Tunis : La WIB, une nouvelle banque islamique qui se met en place. Qui sont ses actionnaires ?

Une nouvelle banque se prépare. Contrairement à d’autres, ses fondateurs travaillent dans le calme et le silence. Il est vrai que le dernier-né du système bancaire tunisien avait déjà acquis, depuis octobre 2014, l’autorisation de la BCT. A cette date, en effet,  El Wifack Leasing avait annoncé avoir obtenu l’accord de la Banque centrale de Tunisie pour se convertir en banque islamique à part entière du pays, avec un capital de 150 millions de dinars et associant des actionnaires internationaux à l’entreprise.  El Wifack s’apprête ainsi à devenir la troisième banque islamique en Tunisie, après Al Baraka et Zitouna. Elle s’appellera, après la transformation la WIB, Wifack Islamic Bank, et devrait avoir son siège central à Médenine. Elle sera ainsi l’unique banque tunisienne à siéger en dehors de la capitale et dans le Sud tunisien.

Dans un récent communiqué publié sur le site de la bourse en Tunisie, Al Wifak fait état d’une «étude de la stratégie de développement de la société El Wifack Leasing a qui amené ses dirigeants à penser à surmonter les limites de l’activité du leasing axée sur un seul produit (le crédit bail), et à saisir l’opportunité de se reconvertir en banque universelle islamique, pour pouvoir se diversifier et proposer des produits de la finance islamique qui sont d’actualité et en plein essor».

Pour ce faire, l’entrée dans le capital de partenaires stratégiques techniques et financiers, s’avère une clef de réussite incontournable. La société EL Wifack Leasing a réussi à obtenir  l’accord des deux investisseurs stratégiques. Il s’agit d’abord du fond de développement islamique, ICD, et ensuite,s du fond de tous les fonds tunisiens, la CDC tunisienne. Un pacte d’actionnaires a d’ailleurs été signé avec ces deux partenaires stratégiques.

Ce pacte fait état de «l’engagement des deux investisseurs stratégiques à souscrire à la partie de l’augmentation de capital qui leur a été réservée, avec l’engagement réciproque des deux actionnaires de référence de participer à l’augmentation de capital en numéraire en exerçant leur droit préférentiel de souscription, et de maintenir, après ladite augmentation et pendant toute la période de validité du pacte, leur participation inchangée sauf dérogation expressément prévue dans ledit pacte».

Jusqu’au 8 juin dernier, les trois actionnaires principaux d’El Wifack Leasing étaient, Mohamed El Hédi Ben Ayed avec 15,7 % du capital, la STB avec 14,5 % du capital et la «Lafico», compagnie libyenne, arabe et internationale, d’investissement avec 11 % du capital d’El Wifack Leasing. A en croire le propre communiqué d’El Wifack, ce seraient l’actuel  président Mohamed Mellousse et Mohamed Ben Ayed qui cèderont des parties de leurs participations pour permettre l’entrée de l’ICD et de la CDC. Mellousse 2,25 % et Ben Ayed 5,83 %. Le communiqué qui indique que l’ICD deviendra actionnaire à 30 %, ne précise pas le sort qui en adviendra des  parts de la STB et de la «Lafico».

Le pacte d’actionnaires, qui n’a pas été publié, définit, par ailleurs, «les conditions de collaboration des partenaires dans la gestion de la société, et détaille l’implication des deux investisseurs stratégiques dans les décisions importantes de gestion, dont notamment la nomination, la révocation et la fixation de la rémunération du PDG ainsi que d’autres postes clés de direction, l’approbation de business plan, l’émission de valeurs mobilières et le rachat d’actions, la création/cession de filiales, le recrutement des personnes clés et leur rémunération, etc.

Le pacte définit enfin la composition du Conseil d’Administration et les conditions de nomination de chaque membre, en prévoyant notamment la nomination de deux administrateurs indépendants ainsi que les règles de répartition des autres sièges dans le Conseil dont deux d’entre eux au profit de ICD et un  au profit de la CDC.