AccueilChiffre50% des Tunisiens seraient des tire-au-flanc !

50% des Tunisiens seraient des tire-au-flanc !

50% du peuple tunisien n’aiment pas le travail. Telle est la conclusion d’une étude américaine, objet d’une vive controverse en Tunisie. D’aucuns considèrent que ce constat est de l’ordre de la manipulation et constitue une sorte d’ingérence dans les affaires internes du pays, allant jusqu’à lui dénier tout valeur en raison de la difficulté qu’il y a à déterminer ce pourcentage, alors que d’autres l’approuvent. Ils ont même considéré que le pourcentage de ceux qui ne travaillent pas dépasse de loin les 50%.

Mohamed Salah Ayari, conseiller fiscal et enseignant universitaire, a affirmé, dans une déclaration à Africanmanager, qu’il est difficile pour les instituts et bureaux d’étude, que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, de déterminer le pourcentage de ceux qui travaillent et de ceux qui ne travaillent pas, soulignant, toutefois, qu’il a été constaté après la Révolution un relâchement dans le travail dû à plusieurs phénomènes.

Il a expliqué cela par la prolifération des grèves et des mouvements de protestation en l’absence de mesures draconiennes pour imposer un minimum de discipline, selon ses dires.

Mohamed Salah Ayari a évoqué, en outre, le sentiment de frustration chez les Tunisiens qui ont considéré que la Tunisie a été payée de retour, pour trois ans, sous l’effet d’une détresse qui a fait que les Tunisiens ne considèrent plus le travail comme une valeur sacrée.

Selon lui, les Tunisiens se sentent, également, délaissés par les différents gouvernements provisoires surtout celui de la Troïka, du fait que le chômage n’a fait que s’aggraver, alors que le taux d’inflation ne faisait qu’augmenter et les difficultés économiques s’accentuer , ce qui a provoqué, d’après lui, un sentiment de détresse et de désespoir chez les Tunisiens.

De son côté, le président de l’association tunisienne pour la maîtrise de l’énergie, Abderraouf Ben Saïd, a confirmé le constat rendu public par le bureau d’études américain.

Il a fait remarquer, dans une déclaration à Africanmanager, que ce pourcentage été trop sous-évalué et que le chiffre réel des Tunisiens qui travaillent varie entre 15 et 20% seulement, soit près de 80% ne travaillant pas.

Il a expliqué, cependant, que ce taux de 80% ne concerne pas seulement les fonctionnaires, mais aussi les directeurs généraux, les hauts et premiers responsables des institutions, des officiers et cadres des administrations tunisiennes.

Et de souligner que certains directeurs et hauts responsables ont occupé des postes seulement pour remplir leurs CV, et que certains autres ne font rien parce qu’ils se considèrent comme provisoires. De même, les portefeuilles qui ont été distribués aux partisans de la Troika ont provoqué la colère des Tunisiens et les ont poussés, par dépit, à tourner le dos au travail, selon ses dires.

Le président de l’association tunisienne pour la maîtrise de l’énergie a affirmé que, dans chaque administration tunisienne, on ne trouve pas plus de 15% qui travaillent, soulignant, cependant, qu’il s’agit d’un phénomène de longue date, aggravé après la Révolution.

Il a appelé, en outre, les Tunisiens à être habités par le sentiment de servir leurs pays loin de toutes les considérations.

Par ailleurs, dans une déclaration récente à Africanmanager, Walid Belhadj Amor, le président du Centre Tunisien de veille et intelligence économique (CTVIE) relevant de l’IACE, a indiqué que la compétitivité de l’économie tunisienne n’a cessé de se dégrader, au cours des 3 dernières années.

Selon lui, les grèves, les revendications incessantes, les perturbations de l’appareil productif ont largement affecté la productivité de l’ensemble de l’appareil tant au niveau du secteur privé que du secteur public. C’est ainsi qu’il a appelé de restaurer, en toute urgence, la production pour revenir à des niveaux de productivité cohérents avec les objectifs de croissance et de relance.

Il a appelé aussi à mettre en œuvre une politique de simplification des démarches administratives pour les entreprises, et à restructurer des pans entiers de l’économie publique tels que les secteurs du transport et de la logistique, ceux des mines et des hydrocarbures ou encore le secteur financier.

Il est également question de lutter contre le secteur informel et la contrebande pour restaurer des conditions normales de marché.

Khadija Taboubi

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