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Tunis : Otage du conflit Libyen, elle subit sans broncher le chantage et décide même de ne plus arrêter personne!

Dans une interview accordée au quotidien allemand «Frankfurter Allgemeine Zeitung, le chef du gouvernement tunisien Habib Essid qui était en visite officielle en Allemagne, a déclaré que «le gouvernement tunisien envisage d’acquérir du matériel électronique spécial pour protéger la frontière nationale », car «la Libye constitue actuellement le problème le plus grave». Dans la même interview, Essid a aussi affirmé que «la Libye présente des risques politiques et économiques pour la sécurité de mon pays».

Le chef du gouvernement tunisien n’énonçait là qu’une lapalissade. Du célèbre discours du Palmarium, jusqu’aux dernières prises d’otage de centaines de Tunisiens en Libye, en passant par l’autre fameuse affaire de Gafsa en 1980 lorsqu’un groupe de Tunisiens armés par la Libye avait essayé de prendre la ville de Sud tunisien,  l’histoire des deux pays était liée, politiquement (tentative avortée d’Union à Djerba) et économiquement. Des fortunes tunisiennes s’étaient faites et se font actuellement par ce lien économique. Un lien, non seulement commercial, mais aussi et surtout d’emplois. L’ancien colonel Mouammar Kadhafi en était conscient et avait, plus d’une fois, essayé de faire pression sur Bourguiba et sur Ben Ali, en renvoyant dans leur pays des vagues de travailleurs tunisiens de Libye ou en fermant unilatéralement ses frontières et ses milices dépouillant chaque fois ceux qui reprenaient le chemin du retour au pays.

Cela ne s’est pas arrêté après la révolution, période pendant laquelle la contrebande transfrontalière s’est beaucoup développée et a même explosé, devenant la seule ressource rentable pour une population du Sud tunisien qui en fit son unique gagne-pain.

Bien avant l’actuel gouvernement, le premier chef de gouvernement islamiste Hammadi Jbali, avait lui aussi cédé au chantage libyen, en remettant aux nouveaux maîtres de Libye El Mahmoudi Bahgdadi au grand dam de tous les défenseurs des libertés et des droits de l’homme. La brèche du chantage avait alors été ouverte. Elle ne se refermera plus.

Habib Essid se frottera, dès février 2015, à l’épreuve libyenne  et signera alors sa première  et dernière défaite à Dhehiba. La marche arrière du chef du gouvernement tunisien concernant le timbre fiscal de 30 DT signera le début d’une nouvelle ère dans le politique de pression qu’a toujours exercée la Libye sur toute la politique tunisienne. Des pressions qui prennent un nouveau tour,  dans une nouvelle conjoncture de guerre fratricide entre Libyens. Des pressions qui prennent désormais la  forme d’enlèvements des Tunisiens et leur libération contre celle des terroristes libyens, de passage en Tunisie, pour des soins médicaux dans les cliniques tunisiennes qui en font désormais un important fonds de commerce, ou arrêtés par les forces de l’ordre et accusés d’activités terroristes. Désormais, c’est l’habitude, à chaque fois que les autorités tunisiennes osent arrêter un terroriste libyen, ce sont des dizaines ou des centaines de Tunisiens qui sont pris en otage jusqu’à libération du suspect libyen.

Cette même Tunisie, avec ses politiciens, toujours prompte, mais pour d’autres affaires, à s’indigner de l’interventionnisme étranger dans ses affaires intérieures et à crier haro pour sa souveraineté, vient pourtant d’innover.

Intervenant sur les ondes de la radio privée Mosaïque, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Taïeb Baccouche, a précisé que  «l’Etat tunisien va dorénavant éviter l’arrestation des libyens recherchés par la justice libyenne et va se contenter de les refouler vers leur pays, en attendant  la mise en place d’un Etat libyen capable d’appliquer les accords d’entraide judiciaire conclus avec la Tunisie et datant des années 60 ». Entre la lutte contre le terrorisme et ses citoyens qu’elle n’arrive pas à empêcher de faire commerce avec une Libye en guerre et contrebande avec les terroristes de Daech, la Tunisie a choisi de fermer les yeux et de libérer les terroristes, avant même de les juger.

Contrairement à tous les pays du monde et à toutes les règles de souveraineté, et aussi sous l’effet des pressions locales de ses propres citoyens, la Tunisie de la révolution subit stoïquement le chantage, se déculotte à chaque fois et libère les prisonniers demandés par le Libyens quels que soient leurs crimes, prêtant ainsi le flanc à de nouvelles pressions. Objet au chantage, crapuleux ou politique, la Tunisie reste pourtant impuissante à trouver trace d’autres otages, comme dans le cas des deux journalistes Nadhir Ktari et Soufiene Chourabi, impuissante à faire usage d’une quelconque pression sur les multiples factions d’un conflit qui lui a été imposé par des parties étrangères.

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