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Tunisair tisse sa toile dans le ciel africain et l’économie essaie de suivre !

Le premier vol long-courrier de Tunisair reliant Tunis à la capitale Guinéenne, Conakry, a atterri lundi 27 mars 2017, à l’aéroport international de Conakry-Gbessia. Par ce vol, en double touchées, bihebdomadaire et qui dure plus de 5 heures sur un A320, la compagnie tunisienne inaugure sa sixième desserte subsaharienne. Sur Conakry, les vols sont programmés tous les lundis et transiteront par Dakar avec départ à 17h10 de Tunis et retour à 00h35 de Conakry. Le second vol, opéré le jeudi, ira directement de Tunis à Conakry mais fera escale à Dakar dans le sens retour. L’Airbus A320 de Tunisair, qui a décollé de l’aéroport Tunis Carthage presqu’à l’heure, a été accueilli à Conakry par le traditionnel salut de jets d’eau à l’arrivée en signe de bienvenue.

Inauguré par Anis Ghedira, le ministre du Transport et chef de la délégation Tunisienne, accompagné par son homologue de l’Industrie et du Commerce, Zied Laâdheri, le vol était aussi commercial puisque payant pour plus de 50 hommes d’affaires et quelques Dakarois. Au retour, le vol avait aussi pris des passagers de Dakar vers Tunis.

Ont aussi pris part à ce vol inaugural des représentants du cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de la DG de l’Aviation Civile ainsi que des représentants des ministères du l’Intérieur, des Affaires étrangères, du Transport, du Tourisme (l’ONTT, la FTAV et la FTH), du Commerce (le CEPEX), des agences de voyages, des membres de la CONECT. A noter l’absence de l’Utica que l’Afrique ne semble pas intéresser. Véritables pigeons voyageurs, les députés n’étaient pas du reste. Trois parmi eux représentaient Ennahdha, Nida Tounes et Al Jabha, et dont d’ailleurs on ne voyait pas l’utilité.

Les députés n’ont par exemple pas accompagné les deux ministres lors de leur rencontre avec le chef de l’Etat guinéen. Les deux ministres n’ont d’ailleurs été accompagnés de personne, ni par les représentants de l’ARP, ni par les émissaires des deux organisations représentant les hommes d’affaires. La diplomatie tunisienne, organisatrice des deux rencontres, avait ainsi oublié de jouer son rôle de fer de lance de la diplomatie économique, ce qui s’est retrouvé dans les commentaires de certains hommes d’affaires présents. Certes, l’entrevue avec Alpha Condé a été plutôt l’occasion de «marquer symboliquement l’intérêt de la Nation guinéenne pour cette visite, tenant à recevoir la délégation tunisienne, dès son arrivée pour donner un signal fort de l’importance qu’accorde son pays à cette visite », comme l’a dit le Premier ministre Mamady Youla à Africanmanager. L’entrevue des deux ministres tunisiens avec ce dernier avait pourtant permis, selon nos informations, de débloquer la situation financière d’un important opérateur tunisien dans ce pays africain.

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Ont également fait le déplacement à la capitale guinéenne plus d’une quarantaine d’hommes d’affaires tunisiens, une forte délégation présidée par la TABC (Tunisia-Africa Business Council) de Bassam Loukil. Cette pléiade d’acteurs économiques participe d’ailleurs à une mission de prospection multisectorielle en Guinée et prendra part au Forum économique tuniso-guinéen et aux rencontres B2B organisées à Conakry. Une délégation économique qui n’a ainsi pas pu, comme ce devait être le cas pour de semblables missions, être introduite auprès des plus hautes autorités guinéennes, mais est restée à l’ombre d’une présence ministérielle qui s’était limitée à un rôle politique, à cause peut-être d’une mauvaise organisation de l’ambassade. Il n’empêche qu’en dehors du fil conducteur de Tunisair dans cette visite, la Guinée Conakry était une opportunité. D’abord du fait que c’est un pays en phase de relance économique après s’être sorti de la phase Ebola. «Dans notre approche africaine, nous recherchons en effet soit des pays au départ d’une croissance économique à deux chiffres sur les 5, voire les 10 prochaines années. Ou encore des pays qui ont tout à construire, là où les PME & PMI tunisiennes sans appui financier, ni réel appui de la diplomatie tunisienne, peuvent aller se battre sur un terrain favorable et avec des atouts qui peuvent leur donner accès à des marchés plus ou moins faciles car non encore conquis par les concurrents directs, comme le Maroc, la Turquie et la Chine», dit Bassam Loukil, président du TABC, à Africanmanager. Pour lui, «ils sont actuellement sur un nouveau plan de relance économique, avec beaucoup de financements internationaux à leur disposition et avec des secteurs clés pour cette relance, qui sont exactement les secteurs de compétence de la communauté des hommes d’affaires tunisiens, à savoir le BTP, la santé, l’agriculture, l’industrie mécanique, le numérique et l’enseignement supérieur».

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Ce qu’il faut remarquer, c’est que cette mission s’est faite en accompagnement des efforts du transporteur officiel tunisien, Tunisair, pour se déployer sur le continent africain, son seul réservoir de croissance pour plus d’un observateur averti.

En effet, quelques mois après le lancement du Tunis-Niamey (Juillet 2016), l’ouverture de Conakry vient confirmer encore une fois la volonté de la Compagnie Nationale d’axer le développement de son réseau sur le Continent Africain. Tunisair annonce par ailleurs qu’elle mettra le cap sur Cotonou (Bénin) via Abidjan avant la fin 2017, et compte vers l’été 2018 relier Tunis à Ndjamena (Tchad) et à Douala (Cameroun). L’ouverture de Libreville (Gabon), quant à elle, est prévue pour l’été 2019.

Outre ces nouvelles destinations, Tunisair annonce pour sa programmation estivale 2017, qu’elle renforcera sa présence sur Abidjan par un vol quotidien et par 6 vols hebdomadaires vers Dakar. Il est aussi prévu l’ouverture en septembre prochain de la ligne Tunis-Khartoum annoncée par le chef du gouvernement lors de son dernier déplacement au Soudan, ainsi qu’une nouvelle ligne Tunis-Cotonou début novembre prochain. Tunisair prévoit déjà, pour assurer tous ces vols, la location de deux avions à partir de l’hiver prochain. Tunisair hésite jusqu’à présent entre un Boeing 737-800 et l’A320.

On constatera cependant l’utilisation par Tunisair de ses deux avions long-courrier, les A330, sur des vols comme ceux de la Omra et le Canada où le fret est aussi important, uniquement et non sur l’Afrique où la compagnie attendrait encore le développement de ses nouvelles dessertes pour pouvoir y placer, de façon rentable, les A330.

 

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