AccueilLa UNEAffaire de la Mosquée Zitouna : Ennahdha s’emmêle les pinceaux !

Affaire de la Mosquée Zitouna : Ennahdha s’emmêle les pinceaux !

La polémique entre l’Imam de la mosquée de la Zitouna, Houcine Laabidi, et le ministère des Affaires religieuses, ne cesse de défrayer la chronique. Le malentendu est total. Au moment où Houcine Laabidi parle de l’indépendance de la mosquée de la Zitouna à l’égard de l’Etat, évoquant l’exemple égyptien de la Grande Mosquée d’Al-Azhar, le ministère, lui, souligne la volonté prêtée à l’Imam de la mosquée de la Zitouna d’instaurer un Etat confessionnel et ecclésiastique à l’instar du Vatican.

Houcine Lâabidi invoque le protocole relatif à l’enseignement zeitounien signé, le 12 mai 2012, entre les ministères des Affaires religieuses , de l’Education , de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique , d’une part, et l’Imam de la mosquée de la Zitouna, d’autre part , en présence de Rached Ghannouchi lui-même et d’illustres dignitaires religieux d’Egypte (Al-Azhar) , des pays du Golfe et du Soudan .

A partir de cette date, l’Imam de la mosquée de la Zitouna, Houcine Laabidi revendique une totale indépendance vis-à-vis du ministère des Affaires religieuses , et réclame que lui soient remis les dons des cheikhs et des Etats du Golfe et de plusieurs pays islamiques destinés au soutien des efforts de faire revivre l’enseignement zeitounien classique .

A cet effet, il a maintenu la pression, et la semaine dernière, il a appelé à des sit-ins devant le ministère des Affaires religieuses pour appuyer ses revendications, tout en rejetant les décisions de le démettre de ses fonctions.

Suite à une entrevue avec des représentants du gouvernement, le Cheikh Houcine Laabidi a annoncé le report du sit-in du vendredi 19 juillet 2013, à une date ultérieure en attendant que « le gouvernement tienne ses promesses. »

Le ministère des Affaires religieuses , a saisi l’occasion de cette dernière escalade , pour exprimer son irritation envers l’attitude de l’Imam de la mosquée de la Zitouna , et a rejeté , son explication du contenu et de la finalité du protocole relatif à l’enseignement zeitounien signé, le 12 mai 2012 . Le ministère soutient que cette explication adoptée par Houcine Laabidi , sous couvert d’indépendance , balisera la voie à l’instauration d’un Etat confessionnel à l’instar du Vatican.

Ainsi , le conseiller du ministre des Affaires religieuses, Sadok Arfaoui, a-t-il fait, vendredi, la lumière sur le différend posé par le protocole du 12 mai 2012 , assurant que le texte en question n’est qu’une déclaration d’intention qui vise à ressusciter l’enseignement zitounien dans la Grande Mosquée, et a critiqué Houcine Laabidi qui a tenu à en donner une lecture contraignante qui imposerait à l’Etat un désengagement d’ un secteur si important , au moment où nul établissement religieux dans le monde islamique n’est soustrait à la tutelle de l’Etat , selon l’expression du responsable .

Sur le plan réglementaire, le texte du protocole n’a pas valeur de loi, a-t-il dit, estimant que Houcine Laabidi n’a pas la qualité juridique pour édicter des lois auxquelles l’Etat devrait se conformer.

Il rappelle, de ce fait, que la gestion de la mosquée de la Zitouna relève de l’autorité de tutelle du ministère des Affaires religieuses, conformément aux lois de 1988 et de 1994 fixant les attributions et le rôle du ministère en matière de gestion des mosquées, a-t-il rappelé.

En vertu de ladite loi, la désignation, la révocation des cadres religieux et l’entretien des mosquées sont du ressort du ministère.

Cette polémique qui dure depuis deux ans, met face à face l’imam Houcine Laabidi et le ministre Noureddine Khadmi .Conscients tous les deux de l’importance stratégique du terrain dans lequel ils évoluent et motivés par une grande ambition dans la vie publique du pays , chacun d’eux met à profit un vide politique et juridique pour imposer son leadership dans le domaine religieux, qui est source de prestige et d’argent. Leurs démarches respectives donnent l’impression que chacun d’eux laisse de côté sa mission principale ( le ministre laisse , au moins 10% des mosquées, aux mains des djihadistes , opposés par principe au pouvoir de l’Etat ; et l’imam ne fait que s’opposer aux décisions du ministère ) pour affermir leurs pouvoirs et élargir leurs prérogatives .

Le ministre, qui tient à ne pas se démarquer des intégristes, a échoué dans l’organisation des saisons de la Omra et du pèlerinage, et véhicule un discours religieux hautement controversé. Quant à Houcine Laabidi , il fait , déjà , l’objet de 16 affaires en justice, et se dresse contre les cadres désignés par le ministère , les empêchant d’exercer leurs fonctions dans la mosquée de la Zitouna , après s’être emparé des locaux publics sous prétexte de restitution des biens Habous .

Aboussaoud Hmidi

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