AccueilLa UNETunisie-tourisme : La bouée algérienne et la planche russe !

Tunisie-tourisme : La bouée algérienne et la planche russe !

Typiquement, en haute saison, les plages tunisiennes regorgent de touristes français, britanniques, allemands et hollandais. Mais ce n’est pas le cas cette année avec les  Russes et les Algériens qui occupent les transats  alors que deux attaques terroristes perpétrées par Daech contre des  vacanciers en 2015 faisant notamment 38 tués sur une plage dans la station balnéaire de Sousse, ont fait fuir de nombreux touristes européens. Leur absence a porté un coup sévère à une industrie qui est une source essentielle de devises et d’emplois pour la Tunisie.

La Tunisie a été saluée comme la seule transition démocratique réussie après sa révolution de 2011 qui a déclenché le printemps arabe. Cependant, ces bouleversements ont entraîné une faible croissance économique, constate le Financial Times.

Dans un pays qui s’échine à  attirer les investissements et créer des emplois pour ses jeunes mécontents, dont beaucoup sont attirés et influencés par la propagande orchestrée par Daech , le  déclin du tourisme est synonyme de sérieux défi.

En 2010, la Tunisie affichait  7 millions d’arrivées de touristes et les revenus avaient atteint 3,5 milliards $. Mais les arrivées ont chuté à 5.5m l’année dernière et les recettes du tourisme ont dégringolé à 1,5 Mds $.

Ces baisses ont étouffé la croissance économique chutant à moins de 1 pour cent et ajouté aux pressions exercées sur le dinar tunisien, qui a enregistré une baisse  record  par rapport au dollar américain en juillet.

«Le secteur du tourisme et celui des agences de  voyages sont en en crise depuis la révolution de 2011″, a déclaré Hédi Hamdi, porte-parole de la Fédération tunisienne des agences de voyages, au Financial Times.

La plupart des hôtels ont rouvert après les attentats de 2015, qui comprenaient également l’attaque contre le musée du Bardo,  et les autorités ont renforcé les mesures de sécurité dans les zones touristiques, avec des centaines de policiers et de patrouilles supplémentaires. Mais les navires de croisière qui ont cessé de servir la Tunisie après l’attaque du Bardo  ne sont pas encore de retour.

Prix cassés et nouveaux marchés

L’industrie touristique tunisienne  a réagi en cherchant à profiter des troubles dans les pays  concurrents de la région, en cassant les prix et en ciblant de nouveaux marchés, en particulier ceux de la Russie et de l’Algérie.

L’Egypte et la Turquie ont toujours été des destinations courues  auprès des touristes russes, mais la  querelle diplomatique avec Moscou a nui à l’industrie turque. La Russie a décrété des sanctions contre  la Turquie, notamment l’interdiction des forfaits russes pour avoir  abattu un avion de chasse russe sur la frontière syrienne en novembre. La Russie a également interdit les  vols vers l’Egypte après qu’une bombe posée par un terroriste de Daech a détruit un avion de ligne Metrojet transportant des touristes russes en octobre peu après son décollage d’un aéroport égyptien, tuant les 224 passagers et membres d’équipage.

Ces incidents ont aidé la Tunisie à attirer 350.000 touristes russes sur ses plages, un chiffre record, relève Hédi Hamdi dit. Le nombre des visiteurs russes pourraient atteindre 700.000 en 2016, mais Hamdi et d’autres disent que cela ne pourra pas compenser les pertes causées par les  touristes français, britanniques et allemands.

« C’est  le seul marché européen où nous enregistrons une augmentation, les autres sont très mauvais », ajoute-t-il. En 2014, la France a fourni environ 1.4 million de touristes, mais cette année,  seulement 213.000 Français ont choisi de visiter la Tunisie.

Mohamed Daoud, dont la société, One Hotels et Resorts, gère deux hôtels avec un total de 1500 chambres dans la station balnéaire de Monastir, a déclaré qu’il a bataillé pour que les hôtels restent  ouverts.

« Malheureusement, nous avons dû réduire les prix, comme c’est le cas pour le  marché russe aujourd’hui, » a-t-il dit. «Nous avons été obligés d’offrir des tarifs spéciaux pour les attirer. Le taux moyen est maintenant de 30 pour cent de moins qu’en 2014 ».

Riadh Ben Jelili, économiste et fondateur du  centre Joussour, un think-tank spécialisé dans l’élaboration de politiques publiques, a déclaré que la dépense quotidienne moyenne par touriste a également chuté. En 2014, elle se situait entre 50 € à 60 € par jour, mais il estime qu’elle baissé d’environ 30 €.

Il a expliqué que  les opérateurs sont amenés à offrir des forfaits tout compris, même dans les hôtels  haut de gamme, ce qui rend « impossible » pour le secteur de devenir rentable.

Ces répercussions devraient se faire sentir au niveau du fragile secteur bancaire qui croule déjà sous de lourds prêts non performants liées au tourisme.

« La vulnérabilité du secteur bancaire est fortement liée au taux des  créances douteuses dans le tourisme», a-t-il souligné. « Près du cinquième des nouvelles créances douteuses  au cours des deux dernières années sont le fait du secteur touristique. »

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