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Tunis : La SNIT et la SPROLS en déficit. A qui jeter la pierre ?

Le ministère de l’Equipement et de l’Habitat vient d’élaborer un nouveau rapport « Pour une nouvelle stratégie de l’habitat. Diagnostics et recommandations ». Ce rapport s’est fixé sur le diagnostic et les recommandations du secteur en général en Tunisie. De nombreux thèmes sur le secteur y ont été abordés, notamment ceux liés aux deux promoteurs publics, la SNIT et la SPROLS.

Selon le document, celles-ci « opèrent dans un environnement concurrentiel. La Société Nationale Immobilière de Tunisie (SNIT) est la première institution publique nationale chargée d’entreprendre et de financer des projets d’habitat destinés aux différentes couches sociales. Elle était, au départ, à la fois lotisseur, promoteur immobilier et organisme de crédit. En 1974, l’Etat a limité sa mission à la promotion immobilière. Dans le cadre de la décentralisation et dès 1979, trois sociétés régionales filiales de la SNIT ont été créées : la SNIT Nord la SNIT Centre et la SNIT Sud.

Sur un autre volet, le rapport relève que, la SPROLS a été chargée de « promouvoir la construction de logements au profit des assurés sociaux ». Dans ce sens, elle a été habilitée à réaliser et gérer les programmes immobiliers de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et de la Caisse d’Assurance Vieillesse.

Pour sa part, la SPROLS a vocation à gérer, moyennant redevance, le patrimoine des caisses sociales et autres organismes , réaliser et gérer les programmes immobiliers de la caisse nationale de sécurité sociale, de la caisse d’assurance vieillesse, invalidité et survivants et de la caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale et louer des logements aux assurés sociaux.

Sur un autre volet, le rapport relève que la SNIT a réalisé avec ses filiales, depuis sa création jusqu’à fin 2012, environ 263 mille (262788) logements. De plus, elle a été chargée de projets spéciaux pour le compte de l’Etat, tels que le projet de rénovation du quartier Bab-Souika – Halfaouine, la gestion des biens des étrangers, la démolition des « oukalas » et des logements rudimentaires pour les remplacer par de nouvelles constructions. Par ailleurs, elle a été chargée par l’Etat de gérer les accords immobiliers entre l’Etat Français et l’Etat Tunisien relatifs à environ huit mille logements appartenant à des Français.

Quant à la SPROLS, elle a réalisé, entre août 1977 et mars 1989, environ dix mille (9 985) logements sociaux locatifs, financés par les caisses de sécurité sociale et géré, les programmes de logement qui lui sont confiés par la CNSS.

Durant cette période, la moyenne annuelle de construction de ces logements sociaux locatifs est de 747 unités. Elle a pu offrir un parc locatif à prix abordable et contrecarrer la spéculation frappant le secteur. Elle a aussi construit des locaux administratifs, commerciaux et d’utilité publique (dispensaires, postes de police, écoles, foyers universitaires et autres) dont le nombre avoisine les 300 unités (289). Toutefois, depuis mars 1989 à nos jours, la SPROLS a cessé de construire les logements sociaux locatifs. Entre 2008 et 2013, la société a produit en moyenne annuelle 154 logements et aucun logement social.

La situation financière des deux opérateurs

Toujours selon le même document, sur la période 2008-2013, la SNIT, avec une moyenne annuelle de 375 salariés et un salaire moyen de 24 mille dinars, a réalisé un chiffre d’affaires annuel moyen de 41,6 MD et un résultat brut négatif de 2,8 MD. Par ailleurs, la société a enregistré une très forte fluctuation de son « RBE » et des charges salariales dans le chiffre d’affaires dans la mesure où elle n’a pas les moyens de lisser ses activités, son déficit a atteint le niveau de 6,3 MD en 2011 et 8,1 MD en 2012 et les charges salariales ont atteint 41% du chiffre d’affaires en 2012.

Sur la même période 2008-2013, la SPROLS, de son côté, avec une moyenne annuelle de 301 salariés et un salaire moyen de 15,3 mille dinars, s’est éloignée de sa principale mission et ne produit plus de logements sociaux. Pire, elle est déficitaire avec une moyenne annuelle de 1,6 MD. Ses résultats bruts d’exploitation (RBE) sont négatifs et variables. En 2013, grâce à la construction de logements de haut standing aux alentours de Carthage, la société a pu dégager des bénéfices d’un montant égal à 1,5 MD et les charges salariales dans le chiffre d’affaires fluctuent entre 18% en 2013 et 48% en 2012%, relève le rapport.

Une comparaison avec les promoteurs privés

D’après le rapport du ministère l’Equipement et de l’Habitat , la comparaison de ces deux entreprises avec deux promoteurs privés : Essoukna et Simpar donne les résultats suivants : en termes de chiffre d’affaires, les deux promoteurs privés réalisent des résultats meilleurs que la SPROLS qui emploie un effectif 14 fois supérieur à celui d’Essoukna et 12 fois supérieur à celui de Simpar. Cette situation pèse lourdement sur les deux entreprises publiques en termes de charges salariales dans le chiffre d’affaires , le calcul de la productivité du travail indique qu’un employé à Essoukna ou à Simpar est dix sept fois plus productif que celui de la SPROLS et plus que huit fois plus productif que celui de la SNIT.

Nadia Ben Tamansourt

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