AccueilLa UNETunis : Le «mangeur de Gouverneurs», un vrai Essid

Tunis : Le «mangeur de Gouverneurs», un vrai Essid

Jamais, le métier de Gouverneur n’aura été plus difficile et insoutenable pour les hauts cadres de l’Administration tunisienne que sous le gouvernement Habib Essid. Un gouvernement et un modèle de gestion des ressources humaines au sein de ce gouvernement, qui n’intègrent toujours pas la notion de solidarité. D’autres s’en sont déjà plaint, comme l’actuel ministre de l’Education, Néji Jalloul, dans son bras de fer avec les professeurs du secondaire et les instituteurs.  D’autres encore, comme les deux anciens ministres de l’Intérieur (MI), Najem Gharsalli et Lotfi Ben Jeddou, deux magistrats  qu’il avait pourtant défendus avec acharnement lors de la composition de ses deux gouvernements. D’autres encore, hauts cadres de l’Administration tunisienne, à des niveaux parfois plus importants que le MI lorsqu’on sait qu’un Gouverneur est la plus haute autorité de la région, font encore les frais de ce manque flagrant de solidarité gouvernementale et de ladite politique des «mains tremblantes».

jeudi 11 février 2016, le chef du gouvernement tunisien décidait, dans un bref communiqué laconique, synonyme de fait de prince, de renvoyer le Gouverneur de Gafsa. Officiellement, aucune explication n’a été fournie sur le limogeage de ce gouverneur qui sera le 12ème à être viré par Essid, le «mangeur de Gouverneurs». Officieusement, «sous couvert de l’anonymat, un responsable gouvernemental a déclaré à l’AFP que Taïeb Zarai, nommé en avril 2015, avait été limogé pour défaillances, en particulier dans sa gestion des négociations sociales dans le secteur du phosphate. Tout aussi officieusement, l’autre raison aurait été la tentative de suicide d’un citoyen de la région du haut du  toit du siège du gouvernorat. Le 1er délégué de Kasserine avait connu le même sort dans pratiquement les mêmes circonstances.tabb

Faute d’informations officielles, de la part d’un gouvernement qui prône pourtant la transparence et le droit à l’information, on ne peut faire de ce 12ème renvoi que le décryptage suivant :

Ø   Habib Essid change de gouverneur, pour des régions aussi chaudes que celles du Sud et du Sud-est, comme il changerait de chemise et comme on jetterait un Kleenex après  y avoir essuyé ses mains !

Ø   Le gouvernement Habib Essid n’est pas de ceux qu’étrangleraient le manque et même l’absence de solidarité. On nous raconte, à cet effet, cette anecdote d’un gouverneur qui, pour faire face aux demandes de «développement» d’une région, avait reçu deux ministres qui ont annoncé un certain nombre de mesures devant les citoyens de ladite région où le  Gouverneur était territorialement compétent. Sitôt de retour à Tunis, les deux ministres lui téléphonent pour lui annoncer qu’ils étaient dans l’incapacité de mettre à exécution les mesures devant lui annoncées. Il administre de nouveau la preuve qu’il ne soutient pas ses propres nominés et les hauts cadres qu’il nomme lui-même. Habib Essid sait très bien que tous les renvoyés n’endossent aucune responsabilité dans tout ce qui se passe dans les régions et encore moins dans toute négociation sociale ou arrêt de travail et encore dans les tentatives de suicide, désormais utilisés  comme moyens de pression et actions de chantage contre le gouvernement qui a maintes fois donné la preuve qu’il cède au chantage et plie sous  les pressions, syndicales, sociales ou même personnelles.

Ø   Essid, chef de gouvernement qui ne couvre personne, donne avec ce nouveau renvoi, qu’il suffirait à tout mécontent d’une quelconque région de demander le départ d’un responsable pour qu’il le fasse.

Qui alors des hauts et valables cadres de la Nation, voudrait désormais travailler pour lui ? Ne le peuvent désormais ainsi que ceux qui ont l’appui d’un parti politique ou d’un lobby !

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