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Tunisie : Sortira, sortira pas ? Pour qui et pour quel format ?

Le chef de l’Etat tunisien a fait son annonce et s’est tu. Il a manifestement pris de court tout le monde, même son chef de gouvernement qui ne l’aurait appris que par une fuite. Se succèdent ensuite les positions par rapport à cette proposition qui n’est pas celle de BCE, mais qu’il «forwarde» comme le résultat de ses contacts pour une issue de crise.

Longtemps soutien indéfectible de l’actuel chef de gouvernement dont la cote de confiance était à 66,3 % selon Sigma Conseil, Ennahdha semble le lâcher à la fin, puisqu’elle se félicite de l’initiative de Béji Caïed Essebssi (BCE qui prend du poil de la bête et voit sa cote de popularité remonter à 67 % selon Sigma).

  • Déjà lâché par Ennahdha et Nidaa

Dans son soudain enthousiasme à se débarrasser d’Essid, Ennahdha va jusqu’à faire sienne l’idée de BCE. Dans un communiqué rendu public samedi, le mouvement islamiste rappelle qu’il «a toujours appelé à un gouvernement d’union nationale avec la participation des principaux acteurs politiques et sociaux de la scène nationale».

De son côté, l’autre parrain d’Essid, le 2ème parti de la coalition, Nidaa Tounes dépassait déjà l’idée de discuter la proposition de BCE et focalise sur sa demande que le prochain chef du gouvernement doit être de Nidaa.

Ce dernier lâche donc à son tour Habib Essid et se positionne déjà dans une logique de partage du pouvoir dont il se veut toujours le leader  bien qu’il n’ait plus théoriquement les sièges nécessaires à l’ARP pour le revendiquer. Les deux, Ennahdha comme Nidaa, appellent déjà BCE à donner suite à la proposition, à en fixer les modalités d’exécution et à la concrétiser au plus vite.

On remarquera au passage que l’UGTT ne semble pas trop aimer l’idée de se séparer immédiatement d’Essid avec lequel elle pourrait arriver à un  arrangement. Comme l’écrivait dimanche  le quotidien «Al Maghreb», des réunions entre le BE de la centrale syndicale et Essid auraient abouti à un rapprochement entre les deux parties à propos de leurs demandes et à un accord sur le retour des réunions de la «commission 4+4», d’où l’impression chez le syndicat que «la proposition de BCE perturbe Essid».

  • Qui remplacera le Lion ?

Donc, à moins que l’UGTT ne dise non et ne s’entête à en tirer le maximum de concessions avant de le lâcher, le sort d’Essid semble être scellé, même si nous pensons aussi que de sa rencontre de lundi avec BCE il ne sortira rien de décisif. Constitutionnellement (Art. 99 relatif au retrait de confiance par l’ARP demandé par le président de la République) BCE ne peut que proposer un nom et il ne pourra pas le faire sans en avoir parlé avec le reste des partis politiques présents à l’ARP. Qui le remplacerait alors ?

Chez Nidaa,  on pense à un autre Nidaïste et on fuite déjà des noms, comme ceux de Slim Chaker et  de Saïd Aïdi, l’un mal aimé par tous ceux qu’il veut faire payer et l’autre haï par l’UGTT qui demandait déjà son départ avec 3 autres ministres comme l’a précisé BCE dans sa dernière interview. Reste donc, Ridha Chalghoum conseiller de BCE qu’on voit mal Nida et Ennahdha accepter et Néji Jalloul dont la cote de popularité (48 %) le place même avant BCE dans un sondage que l’UGTT désavouerait certainement.

Les noms importent en tout cas peu devant le consensus, politique et social, que devra avoir autour de lui tout prétendant à ce poste ingrat de chef de gouvernement dans un régime parlementaire qui ne dit pas son nom de ploutocratie. Si BCE enclenche la procédure, cela demandera plusieurs mois, Ramadan, l’horaire d’été et les vacances parlementaires «aidant».

  • Ce qu’en pense Mondher Znaïdi

Dans une chronique publiée sur les colonnes du quotidien local de langue arabe, «Assabah», l’ancien ministre et ancien candidats aux présidentielles de 2014, «Mondher Znaïdi», donne son avis et il n’est pas des plus mauvais. Znaïdi préfère d’abord, parler de «gouvernement de devoir national». Un gouvernement qui «doit rester à distance égale de tout le monde, pour avoir le plus large soutien et pour garantir sa réussite». Et Znaïdi de préciser son idée, en indiquant que «ce n’est pas un gouvernement de partis, mais un gouvernement qui a le soutien de tous les partis … un gouvernement de gestion des urgences, non le gouvernement du renvoi et du gain de temps». Znaïdi est même plus précis que cela dans son idée. «Le gouvernement du devoir national nécessite que la coalition au pouvoir ne s’agrippe pas à l’idée d’avoir une part de pouvoir et que l’opposition se dessaisisse de son refus d’y participer par refus de partager l’échec. C’est un gouvernement qui est chargé d’une mission qui repose sur des priorités et des échéances, fixées par objectifs et définis dans le temps».

Ce sont là les conditions qui permettraient à ce gouvernement, que Znaïdi voit donc non partisan et bien défini dans son programme et dans le temps, d’avoir «le plus large soutien politique, civil et populaire possible».

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