Répondant, lors d’une interview accordée à Africanmanager, à ceux qui accusent la Tunisie de s’être pliée aux exigences et au diktat du FMI, la ministre tunisienne des Finances a indiqué que «nous avons discuté, j’insiste pour le dire, d’égal à égal avec le FMI des mesures que NOUS avons proposées. Il est vrai que les réformes sont incluses dans le programme avec le Fonds, mais ce sont nos propres propositions. En fait, le FMI a changé, il n’impose plus rien. Il demande à savoir où nous voulons aboutir et ce que nous proposons comme programmes de réformes à financer pour y arriver et comment il peut y participer, tout en les priorisant. C’est nous qui avons déterminé nos propres objectifs et nos besoins de réformes. Je dois aussi dire que le FMI a montré beaucoup de souplesse avec nous, car il veut voire réussir l’expérience démocratique tunisienne».
Et la ministre d’indiquer que 60 % des recettes propres de l’Etat vont aux salaires, cela sans tenir compte de la dette, des besoins d’investissement et de l’amélioration du climat d’investissement, développer les régions et créer des emplois. «Avec ce volume de salaire, que je considère personnellement insoutenable, et avec l’état dans lequel se trouvent les finances publiques, la marge de manœuvre du gouvernement devient très étroite», précise encore Lamia Zribi qui conclut par dire que la seule issue de la crise reste la reprise de la croissance, dont le report des augmentations salariales jusqu’à 2018 est une composante essentielle.