Ouverture des journées de l’Europe

Les journées de l’Europe ont démarré mardi matin au Palais des congrès, à Tunis, en présence de responsables tunisiens et européens. Organisées pour célébrer 40 ans de partenariat et de coopération entre la Tunisie et l’UE, ces journées ont été une occasion pour souligner l’engagement des deux parties à aller de l’avant et à renforcer le partenariat bilatéral dans plusieurs domaines.
Pour leur part, les représentants de l’UE ont souligné l’engagement de l’Europe à poursuivre son appui à la Tunisie qui a, selon eux, remarquablement réussi sa transition démocratique alors que les responsables tunisiens ont souligné la nécessité de renforcer la coopération dans le sens d’un partenariat gagnant-gagnant.
Intervenant à cette occasion, Laura Baeza, ambassadrice de l’UE en Tunisie a souligné que, depuis le premier protocole financier signé en 1976, l’UE s’est transformée, tout comme la Tunisie, dans la foulée de la révolution.
« Il est grand temps d’entrer dans une approche plus participative et de sortir des cercles confidentiels », a-t-
elle dit.
« Pendant ces trois jours, nous espérons que des contacts et une relation nouvelle, s’établiront entre la société civile, les décideurs économiques, les leaders d’aujourd’hui et de demain », a-t-elle ajouté.
Selon Baeza, dans la Tunisie moderne, comme dans l’Europe élargie, les citoyens doivent s’approprier les politiques publiques, la consultation et l’échange doivent devenir la règle. Elle a indiqué que 31 panels de haut niveau sont programmés dans le cadre de ces journées. « Qu’il s’agisse du renforcement de l’Etat de droit, de la protection de l’environnement, de l’égalité hommes-femmes en passant par l’agriculture ou encore le soutien à la société civile, pour ne citer que ces exemples, nous avons essayé d’adopter une approche globale tout en allant au vif du sujet avec des spécialistes renommés, de Tunisie comme des Etats membres de l’Union européenne », a-t-elle noté.
Baeza a signalé que ces Journées de l’Europe mobilisent toute la grande famille de l’Union européenne. « La Tunisie est aujourd’hui en tête dans le voisinage-sud, en particulier en termes de volume d’aide « , a-t-elle fait remarquer. Des stands sont aussi mis à la disposition du public pour mieux faire connaître les actions de l’UE sur le terrain. 110 projets sont mis à l’honneur.
L’intervenante a rappelé que le 18 novembre dernier, la Commission européenne (CE) a adopté une communication intitulée « Réexamen de la politique européenne de voisinage ».
« Aujourd’hui, le voisinage de l’Union européenne est plus que jamais en mutation, tiraillé entre aspirations démocratiques et retour à l’ordre ancien. Dans cette situation où l’ombre le dispute parfois à la lumière, il y a aussi de bonnes raisons d’espérer et la Tunisie en est une », a indiqué Laura Baeza.
« Pendant ces trois jours que nous allons consacrer au devenir de notre relation, c’est l’esprit de différenciation et d’appropriation de cette nouvelle politique de voisinage que nous mettons en œuvre », a-t-elle signalé, faisant observer que les résultats de ces Journées permettront de dégager de nouvelles pistes pour étoffer encore davantage le partenariat entre la Tunisie et l’UE.
De son côté, Yassine Brahim, ministre du développement, de l’investissement et de la coopération internationale a signalé que grâce à la coopération avec l’UE, la Tunisie a réussi à développer deux industries importantes qui sont l’industrie automobile et l’industrie aéronautique, outre le développement du secteur des technologies.
Pour sa part, Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA a signalé que l’ALECA (accord de libre-échange complet et approfondi) est une opportunité à saisir et non une menace. « La libération des échanges dans le cadre de l’ALECA devrait se faire selon un calendrier adapté à chaque secteur et le sursis dont profiterait chaque secteur concerné devra être exploité pour la mise en place de mesures de mise à niveau etd’accompagnement qui lui permettraient d’atteindre un niveau de compétitivité supérieur », a-t-elle précisé.
« Au préalable nous devons avoir une vision claire surtout dans les domaines de l’agriculture,du commerce ou des services », a-t-elle ajouté, estimant que l’UE pourrait aider la Tunisie dans la réalisation des études stratégiques de ces secteurs. Elle a également signalé que le modèle de partenariat entre la Tunisie et l’UE est unique en son genre puisqu’il touche à la coopération économique, sociale et culturelle, appelant à le préserver et le développer.
Bouchamaoui a fait remarquer qu’après la révolution, la moyenne de dons de l’UE est évaluée à environ 200 millions d’euros par an, soit quatre fois celle accordée à laTunisie avant 2011.
« Lesperspectives de coopération sont très prometteuses et nous devons oeuvrer ensemble pour les faire réussir. Nous comptons beaucoup sur l’UE pour aider laTunisie à surmonter ses difficultés actuelles économiques et sociales », a-t-elle dit. « Le retour des touristes en Tunisie, le renforcement des IDE européens dans le pays pourraient constituer des solutions au problème du chômage et du déséquilibre entre lesrégions avec l’aide des investissements locaux tunisiens, ceci outre l’ouverture de quelques marchés publics européens aux entreprises tunisiennes avec la facilitation de la mobilité du personnel de ces entreprises et l’élargissement des quotas imposés aux produits agricoles et agroalimentaires tunisiens », a-t-elle précisé.
Dans ce contexte, il a indiqué que la Tunisie œuvre, depuis 15 mois, à limiter l’inflation (3.3% actuellement contre 6% début 2015) et l’augmentation des prix et à remettre l’acheteur public en marche. Pour sa part, Tarek Ben Salem, directeur général Europe au ministère des affaires étrangères a souligné que les journées de l’Europe sont une opportunité pour engager un débat transparent sur l’état de la coopération entre la Tunisie et l’UE, ses réalisations et ses enjeux.
« Il s’agit d’un partenariat diversifié, fructueux et mutuellement bénéfique », a-t-il indiqué, faisant observer que le développement de ce partenariat est au cœur des priorités de la politique tunisienne étrangère. Il a, par ailleurs, souligné que les attaques terroristes survenues en Tunisie n’ont fait que renforcer la volonté du gouvernement de relever le défi sécuritaire et combattre le terrorisme.

TAP

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