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Tunisair touche le fond !

«Il était une fois… une Gazelle. Mais quand la Gazelle se mue en Chèvre, la recherche d’un Bouc émissaire ne suffit plus pour résoudre le problème», commentait un ancien Dg de l’ONTT, Wahid Brahim, sur les réseaux sociaux.
Ce nouvel épisode de la déliquescence d’une entreprise publique, porte-drapeau du pavillon aérien de la Tunisie, est né d’une querelle d’épiciers entre pilotes et techniciens, ces derniers voulant imiter la tenue, plus prestigieuse, des pilotes. Cette querelle date déjà de quelques semaines et avait, au début, occasionné des retards de vols à répétition. Bien qu’issu de l’armée, le nouveau PDG de la compagnie n’aura pas réussi à «cacher ce sein qu’on ne saurait voir», pour parler d’une honteuse querelle de prestige entre pilotes et techniciens, qui déborde sur les passagers et leur sécurité, jusqu’à obliger la compagnie à décider dans un premier temps, comme on brandirait une menace, d’arrêter tous ses vols. Une première, chez Tunisair et chez toutes les compagnies du monde, au vu de la cause futile de cette décision.

Une décision qui en dit par ailleurs long sur la qualité du management, interne et externe, pour ne pas citer tout un ministère lequel, il y a quelques mois, gérait lui-même les nominations internes au sein de l’entreprise. Elle en dit long aussi sur la détérioration de l’autorité, qui plus est au sein d’une compagnie aérienne. On imagine aisément alors ce qui se serait passé si le pugilat de ce matin s’était déroulé en plein vol.
Cet épisode malheureux, enfin, donne la preuve que cette compagnie touche le fond, surtout en matière de gestion tout court et aussi en matière de gestion de ses ressources humaines, des ressources où la discipline est pourtant vitale, pas seulement pour la compagnie, mais aussi pour ses passagers et ses partenaires.
Avec ce pugilat entre pilote et techniciens, pour quelques barres dorées de plus sur l’uniforme, la compagnie touche vraiment le fond en matière de qualité de service. Ses clients lui ont déjà passé cette image d’une compagnie qui décolle et atterrit rarement à l’heure. Il lui ont aussi passé l’autre image de la compagnie où on perd facilement ses bagages. Ils lui passeront désormais, difficilement, la nouvelle image d’une compagnie qui ne maîtrise pas ses employés, chez qui le sentiment d’impunité, le laxisme et le laisser-aller obligent toute une direction à baisser les bras et à se déclarer tellement incapable de maîtriser les deux principales composantes de tout vol commercial, jusqu’à décider d’arrêter tous les vols. On aurait bien aimé entendre le ministre qui disait «plus jamais cela» annoncer en même temps des sanctions et non une commission d’enquête. De qui a-t-il peur ? Et s’il a peur de prendre des sanctions, à quoi sert-il ?

Ce pugilat en avion résonnera bientôt, bien qu’on ne l’espère pas, du bruit d’un crash commercial, pour une société qui peine à retrouver ses équilibres financiers, qui peine à trouver en l’Etat le véritable soutien financier qui la remettrait sur pied et qui peine enfin, tiraillée entre les différentes corporations syndicales, à gagner la bataille de la paix sociale, lesquels lui éviteront le crash complet. Surtout que le même ministre du Transport a fini par ouvrir devant Tunisair les portes de l’enfer de l’Open Sky, sans lui avoir d’abord ouvert toutes grandes les portes de la restructuration, financière et sociale, et rétabli parmi ses rangs l’autorité de la direction générale qui est, l’incident du pugilat le confirme ainsi que la molle réaction du ministre, étroitement liée à l’assainissement social de l’entreprise.

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