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Tunisie : Tunisair dans le viseur de l’Instance de lutte contre la corruption

Nous rapportions, dans notre édition en date du 16 juin, cette information sous le titre «Qui fait les nominations à Tunisair ? Non ce n’est pas la PDG». Nous apprenons à ce sujet, outre le silence coupable des services du chef du gouvernement qui n’ont pas bougé d’un iota face à cette affaire, en flagrant délit de l’article 15 de la Constitution [ndlr : L’Administration publique est au service du citoyen et de l’intérêt général. Elle est organisée et agit conformément aux principes de neutralité, d’égalité et de continuité du service public, et conformément aux règles de transparence, d’intégrité, d’efficience et de redevabilité.], que  l’INLUCC (Instance de lutte contre la corruption) pourrait contacter le ministère du Transport pour une éventuelle explication sur ce dossier, suite à la lecture de notre article. C’est en tous cas ce qu’on nous a indiqué à l’INLUCC.

 

Nous apprenons aussi, par la voix du président de l’INLUCC, Chawki Tabib, que la compagnie tunisienne de transport aérien était depuis quelque temps déjà sous la loupe de l’Instance de lutte contre la corruption. C’est ainsi qu’une affaire d’emplois fictifs et de promotions administratives non régulières a été déjà instruite par l’INLUCC contre Tunisiair. 

  • Des affaires dont les faits remontent à 2012 et 2013, selon Chawki Tabib

Cette affaire pourrait avoir été instruite à partir d’un rapport d’inspection, rapport révélé par l’ancien ministre du Transport Chiheb Ben Ahmed en août 2015. Ce dont nous sommes sûrs, car cela nous a été confirmé par Chawki Tabib lui-même lors d’un entretien avec Africanmanager ce lundi, c’est que les deux affaires de corruption de Tunisair sont relatives à des faits intervenus en 2012 et 2013, pas après. Cette affirmation du président de l’INLUCC met de facto hors de cause l’actuelle PDG.

Une autre affaire a aussi été instruite chez Tunisair par les équipes de Chawki Tabib. Elle est relative à la société «Amadeus», une des filiales du groupe Tunisair. Cette affaire comporte deux volets. Le premier est relatif à des primes reçues par l’un des dirigeants d’Amadeus. L’autre est relative à un reliquat d’impôt non payé, d’un montant de 27 MDT. Les faits des deux volets de cette affaire Amadeus, que traitent les équipes de Chawki Tabib, remontent aussi aux années 2012 et 2013. C’est en tout cas ce que nous a assuré le président de l’Instance de lutte contre la corruption. 

  • Tunis-Montréal : Un 1er voyage bénéficiaire, en monnaie sonnante et trébuchante !

Ces dossiers font partie des 80 dossiers instruits par l’INLUCC sous Chawki Tabib. Des dossiers qui s’ajoutent aux 300 autres instruits par Feu Abdelfattah Amor et dont 150 seulement auraient été tranchés de manière définitive. «Les autres stagnent encore au niveau de l’instruction, pour différentes causes dont les longs délais des expertises et le grand nombre d’oppositions», a indiqué ce lundi 20 juin 2016 Chawki Tabib à Africanmanager.

Tunisair fait encore parler d’elle, et pas toujours en positif, à l’occasion du vol inaugural d’ouverture de la nouvelle ligne Tunis-Montréal. Plus d’un, parmi ceux qui ont traité ce sujet, n’étaient pas du voyage (Suivez notre regard). Un voyage qui n’a pas compris que des invités, mais 112 voyageurs ordinaires qui ont payé leurs tickets. Parmi ces voyageurs ordinaires, le mari de la ministre du Tourisme et chef de la délégation tunisienne, Selma Rekik, après que le chef du gouvernement a refusé la demande du ministre du Transport. Un voyage aussi de promotion, faut-il le préciser, ce qui explique la présence des journalistes selon des listes de personnes désignées par leurs organes sur la liste des 90 invités et des 20 personnes de l’équipe Tunisair.

En chiffres, selon nos informations, le coût total de ce voyage a été de 126,6 mille DT et non 300 mille, comme dit par certaines sources. Cela, sachant que l’ONTT a participé à hauteur de 50 % aux frais du cocktail et de l’Iftar à Montréal et que les frais de la réception qui avait suivi la conférence de presse à Montréal ont été à la charge de l’aéroport de Montréal lui-même.

Il est tout aussi important de préciser, selon nos informations issues de sources proches du ministre, que la compagnie Tunisair a aussi fait d’importantes entrées financières avec des voyageurs payants, à l’aller comme au retour. En effet, selon nos sources, la première traversée  de l’Atlantique a laissé 312 mille DT de recettes dans les caisses de Tunisair, dont 155 mille DT à l’aller et 157 mDT au retour. Et si l’on y retranche les 126 mDT de dépenses, ce premier vol Tunis-Montréal aura été bénéficiaire de 186 mille DT. De bon augure pour le transporteur national !

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