évaluation de la situation sécuritaire en Tunisie dans la perspective d’une levée progressive de l’interdiction de s’y rendre imposée aux ressortissants de son pays. La ministre du Tourisme, Selma Elloumi, qui l’a annoncé, semble confiante que ce sera très vraisemblablement le cas.

De par son timing, l’étendue des pertes et dégâts, la qualité des victimes et conséquemment l’impact et la résonance médiatique, l’attentat de Sousse a produit des retombées si durablement nocives que la Tunisie est encore peine de les effacer ou à tout le moins les amortir. Les images de l’attaque relayées par les médias internationaux ne sont pas près d’être reléguées à un article de mémoire plus ou moins vite oublié. En Grande-Bretagne, plus particulièrement les régions dont sont originaires les victimes, le souvenir des poignantes scènes vues ou vécues, sont toujours aussi vivaces, donnant lieu à des commémorations tout aussi émouvantes et confortant le gouvernement dans sa constance à maintenir en l’état l’alerte voyage, à moins de la certitude irréfragable que la Tunisie est devenue un pays rigoureusement sûr pour les touristes.

En attendant et sur place, la situation n’a pas l’air de changer sauf vers le pire.   Pour les 5 premiers mois de 2016, les entrées des non-résidents n’ont pas dépassé 1, 190 million de personnes (-24,2%), alors que les entrées européennes ont été de seulement 301,3 mille touristes, en repli de 47,8%. Le marché britannique accuse une baisse de 94,3%, avec l’entrée de 8 118 touristes seulement.

L’impact de l’attaque terroriste ne s’est pas limité au secteur touristique, c’est toute l’économie tunisienne qui en a souffert. Son coût a été estimé à 515 millions de dinars par la ministre du Tourisme, soit l’équivalent de 1,1% du PIB. Même la chute du dinar est due en partie à la dégradation de la situation touristique dans le pays. Le 10 juin 2016, un euro étant échangé contre 2,436 dinars et un dollar contre 2,1399 dinars. Il s’agit des niveaux de baisse record du dinar par rapport aux grandes devises internationales.

Alors que s’ouvre la saison touristique, les inquiétudes sont, quelque peu, tempérées par la réouverture de 17 hôtels ayant suspendu leur activité après l’attaque. Sept autres en feront autant dès la fin du mois de Ramadan. Il s’agit de répondre aux arrivées des touristes russes qui commencent à être attirés par la Tunisie au point qu’ils seront 500 mille à s’y rendre cette année, mais aussi et surtout aux flux des touristes algériens qui sont attendus en nombre, comme c’était le cas ces dernières années.

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