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Tunisie : La «Zakataka» avant l’économie, des sorties de route et des imprécisions dangereuses!

La photo n’est pas anodine. Youssef Chahed n’a pas l’habitude de s’entourer d’un «virage» pour ses interviews. Auquel cas, Al Hiwar s’en serait occupée. C’est plutôt l’image d’un gouvernement uni, un «Team Player» solidaire, que voulait présenter le chef du gouvernement tunisien à ses détracteurs et à ceux qui croiraient, comme Abid Briki, que son départ fera du mal au gouvernement. Certes, l’autre syndicaliste, ministre des Affaires sociales, n’était pas sur la photo, mais ceux d’Ennahdha et de Nidaa étaient présents, en coude-à-coude avec leur chef. Les deux avaient fini par sortir des communiqués de soutien à Chahed et à son droit constitutionnel de procéder à tous les remaniements ministériels qu’il jugerait nécessaires, certes «dans le cadre de la concertation et la coordination avec les signataires du document de Carthage».
Même son de cloche, ou presque, chez l’UGTT dans son communiqué en date du 26 février. Elle y déplore que Chehed ne l’ai pas consultée à propos du départ de Briki. On ne se rappelle pourtant pas d’un tel reproche lorsque Chahed avait limogé l’ancien ministre des Affaires religieuses. La même UGTT qui avait toujours clamé qu’elle n’était pas concernée par la participation au gouvernement et que Briki n’était pas SON ministre.

Mais la centrale syndicale se rabat déjà sur son remplaçant, Khalil Ghariani, devenue sa nouvelle tête de Turc et l’homme à abattre. Ce dernier est certes à la tête d’une entreprise de pâtisserie, mais il est loin d’être le seul homme d’affaire du gouvernement Chahed. Mehdi Ben Gharbia l’est aussi. Il serait par ailleurs vraiment souhaitable que la fonction publique commence à fonctionner avec la même productivité et la même rentabilité que les employés du secteur privé. Quant à lui prêter l’intention de privatiser l’administration publique, Ghariani n’est que le ministre d’un GUN qui n’a jamais annoncé une telle politique. D’ailleurs, et comme pour rappeler à ceux qui s’étaient offusqués de son départ, Chahed rappelle, avec un petit sourire aux coins des lèvres, que «un CMR devrait se tenir cette semaine, autour d’un projet de réforme de la fonction publique, présenté par le ministre Briki [Ndlr : Et c’est à ce moment qu’il sourit] pour la création d’une Haute fonction publique où les cadres qui s’illustrent au travail seront mieux payés». La fin donc, en théorie, d’une fonction publique égalitaire où le travail et la paresse sont payés au même salaire. La fin aussi des privilèges des 650 milles fonctionnaires, apportée par un syndicaliste. Mieux que ce que ferait un homme d’affaires !

⦁    La «Zakataka» avant l’économie

Reste à dire, que mises à part ses réactions, par ailleurs attendues, au limogeage d’Abid Briki, Youssef Chahed n’a rien dit au presque d’autre qu’il n’aurait pas dit avant. Au contraire, on avait presque l’impression d’entendre un remake de sa dernière sortie télévisée, lorsqu’il a parlé des banques publiques ou des caisses sociales. Les mêmes idées, sans aucune précision sur les solutions apportées ou à apporter à ces deux problèmes.
Bizarrerie de cette sortie médiatique du chef d’un gouvernement qui se respecte, l’interview commence par la drogue, comme si la «Zakataka» était LE problème d’une Tunisie qui venait juste d’essuyer un gel de la 2ème tranche du vital crédit du FMI. Encore une bourde de l’équipe de communication d’un Chef de gouvernement qui subit et ne dirige pas sa propre communication et son image !

Dans un déni complet des absolues priorités financières d’un gouvernement, toujours incapable de boucler son budget, la seconde question abordée est celle des médias. Une question complètement sectaire, dans la mesure où c’est une presse qui ne fait que défendre son gagne-pain qui est l’accès, sans aucune retenue, à tout ce qu’elle désire comme information. Le reproche sera fait, à Chahed, comme à Al Hiwar, de profiter ou de laisser profiter de cette exclusivité hautement politique, même si elle n’était pas en live, pour vendre de la publicité commerciale. Une exclusivité, si on accepte d’abord le fait que la Primature s’autorise à bouder les médias publics, qui devrait être conditionnée par le partage des retombées publicitaires. Cela se négocie. Mais de la manière dont cela a été fait, il s’agit d’une nouvelle bourde médiatique de l’équipe de Chahed qui met à mal, encore une fois, l’image d’un chef de gouvernement

Un des rares moments d’information de cette sortie médiatique aura été lorsqu’il a indiqué ceci : «je passe entre une et deux heures par jour à traiter des dossiers de corruption et de prévarication et nous avons envoyé des centaines de dossiers dans ce sens, à la justice. Nous préparons actuellement un projet de loi contre l’enrichissement illicite et qui concernera plus de 6.000 fonctionnaires qui devront déclarer leurs biens lesquels feront l’objet de suivi. Tout cela fera tomber des têtes».

⦁    Les ratées d’un Chahed, parfois à côté de la plaque ou a imprécis

Fort du peu de temps, 6 mois, qu’il a passé à Carthage, Chahed accuse tout le monde, anciens gouvernements surtout, de ne rien avoir fait pour améliorer la situation économique. Il se fait au moins un devoir d’annoncer la fin de l’Etat providence. «Je suis capable de changer et je le ferai. En premier lieu le rôle de l’Etat dans ces réformes. L’Etat n’est plus capable de s’occuper de tout ce dont elle s’est occupée au cours des dernières 60 années. Cela est fini. L’Etat a un rôle de régulation et ne gardera que les secteurs stratégiques», a dit Chahed, en citant une boutade redondante dans ses conseils de ministre d’un «Etat Ottoman» qui doit finir. Un nouveau schéma de développement économique est-il né ? Il ne le dit pas comme tel et de manière claire et définitive !

Chahed a été pourtant «à côté de la plaque» lorsqu’il explique la course vers la fonction publique, par le manque d’opportunités. Il n’a peut-être pas lu le rapport de l’IACE (Institut Arabe des Chefs d’entreprises) qui indiquait en juillet 2016, qui évoque l’existence de 145 mille opportunités d’emplois disponibles et délaissées par les jeunes tunisiens. L’un de ses conseilleurs ne lui en aurait-il pas parlé ?
Ne lui aurait-ils pas parlé des centaines de Millions de DT que sont les dettes d’une banque comme la BNA, chez les petits agriculteurs notamment, pour qu’il affirme qu’elle ne finance pas l’agriculture ? Ne lui auraient-ils pas parlé des Milliards de dinars de dettes chez la STB contractées par le secteur touristiques pour qu’il passe autant à côté de la plaque ? Pourquoi ne s’engagerait-il pas alors à ne limoger aucun DG de banque publique qui financerait un projet non bancable ou tout autre petit projet dont le promoteur «boufferait» les fonds propres en moins de deux ?

Chahed a aussi péché par trop d’imprécision, comme lorsqu’il a parlé des entreprises publiques que l’Etat ne peut plus garder. «Tu sais ce qui ce passe Si Hamza ? L’Etat finance des entreprises dans des secteurs concurrentiels. Pour avoir un crédit, elles doivent avoir la garantie de l’Etat. C’est quoi tout ça ? Pourquoi tous ces Milliards dans des entreprises, perdantes dès le départ et qui ne seront jamais bénéficiaires ? Elles doivent être restructurées et pourquoi pas privatisées», dit le chef du gouvernement. De qui parlait-il ? De Tunisair ? De la STIR ? De la SNCFT ? Avait-il peur d’être précis ? Avait-il peur de semer la zizanie dans des entreprises publiques et d’augmenter leurs déficits par de tels propos ?

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1 COMMENTAIRE

  1. les partis de droite qui vont enfoncer la Tunisie dans des dettes étrangères et affamer le peuple tunisien , rien que pour rester dans la gouvernance

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