Les vagues de protestation et les grèves du personnel n’y ont finalement rien fait. Les députés de l’Assemblée nationale constituante (ANC) ont, à l’issue de débats parfois houleux, décidé d’approuver le projet de loi relatif à la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables. Ce vote obtenu avec 87 voix , 7 contre et 12 abstentions, a suscité des réactions virulentes chez les adversaires du projet de loi .
Abdelkader Jlassi, secrétaire général de la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG), cité par le quotidien « Attounissia », a affirmé que ce projet ne pourrait que réduire la capacité de l’entreprise en matière de production de l’électricité tout en contribuant ipso facto à la hausse des coûts avec la cession des terrains pour le secteur privé aux fins de la réalisation des projets induits. « Ce projet rendra encore plus salées les factures de l’électricité pour les usagers, alors qu’il aurait été souhaitable que la société s’investisse dans l’amélioration du taux d’encadrement des compétences nationales au lieu d’en importer de l’étranger», a-t-il dit.
Abondant dans ce sens, le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, s’est dit choqué par le vote, le jugeant « catastrophique » pour le pays.
Dans une déclaration à Shems fm, il a vivement dénoncé l’adoption du projet de loi. Il s’agit, a-t-il soutenu, de privatiser la STEG accédant ainsi aux demandes étrangères. « Une fois la Steg dans l’incapacité de produire l’électricité, elle sera obligée d’en acheter auprès d’un autre opérateur qui va certainement exercer un monopole sur les tarifs », a-t-il affirmé , précisant que « ceci provoquerait également la faillite de la compagnie ».
Cette loi qui permettrait à des tiers de vendre l’électricité à la Steg, va inéluctablement mener à la vente de cette dernière», a-t-il prévu sans avoir rétroactivement regretté que la centrale syndicale n’ait pas suspendu les activités de l’ANC, lors du Dialogue national. Ce fut une erreur, a-t-il estimé.
Kamel Ben Nasser explique et rassure….
Du côté du gouvernement, le son de cloche est foncièrement différent. Il s’est employé surtout à rassurer les différents acteurs, les personnels de la Steg et les consommateurs.
La privatisation n’est pas d’actualité ni à l’ordre du jour, a affirmé le ministre de l’Industrie, Kamel Ben Nasser qui a mis en avant la pertinence de la politique menée par le gouvernement visant à mieux contribuer au développement de cette entreprise « La Steg est une société importante et aucune disposition n’a été introduite dans le projet de loi qui suggère qu’elle sera privatisée », a assuré le ministre dans une déclaration à Africanmanager.
En effet, une grande priorité est accordée à l’investissement et à la promotion des activités de la compagnie, a-t-il dit, ajoutant que les chiffres en termes d’investissement le confirment. En effet, entre 500 et 1000 milliards sont alloués annuellement pour la mise en place des nouvelles centrales électriques et d’autres pour la distribution du gaz.
C’est la raison pour laquelle l’adoption du projet de loi sur la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables ne pourrait, selon lui, qu’accroître la capacité de production. Cette production devrait doubler par rapport à l’année en cours, a ajouté le ministre en s’appuyant sur les prévisions élaborées pour la période à venir.
Une nouvelle opportunité pour les entrepreneurs
Kamel Ben Nasser a aussi affirmé que ledit projet offre une opportunité avantageuse pour permettre aux entrepreneurs opérant dans plusieurs domaines d’investir dans le domaine énergétique.
Outre cette mission, les nouveaux investisseurs auront aussi l’occasion d’exporter de l’électricité sans oublier la capacité des entreprises nationales à répondre aux besoins en électricité. « Le temps est compté et si on n’arrive pas à tirer parti des énergies renouvelables, l’échec ne sera pas une vue de l’esprit, mais réel », a-t-il affirmé.
Wiem Thebti
 ont, à l’issue de débats parfois houleux, décidé d’approuver le projet de loi relatif à la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables. Ce vote obtenu avec 87 voix , 7 contre et 12 abstentions, a suscité des réactions virulentes){kind=link}