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Tunis : L’Etat à ses pieds, l’UGTT menace désormais le privé d’une «grève générale historique»

Habib Essid qui arborait le sourire du vaincu de circonstance et Houcine Abassi avec le regard frondeur du vainqueur, le chef du gouvernement  tunisien et le secrétaire général de l’UGTT ont signé ce mardi une autre augmentation salariale de tout le secteur public, fonctionnaires et entreprises publiques, ainsi que l’augmentation de toutes les indemnités spécifiques les concernant. Cela augmentera aussi les salaires des fonctionnaires de tout le BE de la toute puissante centrale syndicale ouvrière.

Jusqu’à fin juin dernier, sur les 8,6 milliards DT de dépenses courantes, 5,7 milliards DT ont été dépensés dans les seuls salaires du secteur public. En face, seul 1,4 milliard DT a été consacré aux dépenses en capital dont 0,718 milliard DT pour l’investissement direct public.

Il y a quelques jours, Christine Lagarde, directrice générale du FMI (Fonds monétaire international) en visite en Tunisie, indiquait que «la masse salariale en Tunisie qui représente 13% du PIB,  est l’un des taux les plus élevés dans le  monde ». Cette vérité a pourtant été assénée lors d’un débat public, en présence du gouverneur de la Banque centrale et des représentants du secteur financier.

Peine perdue. Moins d’une quinzaine de jours après cette alerte, le gouvernement tunisien, encore en quête de crédits de la part du FMI, signait le 2ème accord salarial de l’année. La masse salariale publique en sera littéralement explosée, devant un investissement en peau de chagrin et une production presque nulle. Mais cela ne fait que faire sourire le chef du gouvernement qui se déclarait pas plus tard que vendredi dernier à Hammamet, satisfait de son bilan à la tête du gouvernement .

Dans le même temps, les instituteurs étaient en grève et menacent encore d’une année scolaire blanche, pour quelques dinars de plus. Les professionnels de la santé de Sfax menacent de fermer tout un CHU, car non contents du nouveau directeur désigné par le ministre de la Santé. Les cheminots menacent aussi d’une grève de 3 jours, suivis des transporteurs qui mettent à genoux l’économie de tout un pays.

Entretemps, l’UGTT attendait toujours le lancement des négociations salariales avec les patrons de la «faiblarde» organisation patronale Utica qui devra négocier de nouvelles augmentations salariales au nom de tout le secteur privé. Un large pan de l’économie, mis en grande difficulté par les grèves, les Sit-in, les procès incessants contre les hommes d’affaires, le terrorisme, le syndicalisme et la contrebande.

Mettant à profit l’attention populaire focalisée sur la grève des transporteurs, le SG adjoint du patron de l’UGTT, Belgacem Ayari annonce une conférence de presse. Comme attendu, c’est au patronat qu’il impute la responsabilité des grèves. Il annonce surtout, devant la presse venue ce mardi 22 septembre 2015 l’écouter, que «si l’Utica ne prend aucune mesure,  nous entamerons si nécessaire  une grève générale dans le secteur privé, une grève générale historique». La menace est claire et le SG adjoint de l’UGTT n’a pas peur d’en user. L’Etat désormais aux pieds des syndicats, la main toujours à la poche et aucune demande en bouche, c’est désormais au secteur privé de se mettre à quatre pattes et l’Utica de Wided Bouchammaoui le fera aussi, avec le même jaune sourire que celui d’Essid.

A 66 ans déjà, ce dernier partira dans quatre années avec une retraite de chef de gouvernement et laissera derrière lui une économie qu’il n’aura pas eu le courage de remettre en bon état. A 45 ans et la fortune familiale, la patronne des patrons n’aura aucun mal à quitter un pays qu’elle laissera à la dérive.

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