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Abassi-Ghannouchi : une rencontre qui finit en eau de boudin, mais l’UGTT ne jette pas l’éponge !

La rencontre, lundi, entre le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, et le chef du mouvement Ennahdha, n’a pas abouti à des résultats tangibles immédiats, elle n’en a pas moins été considérée comme un pas positif vers le « consensus escompté », selon les dires du SG de la centrale syndicale.

D’après certains syndicalistes cités par l’agence de presse Bina News, les discussions ont tourné autour de la reprise du dialogue et de l’initiative de l’UGTT proposée par sa commission administrative, initiative s’articulant autour de 6 axes.

Le secrétaire général adjoint de l’organisation ouvrière, Noureddine Taboubi, a précisé que cette initiative prône la dissolution du gouvernement dirigé par le mouvement Ennahdha , le CPR et Attakatol, et la formation d’un nouveau cabinet composé d’indépendants ne se portant pas candidats aux prochaines élections, un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes et de veiller à l’organisation des élections à travers la fixation d’une date claire et la promulgation d’une loi électorale garantissant l’égalité entre tous les partis , en consécration du principe de la transparence.

Selon le responsable syndical, cette initiative prévoit, en outre, la dissolution des ligues de protection de la révolution regardées par l’opposition et l’UGTT comme des « milices » dont Ennahdha se sert pour écarter ses adversaires.

L’initiative de l’UGTT réclame aussi la révision des nominations au sein des rouages de l’Etat, basées, selon Noureddine Taboubi, sur les allégeances partisanes et non sur la compétence. Enfin, l’UGTT appelle à la création d’une commission d’experts en Droit aux fins de l’amendement du projet de constitution.

A première vue, cette stratégie de sortie de crise ne semble pas avoir ébranlé un tant soit peu la position de Rached Ghannouchi, même si celui-ci a parlé de « sacrifices » plutôt que de concessions que son mouvement a faits pour débloquer la situation. Mais, au regard des déclarations faites par les deux poids lourds de la politique en Tunisie, il ne serait pas difficile de comprendre que leur entretien n’a pas fait avancer les choses, chacun campant sur ses positions, laissant toutefois la porte ouverte à la poursuite du dialogue.

Sans se conclure entièrement en eau de boudin, cette rencontre n’en souligne pas moins la complexité des problèmes qu’il est pourtant de la toute première urgence de résoudre, alors que l’opposition trouve plus efficace d’accentuer la pression par le biais de la rue et de ses élus en rupture de ban avec l’assemblée nationale constituante , pour amener son adversaire islamiste à composition, c’est-à-dire à accepter la dissolution et du gouvernement et de l’ANC. Peine manifestement perdue lorsqu’on se rappelle l’affirmation sentencieuse de Rached Ghannouchi selon laquelle le remplacement du chef du gouvernement Ali Laarayedh est une ligne rouge qu’il sera impossible de dépasser et sa fin de non recevoir au sabordage du Parlement, même s’il est amputé, pour l’instant, des députés qui s’en sont retirés.

Quête illusoire pour les uns, pari point tenable pour les autres, l’impasse a tout pour demeurer en l’état. Mais, la question qui se pose est de savoir si l’UGTT aura encore la ressource de ne pas jeter l’éponge, envenimant encore plus la situation, elle qui pèse de tout son poids sur la scène sociale du pays, et qui, politiquement, est en état de faire office d’amiable compositeur. D’autant que, dans une récente interview à un journal algérien, Houcine Abassi a affirmé que « nous travaillons au rapprochement des vues entre les acteurs politiques. » Pour lui, c’est plus qu’une nécessité, c’est une urgence nationale, car, au regard de la situation dominante dans le pays, un compromis politique est nécessaire pour en finir avec la rédaction de la Constitution qui poserait les jalons d’une démocratie qui prendrait en charge les aspirations du peuple tunisien.

Sera-t-il entendu par les partis politiques auxquels il reproche d’être enfermés dans des logiques partisanes étroites, ce qui exacerbe les tensions et rend difficile le compromis ? Mais, comme il l’a prôné lui-même, « l’intérêt du pays devrait l’emporter et cela exige de chaque acteur politique de faire des concessions. Les intérêts partisans doivent se fondre dans l’intérêt de la révolution tunisienne ».

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