AccueilLa UNETunis-Remaniement cette semaine : Un gouvernement de guerres !

Tunis-Remaniement cette semaine : Un gouvernement de guerres !

Habib Essid l’avait annoncé après la fin du marathon budgétaire. Ce dernier est terminé depuis quelques jours. A en croire des sources généralement bien informées, le remaniement gouvernemental promis devrait avoir lieu avant la fin de cette semaine. D’autres sources assurent qu’il aura lieu demain mercredi 16 décembre.

Beaucoup s’attendent à un remaniement en profondeur, même s’il ne sera pas annonceur d’une nouvelle orientation politique. Plus restreint est le nombre de ceux qui évoquent un remaniement partiel. Ce qui est sûr, selon nos informations, c’est que le Chef du gouvernement aurait mis de côté l’option du «4-4-2» que nous évoquions dans un précédent article. Cela à cause de l’absence de toute indicateur d’une fin proche de la crise de Nidaa Tounes qui maintiendrait intact ton bloc parlementaire.

Il y a pourtant, beaucoup plus important que toutes les fuites, réelles ou à desseins politiciens. D’abord se poser la question de l’utilité d’un tel remaniement, autre que celui des chaines musicales. La réponse est d’une déconcertante évidence. A la sortie de la première période de transition politique, l’urgence de tout gouvernement était le développement. Cette priorité a cependant changé, dès la nomination du gouvernement Habib Essid, «saluée» dès mars dernier par l’attentat du Bardo et bientôt parsemée d’autres attentats. Il est donc une évidence que la priorité du gouvernement est désormais la lutte contre le terrorisme. Ce fléau conditionne en effet toute la conjoncture intérieure tunisienne et sa fin, sinon au moins sa maîtrise, devient un préalable à tout retour à la croissance.

Le chef du gouvernement semble enfin avoir compris le caractère vital de cette lutte et a vite fait de traduire cela dans le budget de l’Etat 2016. Un budget où les ministères de l’Intérieur et de la Défense ont été renforcés en moyens, humains et matériels. Il est ainsi clair que la Tunisie est en guerre, d’abord et de manière urgente, contre le terrorisme. Elle est ensuite en guerre, tout aussi urgente, contre la crise économique qui l’empêche de trouver les solutions qui seront nécessaires à appuyer et à ancrer ses réussites contre le terrorisme.

C’est tout cela qui fait dire, maintenant et avant que n’advienne le remaniement ministériel que le chef du gouvernement serait sur le point d’annoncer, que la Tunisie a besoin désormais d’un gouvernement de guerres. Ce dernier mot est au pluriel, car il s’agit de guerre contre le terrorisme et de guerre contre la crise économique qui paralyse toute les forces vives du pays et annihile toute l’action gouvernementale en faveur du développement.

Un tel gouvernement, celui des deux guerres, se doit d’abord d’être redimensionné à la mesure des moyens et des nouveaux objectifs de l’Etat. Plusieurs sont à ce titre les experts qui estiment que le prochain gouvernement, devra d’abord se resserrer et se recentrer autour de deux grands pôles, non dans le sens structurel, mais stratégique. Un pôle sécuritaire qui confirmera l’appui politique à la lutte contre le terroriste et un pôle économique qui veillera au redémarrage de l’économie.

  • Un pôle sécuritaire avec un militaire à la Défense et l’appui au ministre de l’Intérieur

Pour le sécuritaire, c’est un pôle où l’actuel  ministre de l’Intérieur (MI) devra être non seulement maintenu, mais aussi et surtout conforté. Soutenu, en premier lieu dans son travail qu’atteste le bilan en matière d’arrestations de terroristes, de démantèlements de cellules dormantes et de d’annulations de projets d’attentats. Conforté en second lieu, dans son action de remise en l’état du ministère de l’intérieur.

Une première indication, que le chef du gouvernement va dans ce sens, a déjà été donnée par le départ de Rafik Chelly, le retour d’anciennes compétence sécuritaires et le prochain retour aux DG de la sûreté Nationale et de la sûreté de l’Etat. Une seconde indication pourrait être la prochaine signature, par le chef du gouvernement, d’un ensemble de nouvelles nominations au MI qui viendront terminer le nettoyage et appuyer les staffs d’Abderrahmane Haj Ali et d’Imed Achour pour ne citer que ces deux derniers. Désavouer Najem Gharsalli, reviendrait en tout cas pour Essid, un désaveu de son propre choix qu’il avait défendu bec et ongles et un aveu d’échec personnel.

Le pôle sécurité devra aussi comporter le ministère de la défense (MD). Un ministère, depuis quelques mois, sans ministre. Un ministère où il faudra mettre l’homme qu’il faut. A ce titre, les experts estiment qu’il lui faudrait d’abord un homme du métier, capable de fédérer et de booster le moral des troupes qui savent qu’elles engageront une guerre de longue haleine. Et les regards de plus d’un expert se tournent, pour ce poste, vers le Palais de Carthage où un Amiral fait déjà office de conseiller militaire auprès du chef de l’Etat.

Ce pôle sécuritaire devra aussi inclure la justice, autre élément important dans la lutte antiterroriste. Un ministère qui devra être chapeauté par un «grosse tête», un haut magistrat, connu et reconnu, pour son intégrité, sa compétence et son adhésion totale à cette guerre contre le terrorisme. Un super Haut Magistrat qui puisse tenir, de main de maître et dans un gant de velours, tout le Parquet pour l’engager, avec conviction et sans détours, dans cette guerre contre le terrorisme.

  • Un pôle économique avec deux supers ministères, de l’économie et des finances.

A côté de ce pôle sécuritaire (MI et MD), il faudra nécessairement créer un pôle économique, capable lui aussi de fédérer toutes les compétences administratives, de créer une synergie positive entre les différents départements de ce pôle et d’y impulser une dynamique créative de croissance. Ce pôle, devrait ainsi regrouper des ministères économiques, comme le commerce,  l’industrie, l’énergie et les mines, autour d’un ministre d’Etat, visionnaire, dynamique, innovant et créateur d’idées. Il devrait aussi regrouper les départements à vocation financière, comme celui des Finances, du Développement, du Plan, de la coopération internationale et même des domaines de l’Etat. Tout cela, sans désavouer l’actuel ministre des Finances, ce qui serait un désaveu à tout le travail de réformes qu’il a engagé et surtout à toute la loi des Finances qui est passée malgré l’absence d’une partie de l’opposition, ce qui est en soit un bon signe de démocratie. Et à ce stade, le départ de Slim Chaker ne pourra qu’être assimilé à un désaveu de son patron et ne fera qu’encourager tous ceux qui cherchaient déjà à annuler certaines dispositions de la loi des Finances 2016.

  • Re-imaginer les réformes, en amont et en aval, et soutenir les nettoyeurs

Il ne restera alors qu’à regrouper, autour d’une seule vision, transversale et stratégique, tout le secteur de l’éducation (ministère de l’Education nationale et ministère de l’Enseignement supérieure et la formation professionnelle). Entre les mains d’un homme tel que Neji Jalloul qui fait preuve de volonté réformatrice, de sens de la négociation et qui est devenu l’un des hommes politiques les plus aimés. Un tel super département ne pourra qu’évoluer autour d’une même stratégie réformatrice, d’autant que la réforme de l’enseignement se doit d’être imaginée en amont et en aval, englobant toute la vie de l’élève, de l’école primaire à la faculté et à l’orée du marché de l’emploi.

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